6031 Rôle de la fonction d’audit interne
sept.-2022

Contenu de la présente section

Définition d’une fonction d’audit interne

La fonction d’audit interne intégrée dans les structures de contrôle interne et de gouvernance de l’entité

Objectifs des NCA

Lorsque l’entité a une fonction d’audit interne et que l’auditeur externe a l’intention de s’appuyer sur les travaux de cette dernière pour modifier la nature ou le calendrier des procédures d’audit qu’il mettra en œuvre lui-même ou pour en réduire l’étendue, ou de demander aux auditeurs internes de lui fournir une assistance directe, les objectifs de l’auditeur externe sont : (NCA 610.13)

(a) de déterminer s’il convient d’utiliser les travaux de la fonction d’audit interne ou de demander aux auditeurs internes de lui fournir une assistance directe, et si oui, dans quels secteurs de l’audit et dans quelle mesure;

et, une fois cela établi :

(b) lorsqu’il utilise les travaux de la fonction d’audit interne, de déterminer si ces travaux sont adéquats aux fins de l’audit;

(c) lorsqu’il demande aux auditeurs internes de lui fournir une assistance directe, de diriger, superviser et passer en revue leurs travaux.

Politique du BVG

Les auditeurs doivent s’appuyer, dans la mesure du possible, sur la fonction d’audit interne pour réaliser un audit d’états financiers ou un examen spécial d’une société d’État, conformément à la Loi sur la gestion des finances publiques. [nov.-2011]

Obligation d’avoir une fonction d’audit interne

Directives des NCA

Lorsque l’entité a une fonction d’audit interne, les exigences de la présente NCA concernant l’utilisation des travaux de cette fonction ne s’appliquent pas dans l’un ou l’autre des cas suivants : (NCA 610.3)

(a) les responsabilités et les activités de la fonction ne sont pas pertinentes pour l’audit;

(b) l’auditeur externe, compte tenu de la compréhension préliminaire qu’il a acquise de la fonction par suite de la mise en œuvre des procédures prévues par la NCA 315, n’a pas l’intention de s’appuyer sur les travaux de la fonction pour obtenir des éléments probants.

Rien dans la présente NCA n’oblige l’auditeur externe à s’appuyer sur les travaux de la fonction d’audit interne pour modifier la nature ou le calendrier des procédures d’audit qu’il mettra en œuvre lui-même ou pour en réduire l’étendue; il s’agit là d’une décision qui lui appartient lors de l’établissement de la stratégie générale d’audit.

Il se peut que, dans certains ressorts territoriaux, les textes légaux ou réglementaires comportent des interdictions ou certaines restrictions empêchant l’auditeur externe d’utiliser les travaux de la fonction d’audit interne ou de demander aux auditeurs internes de lui fournir une assistance directe. Les NCA n’ayant pas préséance sur les textes légaux ou réglementaires qui régissent l’audit d’états financier, le respect de telles interdictions ou restrictions n’empêche donc pas l’auditeur externe de se conformer aux NCA. (610.5)

Selon que le statut de la fonction d’audit interne dans l’organisation ainsi que les politiques et procédures pertinentes favorisent adéquatement ou non l’objectivité des auditeurs internes, selon le niveau de compétence de la fonction d’audit interne, et selon que la fonction adopte ou non une approche systématique et rigoureuse, l’auditeur externe peut également être en mesure d’utiliser les travaux de la fonction d’audit interne de manière constructive et complémentaire. La présente NCA traite des responsabilités qui incombent à l’auditeur externe lorsque, en s’appuyant sur la compréhension préliminaire qu’il a acquise de la fonction d’audit interne par suite de la mise en œuvre de procédures en application de la NCA 315, il a l’intention d’utiliser les travaux de la fonction d’audit interne en tant qu’éléments probants. L’utilisation de ces travaux entraîne une modification de la nature ou du calendrier des procédures d’audit que l’auditeur externe mettra en œuvre lui-même, ou une réduction de leur étendue. (NCA 610.8)

