7066 Prise d’inventaire physique à une date autre que la date de clôture
juin-2019

Aperçu

La présente section traite des questions suivantes :

  • les situations où la prise d’inventaire physique est effectuée à une date autre que la date de clôture;
  • les questions à prendre en compte pour la conception des procédures d’audit relatives aux mouvements des stocks.
Prise d’inventaire physique à une date autre que la date de clôture

Exigences des NCA

Si la prise d’inventaire physique se fait à une date autre que la date de clôture, l’auditeur doit, outre les procédures exigées au paragraphe 4, mettre en œuvre des procédures d’audit pour obtenir des éléments probants attestant que les variations des stocks entre la date du comptage et la date de clôture ont été correctement enregistrées. (NCA 501.5)

Directives des NCA

Pour des raisons d’ordre pratique, la prise d’inventaire physique peut être effectuée à une date ou à des dates autres que la date de clôture, peu importe que la direction détermine les quantités en stock au moyen d’une prise d’inventaire physique annuelle ou au moyen d’un système d’inventaire permanent. Dans un cas comme dans l’autre, l’efficacité de la conception, de la mise en place et du maintien des contrôles sur les mouvements des stocks détermine si la prise d’inventaire physique à une ou à des dates autres que la date de clôture est appropriée du point de vue de l’audit. La NCA 330, « Réponses de l’auditeur à l’évaluation des risques », définit des exigences et fournit des indications concernant la mise en œuvre de procédures de corroboration à une date intermédiaire. (NCA 501.A9) Voir la NCA 330.22‑23.

Lorsqu’il existe un système d’inventaire permanent, la direction peut effectuer des comptages physiques ou d’autres tests pour vérifier la fiabilité des informations sur les quantités en stock inscrites dans les fichiers de l’inventaire permanent de l’entité. Dans certains cas, il arrive que la direction ou l’auditeur relève des écarts entre les fichiers de l’inventaire permanent et les quantités recensées lors du comptage physique; cela peut indiquer que les contrôles sur les mouvements des stocks ne fonctionnent pas efficacement. (NCA 501.A10)

Parmi les points à prendre en considération lors de la conception de procédures d’audit en vue d’obtenir des éléments probants attestant que les variations entre les quantités de stocks recensées à la ou aux dates de comptage et les quantités inscrites sur l’état définitif des stocks ont été correctement enregistrées, il y a les suivants : (NCA 501.A11)

  • le fait que les fichiers de l’inventaire permanent fassent l’objet ou non d’ajustements appropriés;

  • la fiabilité des fichiers de l’inventaire permanent de l’entité;

  • les raisons des écarts importants entre les informations recueillies lors de la prise d’inventaire physique et celles figurant dans les fichiers de l’inventaire permanent.

Voir la section BVG Audit 7015 pour consulter les directives sur le test de suivi de clôture.

Directives du BVG

Pour déterminer les procédures d’audit appropriées qui doivent être appliquées aux mouvements des stocks pendant la période tampon, l’auditeur doit envisager les étapes suivantes, conformément à la section BVG Audit 7015, en vue de d’élaborer une stratégie d’audit adaptée :

  • Mettre à jour sa compréhension et son évaluation des contrôles et, s’il prévoits’appuyer sur les contrôles, actualiser ses tests des contrôles qui étaient en place jusqu’à la clôture de l’exercice afin de déterminer si le fonctionnement des contrôles est efficace pendant la période tampon.

  • Obtenir le tableau de suivi de report (roll-back)/redressement (roll-forward)  pendant la période tampon et vérifier la concordance entre les soldes d’ouverture (c.-à-d. à la date de la prise d’inventaire physique) et les soldes de clôture du tableau de suivide report et ceux du grand livre général. Lors du rapprochement entre les soldes d’ouverture et de clôture du tableau de suivi de report pour la période tampon et ceux du grand livre général, l’auditeur doit aussi effectuer un rapprochement entre les soldes d’ouverture et les résultats de sa prise d’inventaire physique (c.-à-d. les comptes de stocks définitifs testés dans le cadre de ses procédures d’observation).

  • Mettre en œuvre des procédures pour tirer une conclusion sur l’exhaustivité et l’exactitude de l’information inscrite dans le tableau de suivi de report/redressement. L’auditeur doit vérifier l’exhaustivité et l’exactitude des données des rapports de stock utilisés pour préparer le tableau de suivi, selon la section BVG Audit 4028.4.

