Annual Audit Manual
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2043 Exemples d’utilisation de données électroniques détaillées de l’entité
juin-2018
Aperçu
La présente section donne des exemples précis de l’utilisation qui peut être faite de données électroniques détaillées de l’entité.
Directives du BVG
Exemple 1
Supposons que l’auditeur a utilisé le diagramme ci-dessous produit par un outil d’analyse des données pour acquérir une compréhension des processus opérationnels de l’entité liés aux achats et aux créditeurs. Ce diagramme de Venn montre le nombre d’utilisateurs ayant créé des bons de commande, des factures et des bons de réception de marchandises pour des opérations d’achat au cours de la période d’audit. Les intersections mettent en évidence le nombre d’utilisateurs ayant créé plus d’un document, mais pas nécessairement pour la même opération d’achat. Un utilisateur peut faire un « zoom avant » pour voir les opérations comprises dans chaque intersection et déterminer si des utilisateurs ont créé un bon de commande, un bon de réception de marchandises et une facture pour une seule opération d’achat.
Dans cet exemple, supposons que l’auditeur a relevé un cas où la même personne a créé le bon de commande, le bon de réception de marchandises et la facture.
L’entité avait déjà affirmé que, dans le cadre du contrôle lié à la séparation des tâches, une même personne ne peut pas créer le bon de commande, le bon de réception de marchandises et la facture. En utilisant l’outil d’analyse des données, l’auditeur peut ainsi acquérir une compréhension du processus, ce qui l’aide à cibler les efforts d’audit sur les secteurs exposés à un risque potentiel.
L’auditeur évalue les raisons de l’écart par rapport au processus attendu de l’entité en demandant des explications de la direction et en examinant la documentation de tiers. Il exerce son jugement pour évaluer la conception et la mise en place des contrôles liés aux achats de l’entité et déterminer l’incidence, s’il y a lieu, sur le niveau d’appui prévu sur les contrôles.
Exemple 2
Dans le cadre du processus d’acquisition d’une compréhension des activités et des processus opérationnels de l’entité, l’équipe d’audit a utilisé les outils d’analyse de données disponibles pour produire un rapport indiquant les totaux de toutes les écritures par compte du grand livre général et du grand livre auxiliaire. Il est également possible de consulter les totaux sous-jacents par mois et par écriture de journal individuelle par une analyse plus détaillée.
L’analyse du rapport a permis à l’équipe d’audit d’effectuer ou de constater ce qui suit :
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Un rapprochement facile entre la TVA à payer et les ventes connexes (= 19 % des ventes nettes classées comme des ventes taxables), ce qui a facilité l’audit des procédures relatives aux taxes.
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Une partie importante des ventes (12 %) sont réglées par des notes de crédit. En faisant une analyse plus détaillée des données, l’équipe d’audit a constaté : a) que le traitement des ventes est de qualité insuffisante et entraîne des frais de manutention et la production de notes de crédit subséquents et b) que deux notes de crédit avaient été produites juste avant la clôture de l’exercice, ce qui révèle une fraude liée à la séparation des périodes.
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Une partie importante des ventes ne sont pas prises en considération dans le calcul de la TVA à payer. Plus tard, une enquête a permis de confirmer qu’il s’agissait de « ventes à l’étranger » qui étaient effectivement exemptées de la TVA.
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Une écriture faite dans le compte des créances dont les écritures proviennent normalement du grand livre des ventes (factures) et des comptes bancaires (paiements reçus). Des enquêtes ont révélé un problème temporaire lié aux droits d’accès pour les écritures de journal.
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Un ajout à la provision pour créances douteuses de 2 millions. En faisant une analyse plus détaillée des données, le rapport montrait une écriture faite avant la fin de l’exercice, dont l’équipe d’audit pourrait discuter directement avec la direction. De plus, une des 12 écritures inscrites au débit de ce compte représentait 80 % du total du crédit. L’équipe de mission a utilisé des tests ciblés pour vérifier cette écriture.
En gros, un tel rapport :
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permet à l’équipe d’audit d’acquérir une compréhension générale des activités de l’entité (planification);
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identifie les risques d’audit (nouveaux ou accrus) liés à des reports au grand livre général ou à des postes des états financiers particuliers (planification);
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fait ressortir des points à examiner ou des déficiences possibles dans l’environnement de contrôle interne de l’entité (planification ou audit intermédiaire);
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fournit à l’équipe d’audit des informations pour évaluer la qualité et l’efficience des processus administratifs et de clôture des comptes (audit intermédiaire ou de clôture).
Ce rapport aide donc l’équipe de mission à obtenir des informations pertinentes sur les activités de l’entité et leur incidence financière, et à concevoir un audit mieux ciblé et axé sur les risques. Elle peut ainsi accroître :
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Sa connaissance de la façon dont l’entité fait des affaires et conçoit ses processus opérationnels, administratifs et informatiques, ainsi que ses processus d’information et de communication. Cela donne à l’équipe de mission l’occasion de confirmer ses connaissances des activités de l’entité et de communiquer ces informations générales avec l’entité.
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La qualité des questions posées à l’entité.
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L’efficacité et l’efficience du processus d’audit, étant donné que l’équipe de mission peut consacrer moins de temps et d’attention aux secteurs d’audit comportant des risques plus faibles.
Exemple 3
Dans le cadre du processus d’acquisition d’une compréhension des activités de l’entité, l’équipe de mission a utilisé les outils d’analyse des données disponibles pour mieux comprendre les systèmes d’information et de communication de l’entité et a produit un rapport qui analyse le compte des produits et les notes de crédit recensées. Le rapport a indiqué que 13,86 % des factures étaient assorties de notes de crédit qui représentaient 11,32 % du solde des produits.