L’auditeur externe assume l’entière responsabilité de l’opinion d’audit qu’il exprime, et l’utilisation qu’il fait des travaux de la fonction d’audit interne ou de l’assistance directe qui lui est fournie par les auditeurs internes dans le cadre de la mission n’atténue en rien cette responsabilité. Même s’ils peuvent mettre en œuvre des procédures similaires à celles mises en œuvre par l’auditeur externe, ni la fonction d’audit interne ni les auditeurs internes ne sont indépendants de l’entité comme l’auditeur externe est tenu de l’être dans le cadre d’un audit d’états financiers conformément à la NCA 200. La présente NCA définit par conséquent les conditions qui sont nécessaires pour que l’auditeur externe puisse utiliser les travaux des auditeurs internes. Elle définit également la charge de travail nécessaire pour obtenir des éléments probants suffisants et appropriés indiquant que les travaux de la fonction d’audit interne ou des auditeurs internes qui fournissent une assistance directe sont adéquats aux fins de l’audit. Les exigences de la norme visent à fournir un cadre pour l’exercice du jugement par les auditeurs externes concernant l’utilisation des travaux des auditeurs internes afin d’éviter une surutilisation ou une utilisation indue de ces travaux. (NCA 610.11)

Directives du BVG

La fonction d’audit interne dans une entité qui fait l’objet d’un audit peut, dans certains cas, avoir été imposée par la loi. Certaines entités sont exemptées par décret de l’obligation de produire un audit interne si le coût qu’il représente dépasse les avantages qu’il pourrait procurer.

Obligation imposée par la loi de s’appuyer sur les résultats d’un audit interne

La Loi sur la gestion des finances publiques (LGFP) exige des auditeurs qui réalisent des audits d’états financiers qu’ils s’appuient sur les résultats des audits internes exécutés conformément au paragraphe 131(3), lorsque cela est possible.

LGFP 132(8) Le vérificateur, dans la mesure où il les juge utilisables, se fie aux résultats de toute vérification interne faite en conformité avec le paragraphe 131(3).

LGFP 138(5) L’examinateur, dans la mesure où il les juge utilisables, se fie aux résultats de toute vérification interne faite en conformité avec le paragraphe 131(3).

LGFP 131(3) Afin de surveiller l’observation des paragraphes (1) et (2), chaque société d’État mère fait faire des vérifications internes de ses opérations et de celles de ses filiales à cent pour cent, sauf si le gouverneur en conseil est d’avis que les avantages à retirer de ces vérifications n’en justifient pas le coût.

LGFP 83(1) « Société d’État » signifie « société d’État mère ou filiale à cent pour cent ».

Dans le présent contexte, « utilisable » a le sens courant de « ce qui peut être fait » et implique également que le coût ne dépasse pas les avantages.

L’auditeur doit, dans un premier temps, évaluer si la fonction d’audit interne sera probablement pertinente pour l’audit et ce, avant de planifier de s’en servir.

Champ d’application de la présente section

Cette section du Manuel s’applique uniquement aux missions d’audit visant des entités dont la fonction d’audit interne satisfait à la définition d’une fonction d’audit interne telle que décrite dans les directives ci-dessous. Elle ne s’applique pas lorsque les responsabilités et les activités de la fonction d’audit interne ne sont pas pertinentes pour l’audit ou lorsque l’équipe d’audit ne prévoit pas utiliser les travaux de la fonction d’audit interne (ce qui aura été évalué conformément à la NCA 315).

Les sections BVG Audit 6031 à BVG Audit 6034 renferment des directives sur l’utilisation des travaux de la fonction d’audit interne en vue d’obtenir des éléments probants. La section BVG Audit 6035 donne des indications supplémentaires qui s’appliquent aux situations où l’équipe d’audit prévoit avoir recours à l’assistance directe des auditeurs internes.

Se reporter à la section BVG Audit 5011 pour connaître les procédures d’évaluation des risques qui doivent être mises en œuvre à l’égard des travaux de la fonction d’audit interne, selon la NCA 315 (même si l’équipe ne prévoit pas utiliser les travaux de la fonction d’audit interne).