  • Déterminer s’il faut mettre en œuvre des procédures supplémentaires pour tester les mouvements des stocks pendant la période tampon. En déterminant la nature et l’étendue des tests de corroboration à effectuer sur les mouvements des stocks pendant la période tampon, l’auditeur peut prévoir d’autres tests sur les stocks acquis/reçus (p. ex. tester les achats lors des tests du coût des stocks, effectuer des tests de séparation des périodes, tester les sorties des stocks pendant les tests des ventes, effectuer des tests des contrôles et des tests des écritures de journal inhabituelles, etc.).

L’auditeur peut tester les mouvements de stocks pendant la période tampon pour toutes les catégories de stocks (p. ex. matières premières, travaux en cours, produits finis) prises collectivement. Toutefois, il doit tester chaque catégorie d’opération (p. ex. les ventes, les achats ou autres mouvements des stocks/ajustements) séparément.

Lorsqu’il observe une multitude de prises d’inventaire physique effectués à une date donnée (ou à des dates multiples) qui n’est pas la date de clôture, l’auditeur peut mettre en œuvre des procédures visant les opérations réalisées pendant diverses périodes de report/redressement pour tous les lieux de comptage pour lesquels des tableaux de suivi de report/redressement ont été établis à l’aide du même processus et du même système. Même si les tableaux de suivi de report/redressement sont créés à partir du même processus et que les données dont dérivées du même système, l’auditeur doit tout de même tester les paramètres des rapports pertinents qui ont servi à établir chaque tableau de suivi de report/redressement. De plus, l’auditeur doit tester les catégories d’opération pertinentes pour toutes les périodes de report/redressement. Ainsi, prenons pour hypothèse que l’auditeur observe l’inventaire physique réalisé le 31 octobre par l’entité dans l’emplacement A et celui du 30 novembre à l’emplacement B; et que l’entité utilise le même processus et les données du même système pour créer des tableaux de suivi de report distincts pour chaque emplacement. Dans ce cas de figure, l’auditeur 1) teste séparément l’information utilisée pour créer chaque tableau de suivi de report (à savoir le tableau d’inventaire à l’usine A du 31 octobre et le tableau d’inventaire à l’usine B du 30 novembre); 2) teste les achats de stocks dans les deux tableaux de suivi de report; 3) teste les expéditions dans les deux tableaux de suivi de report; et 4) teste toute autre mouvement des stocks ou tout autre ajustement dans les deux tableaux de suivi de report.

Si un seul tableau de suivi de report/redressement est préparé pour des emplacements multiples et que l’auditeur n’a pas sélectionné un ou plusieurs emplacements pour ses tests (p. ex. entrepôt non visé par les procédures d’observation de la prise d’inventaire), les tests de la période tampon visent le tableau de suivi regroupé de report/redressement, y compris les mouvements des stocks dans les emplacements non sélectionnés pour les tests.

Il peut arriver, dans certains cas, que l’entité prépare un tableau de suivi de report/redressement avec une date d’ouverture qui est antérieure à la date d’observation de la prise d’inventaire. Ainsi, si l’entité fait un inventaire physique le 15 octobre, elle peut utiliser le 30 septembre comme date d’ouverture dans son tableau de suivi de report. Dans ce cas de figure, en plus de tester les mouvements des stocks de la période de redressement, l’auditeur doit aussi retracer et vérifier la concordance entre les comptages qu’il a observés et les comptes d’inventaire définitifs à la date de l’inventaire et vérifier que l’ajustement entre les livres et les résultats de l’inventaire physique a été inclus dans le tableau de suivi de report/redressement.

La nature et l’étendue des procédures d’audit à mettre en œuvre pour les mouvements des stocks pendant la tampon dépendent de l’évaluation des facteurs analysés précédemment et des circonstances propres à la mission. Si l’auditeur détermine qu’il doit réaliser des tests de détail, il doit envisager dans un premier temps de réaliser des tests ciblés d’éléments de grande valeur ou à risque élevé. L’auditeur peut aussi effectuer des sondages en audit s’il juge que cela est approprié. Voir la section BVG Audit 7015 pour obtenir des indications générales sur la détermination de la nature et de l’étendue des procédures à appliquer pendant une période tampon.