D’après l’analyse :
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Une partie des notes de crédit comptabilisées après la clôture de l’exercice aurait dû être comptabilisée au cours de l’exercice considéré.
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En raison du nombre élevé de notes de crédit en avril, l’équipe de mission a effectué des sondages de démarcation additionnels pour les éléments comptabilisés autour de cette date et aucune anomalie n’a été détectée. Toutefois, les notes de crédit en avril découlaient de problèmes de qualité, ce qui a entraîné une discussion avec la direction au sujet du montant approprié de la provision pour garanties.
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L’analyse a permis de déterminer que l’approbation des notes de crédit constitue un sous-processus important au sein du processus opérationnel lié aux produits et aux créances. Ainsi, l’auditeur a correctement intégré le test des notes de crédit aux procédures de test des contrôles relatifs aux processus opérationnels des produits et des créances.
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Faisant preuve d’esprit critique, l’équipe de mission s’est renseignée auprès de la direction sur les raisons pour lesquelles un nombre aussi élevé de notes de crédit avaient été produites. La direction a fait enquête et il semblerait que la plupart des notes de crédit seraient liées à des différences de prix. En modifiant la configuration des prix dans l’application, la direction a pu réduire de façon importante le nombre de notes de crédit.
Par conséquent, grâce à l’analyse ci-dessus et aux précisions obtenues, l’équipe de mission a pu acquérir une compréhension du processus et des problèmes sous-jacents, ce qui l’a aidée à axer l’audit sur les secteurs de risque.
Directives du BVG
Exemple 1
Pour acquérir une compréhension de la conception des activités de contrôle de l’entité et tester leur fonctionnement, l’auditeur a utilisé le rapport ci-après portant sur les processus opérationnels liés aux achats et aux créditeurs, qui a été produit au moyen d’un outil d’analyse des données. Le rapport présente une analyse de toutes les factures enregistrées au cours de la période et un rapprochement entre celles-ci et les bons de commande (BC) ou bons de réception de marchandises (BRM) correspondants en réexécutant le « contrôle par triple rapprochement » de l’entité. Le rapport met en correspondance les informations pertinentes (p. ex. les quantités et les prix par unité) apparaissant sur la facture du fournisseur et celles figurant sur le bon de commande ainsi que les quantités réellement reçues indiquées sur le BRM. La mise en correspondance est effectuée au niveau des éléments. Il est possible de saisir un prix ou une quantité comme seuil de tolérance, car l’entité applique, dans certains cas, un seuil de tolérance prédéterminé dans le cadre du contrôle par triple rapprochement.
En n’utilisant aucun seuil de tolérance, l’auditeur note qu’environ 30 % des éléments comportaient des écarts entre le bon de commande et la facture. Après avoir examiné le contrôle de l’entité et demandé des informations à la direction, l’auditeur apprend que l’entité accepte un écart de prix de 2 % entre le bon de commande, le bon de réception de marchandises et la facture. Après avoir refait l’analyse en tenant compte du seuil de tolérance de 2 % de l’entité, l’auditeur a noté qu’il n’y avait que des achats pour lesquels il y avait un écart entre le BC/BRM et la facture. Ensuite, l’auditeur a mis en œuvre des procédures de suivi pour évaluer si les deux achats ayant un écart de prix supérieur au seuil de tolérance avaient été approuvés par le gestionnaire des achats conformément aux procédures de contrôle de l’entité. Il a constaté que l’approbation avait été obtenue et documentée.
L’auditeur a aussi effectué des tests concernant la fiabilité des informations sous-jacentes produites par le système de l’entité qui servent à produire ce rapport (y compris le rapprochement des éléments avec les factures et les bons de réception de marchandises de tiers). Aucune exception n’a été relevée.
Ce rapport ainsi que les tests supplémentaires réalisés ont aidé l’auditeur à évaluer la conception et le fonctionnement du contrôle par rapprochement des factures de l’entité.
Exemple 2
Dans le cadre du processus d’acquisition d’une compréhension des activités de contrôle de l’entité, l’équipe de mission a produit à l’aide des outils d’analyse des données disponibles un rapport qui a recensé les numéros des écritures de journal manquantes pour un compte donné, en l’occurrence, les charges/créditeurs :
Selon l’analyse du rapport :
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Il est possible de supprimer certaines écritures du système d’information sans créer une piste d’audit. Après enquête, il semblerait que les écritures manquantes étaient liées à des factures incorrectes. L’équipe de mission a signalé le problème à la direction, qui ne savait pas que les employés pouvaient supprimer des écritures de cette façon. Pour corriger la situation, les droits d’utilisateur de l’application ont été mis à jour.
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Dans un des cas relevés, l’écriture de journal a été supprimée à la demande de la direction. Bien que cela n’ait donné lieu à aucune erreur significative, l’équipe de mission a pris ce cas en considération lorsqu’elle a évalué le risque de contournement des contrôles par la direction.
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L’écriture manquante du 31 décembre aurait dû être comptabilisée dans l’exercice considéré. Les charges et les créditeurs à la clôture de l’exercice ont donc été sous-évalués. Une écriture de correction a été préparée, puis comptabilisée par la direction.
L’analyse des données électroniques détaillées a donc contribué à l’efficience et à l’efficacité des procédures d’audit suivantes :
- évaluation des activités de contrôle;
- évaluation du risque de contournement des contrôles par la direction;
- sondages de démarcation visant les créditeurs;
- communication d’une déficience du contrôle.