Textes légaux locaux qui interdisent ou restreignent l’utilisation des travaux de la fonction d’audit interne

Si des textes légaux ou réglementaires interdisent à l’auditeur externe d’utiliser les travaux de la fonction d’audit dans son ensemble, la présente section du BVG ne s’applique pas. Si des textes légaux ou réglementaires interdisent uniquement à l’auditeur externe d’avoir recours à l’assistance directe des auditeurs internes (la mise en œuvre de procédures d’audit par les auditeurs internes à la demande de l’auditeur externe et sous sa direction, supervision et sa revue), la section BVG Audit 6035 ne s’applique pas, mais d’autres directives contenues dans la présente section seront pertinentes si l’équipe d’audit prévoit utiliser les travaux de la fonction d’audit interne. Lorsque des restrictions s’appliquent à l’utilisation des travaux de la fonction d’audit interne, les équipes de mission recevront des directives complémentaires sur les circonstances dans lesquelles il est acceptable d’utiliser ces travaux et sur les parties de la section du Manuel qui sont toujours pertinentes.

Définition d’une fonction d’audit interne

Directives des NCA

Dans les NCA, on entend par : (NCA 610.14)

(a) « fonction d’audit interne », une fonction qui, au sein d’une entité, mène des activités de certification et de services-conseils conçues pour évaluer et améliorer l’efficacité des processus de gouvernance, de gestion des risques et de contrôle interne de l’entité.

(b) « assistance directe », la mise en œuvre de procédures d’audit par les auditeurs internes, à la demande de l’auditeur externe et sous sa direction, sa supervision et sa revue.

Les objectifs des fonctions d’audit interne et l’étendue de leurs attributions englobent généralement des activités de certification et de services-conseils conçues pour évaluer et améliorer l’efficacité des processus de gouvernance, de gestion des risques et de contrôle interne de l’entité tels que : (NCA 610.A1)

Activités liées à la gouvernance

  • La fonction d’audit interne peut évaluer le processus de gouvernance en ce qui touche la réalisation des objectifs concernant l’éthique et les valeurs de l’entité, la gestion de la performance et la reddition de comptes, la communication de l’information sur les risques et les contrôles aux secteurs concernés de l’organisation et l’efficacité de la communication entre les responsables de la gouvernance, les auditeurs externes et internes et la direction.

Activités liées à la gestion des risques

  • La fonction d’audit interne peut aider l’entité en identifiant et en évaluant les risques auxquels elle est exposée de manière importante et en participant à l’amélioration des systèmes de gestion des risques et du contrôle interne (y compris l’efficacité du processus d’information financière).

  • La fonction d’audit interne peut mettre en œuvre des procédures pour aider l’entité à détecter les fraudes.

Activités liées au contrôle interne

  • Évaluation du contrôle interne. La fonction d’audit interne peut être expressément chargée d’examiner les contrôles, d’évaluer leur fonctionnement et de recommander des améliorations à y apporter. Ce faisant, la fonction d’audit interne fournit une assurance à l’égard des contrôles. Par exemple, la fonction d’audit interne peut planifier et mettre en œuvre des tests ou d’autres procédures afin de fournir, à la direction et aux responsables de la gouvernance, une assurance quant à la conception, à la mise en place et à l’efficacité du fonctionnement des contrôles internes, y compris ceux qui sont pertinents pour l’audit.

  • Examen de l’information financière et opérationnelle. La fonction d’audit interne peut être chargée de revoir les moyens employés pour identifier, comptabiliser, mesurer, classer et communiquer l’information financière et opérationnelle, et de procéder à des investigations particulières sur des éléments donnés, notamment en soumettant des opérations, des soldes et des procédures à des tests de détail.

  • Revue des activités d’exploitation. La fonction d’audit interne peut être chargée d’examiner l’économie, l’efficience et l’efficacité avec lesquelles sont gérées les activités d’exploitation de l’entité, y compris ses activités non financières.

  • Examen de la conformité aux textes légaux et réglementaires. La fonction d’audit interne peut être chargée d’examiner la conformité aux textes légaux et réglementaires et aux autres exigences externes, ainsi qu’aux politiques et directives de la direction et aux autres exigences internes.

Des activités similaires à celles exercées par une fonction d'audit interne peuvent être menées par des fonctions autrement désignées au sein de l'entité. Les activités d'une fonction d'audit interne peuvent aussi être confiées, en tout ou en partie, à un tiers fournisseur de services. Ni la désignation de la fonction, ni le fait que les activités soient mises en oeuvre par l'entité ou un tiers fournisseur de services ne sont les seuls facteurs déterminants du fait que l'auditeur externe puisse ou non utiliser les travaux de la fonction d'audit interne. Ce sont plutôt la nature des activités, la mesure dans laquelle le statut de la fonction d'audit interne dans l'organisation ainsi que les politiques et procédures pertinentes favorisent l'objectivité des auditeurs internes, la compétence et l'approche systématique et rigoureuse de la fonction qui sont pertinentes. Dans la présente NCA, les mentions relatives aux travaux de la fonction d'audit interne visent également les activités pertinentes d'autres fonctions ou de tiers fournisseurs qui présentent ces caractéristiques. NCA 610.A3)

De plus, en raison des menaces pour l’objectivité auxquelles font face les personnes assumant des fonctions et des responsabilités liées à l’exploitation et à la gestion qui sont extérieures à la fonction d’audit interne de l’entité, ces personnes ne peuvent être considérées comme faisant partie d’une fonction d’audit interne aux fins de la présente NCA, même si elles sont susceptibles de réaliser des contrôles pouvant faire l’objet de tests conformément à la NCA 330. C’est pourquoi les contrôles de surveillance mis en œuvre par un propriétaire-dirigeant ne sont pas considérés comme étant l’équivalent d’une fonction d’audit interne. (NCA 610.A3)

Bien que les objectifs de la fonction d’audit interne d’une entité et ceux de l’auditeur externe diffèrent, la fonction peut mettre en œuvre des procédures d’audit semblables à celles mises en œuvre par l’auditeur externe dans le cadre d’un audit d’états financiers. Le cas échéant, l’auditeur externe peut utiliser les travaux de la fonction aux fins de son audit dans l’un ou l’autre des buts suivants, ou dans les deux : (NCA 610.A4)

  • pour obtenir des informations pertinentes pour son évaluation des risques d’anomalies significatives résultant de fraudes ou d’erreurs. À cet égard, la NCA 315 exige de l’auditeur externe qu’il acquière une compréhension de la nature des responsabilités de la fonction d’audit interne, de son statut au sein de l’organisation, et des activités qu’elle a mises ou qu’elle mettra en œuvre, et qu’il procède à des demandes d’informations auprès des personnes appropriées au sein de la fonction d’audit interne (lorsque l’entité en a une);

  • à moins que les textes légaux ou réglementaires comportent des interdictions ou certaines restrictions l’en empêchant, l’auditeur externe peut, après évaluation appropriée, décider d’utiliser les travaux réalisés par la fonction d’audit interne au cours de la période, en remplacement partiel des éléments probants à obtenir lui-même.

De plus, à moins que les textes légaux ou réglementaires comportent des interdictions ou certaines restrictions l’en empêchant, l’auditeur externe peut demander aux auditeurs internes de mettre en œuvre des procédures d’audit sous sa direction, sa supervision et sa revue (dans la présente NCA, ces travaux sont désignés par le terme « assistance directe »).

Directives du BVG

Caractéristiques d’une fonction d’audit interne

Il faut tenir compte des caractéristiques de la fonction d’audit interne de l’entité pour déterminer si elle satisfait à la définition d’une fonction d’audit interne, selon le paragraphe 14 de la NCA 610, aux fins de l’audit externe.

Il faut notamment tenir compte des facteurs suivants :

  • la nature des activités;

  • la mesure dans laquelle le statut de la fonction d’audit interne dans l’organisation ainsi que les politiques et procédures pertinentes favorisent l’objectivité des auditeurs internes;

  • la compétence des auditeurs internes;

  • l’adoption ou non par la fonction d’audit interne d’une approche systématique et rigoureuse.

Les travaux de quelles personnes le Bureau peut-il utiliser?

Dans certaines circonstances, le Bureau peut utiliser les travaux de personnes qui ne possèdent pas le titre d’auditeur interne, mais qui font partie d’une fonction compétente et objective, qui adopte une approche systématique et rigoureuse, notamment un contrôle qualité. Il peut s’agir de gestionnaires, d’employés ou de tiers dont les travaux sont considérés comme l’équivalent de ceux d’auditeurs internes aux fins de la présente directive.

La mesure dans laquelle le Bureau peut utiliser les travaux d’une fonction d’audit interne (ou son équivalent) dépend du niveau de compétence et d’objectivité des personnes qui effectuent ce travail et de leur adoption ou non d’une approche systématique et rigoureuse assortie d’un contrôle qualité. Il faut savoir que le personnel ayant pour fonction principale de servir en permanence d’autorité en matière de test ou de conformité au sein de l’entité, telle une fonction d’audit interne, doit normalement être plus compétent et plus objectif que le personnel de l’entité qui a pour principales tâches d’atteindre d’autres objectifs de l’entité. Comme on l’explique dans la section BVG Audit 6032, l’évaluation du niveau de compétence et d’objectivité de la fonction influerait sur la mesure dans laquelle l’auditeur utiliserait les travaux de la fonction.

Certaines entités ont un service ou une équipe (à l’interne ou par l’entremise d’un tiers externe) qui est appelé théoriquement « fonction d’audit interne », mais qui ne possède pas ou qui ne peut démontrer de manière appropriée qu’il possède les niveaux nécessaires d’objectivité et de compétence ou qu’il adopte une approche systématique et rigoureuse assortie d’un contrôle qualité. Dans ces circonstances, les travaux de ce service, de cette équipe ou de ces personnes au sein de l’entité ne sont pas considérés comme des travaux d’audit interne, mais plutôt comme des travaux de contrôle interne. Si l’auditeur veut utiliser ce genre de travaux, il doit les tester conformément aux directives de la section BVG Audit 6040 (c.-à-d. qu’il tient compte de chaque procédure de test mise en œuvre par ces personnes comme un contrôle interne distinct, qui devrait être testé individuellement, au moment où il planifie de l’utiliser). Par exemple, si des personnes ne faisant pas partie de la fonction d’audit interne ou d’une fonction équivalente ont effectué des tests de 300 exécutions de contrôles de traitement de l’information mis en place au sein de l’entité, l’auditeur pourrait traiter ces procédures comme un élément du processus de suivi du système de contrôle interne par l’entité et les utiliser s’il procède à des inspections ou des réexécutions à l’aide d’un échantillon approprié selon les directives contenues dans la section BVG Audit 6053 (p. ex. exécuter de nouveau 25 tests effectués par des personnes ne faisant pas partie de la fonction d’audit interne ou d’une fonction équivalente).

De même, si des personnes qui ne font pas partie de la fonction d’audit interne ou son équivalent mettent en œuvre des tests de corroboration pour vérifier l’exactitude de certains postes des états financiers, l’équipe d’audit doit traiter ces tests comme des contrôles de la composante des activités de contrôle et les tester de manière appropriée. Cela pourrait permettre à l’équipe d’audit de réduire l’étendue de ses procédures de corroboration (en utilisant les éléments probants obtenus au moyen de ces tests des contrôles), mais elle devra tout de même mettre en œuvre ses propres procédures de corroboration pour les postes des états financiers visés. Ainsi, si la direction a réalisé des tests de coupure sur les produits/débiteurs, l’équipe d’audit pourrait traiter ces tests comme des contrôles de la coupure de l’exercice et utiliser ces contrôles lorsqu’elle procède à des inspections ou des réexécution à l’aide d’un échantillon approprié selon les directives contenues dans la section BVG Audit 6053.

Le Bureau ne ferait pas appel à des personnes à l’extérieur de la fonction d’audit interne ou de son équivalent pour lui fournir une assistance directe, car elles ne possèdent généralement pas l’objectivité et la compétence nécessaires.

Quels travaux le Bureau peut-il utiliser?

Le Bureau peut utiliser les travaux d’une fonction d’audit interne ou l’équivalent s’il s’agit de tests des contrôles et de tests de corroboration.

Le diagramme suivant résume les principales directives ci-dessus :

Test des contrôles Test de corroboration
Utilisation des travaux de la fonction d’audit interne ou de son équivalent * Oui, on peut l’utiliser Oui, on peut l’utiliser
Utilisation des travaux de personnes de l’extérieur de la fonction d’audit interne ou de son équivalent Non, sauf comme test de contrôles internes Non, sauf comme test de contrôles internes
Assistance directe – fonction d’audit interne ou son équivalent Oui, on peut l’utiliser Oui, on peut l’utiliser
Assistance directe – personnes de l’extérieur de la fonction d’audit interne ou de son équivalent Non Non

*Sous réserve de l’évaluation de la compétence, de l’objectivité et de l’adoption d’une approche systématique et rigoureuse assortie d’un contrôle qualité.

Se reporter à la section BVG Audit 6032 pour connaître les directives qui vont servir à évaluer l’objectivité et le niveau de compétence de la fonction d’audit interne et déterminer si elle adopte ou non une approche systématique et rigoureuse assortie d’un contrôle qualité.

La fonction d’audit interne intégrée dans les structures de contrôle interne et de gouvernance de l’entité

Directives des NCA

De nombreuses entités intègrent des fonctions d’audit interne dans leurs structures de contrôle interne et de gouvernance. Les objectifs et l’étendue d’une fonction d’audit interne, la nature de ses responsabilités et son statut dans l’organisation, y compris ses pouvoirs et ses obligations redditionnelles, varient grandement et dépendent de la taille et de la structure de l’entité ainsi que des exigences de la direction et, le cas échéant, des responsables de la gouvernance. (NCA 610.6)

La NCA 315 traite de la façon dont les connaissances et l’expérience de la fonction d’audit interne peuvent aider l’auditeur externe à acquérir une compréhension de l’entité et de son environnement, du référentiel d'information financière applicable et du système de contrôle interne de l'entité, ainsi qu’à identifier et à évaluer les risques d’anomalies significatives. La NCA 315 explique également en quoi une communication efficace entre les auditeurs internes et externes crée aussi un environnement qui permet à l’auditeur externe de prendre connaissance de questions importantes susceptibles d’avoir une incidence sur ses travaux. (NCA 610.7)

Directives du BVG

Il faut comprendre comment la fonction d’audit interne s’intègre dans les structures de contrôle interne et de gouvernance de l’entité pour pouvoir évaluer l’étendue de son travail, son statut au sein de l’organisation et d’autres questions pertinentes pour déterminer si ses travaux son travail peut être utilisé aux fins d’une mission d’audit.

Des demandes d’informations auprès des personnes appropriées au sein de la fonction d’audit interne, dans le cadre des procédures d’évaluation des risques exigées par la NCA 315, peuvent fournir à l’auditeur des informations utiles pour lui permettre de comprendre l’environnement de contrôle de l’entité et évaluer les risques.

Une fonction d’audit interne mène diverses activités de suivi des processus de l’entité, notamment :

  • évaluation du respect par le personnel commercial des politiques de l’entité concernant les termes et conditions des contrats de vente;

  • examens de l’efficience des processus de production;

  • vérification du respect des politiques financières de l’organisation.

De telles activités, notamment le suivi des contrôles, peuvent aider l’équipe d’audit à comprendre l’entité et son environnement de contrôle dans le cadre du processus de suivi du système de contrôle interne par l’entité.

Par exemple, l’entité possède une fonction d’audit interne qui a établi un calendrier détaillé d’audit indiquant les examens annuels à réaliser et les rapports à communiquer aux divers niveaux hiérarchiques de la direction. Ce calendrier et le mécanisme de rapports permettent à l’équipe d’audit de comprendre le suivi qui est exercé par la direction à l’égard des divers aspects des activités de l’entité et, à la lumière des constatations formulées dans les rapports délivrés par la fonction d’audit interne, l’équipe d’audit pourrait conclure que certains processus ou emplacements posent un risque moindre d’anomalies significatives dans les états financiers.

Sections correspondantes

BVG Audit 6032 Évaluation des possibilités d’utilisation des travaux de la fonction d’audit interne
BVG Audit 6033 Détermination de la nature et de l’étendue des travaux de la fonction d’audit interne dont l’utilisation est jugée appropriée par le Bureau
BVG Audit 6034 Évaluation des travaux de la fonction d’audit interne
BVG Audit 6035 Recours à l’assistance directe des auditeurs internes