7073.5 Étape 5 : Mise en œuvre de tests sur les hypothèses importantes
sept.-2020

Exigences des NCA

Pour l’application des exigences du paragraphe 22 relativement aux hypothèses importantes, les procédures d’audit complémentaires mises en œuvre par l’auditeur doivent permettre de déterminer : (NCA 540.24)

a) si les hypothèses importantes sont appropriées au regard du référentiel d’information financière applicable et, le cas échéant, si les modifications apportées par rapport aux périodes précédentes sont appropriées;

b) si les jugements portés aux fins du choix des hypothèses importantes présentent des indices d’un parti pris possible de la direction;

c) si les hypothèses importantes sont cohérentes entre elles et avec les hypothèses utilisées aux fins de l’établissement des autres estimations comptables, ou avec les hypothèses connexes utilisées dans les autres secteurs d’activité de l’entité, selon la connaissance que l’auditeur a acquise au cours de l’audit;

d) s’il y a lieu, si la direction a l’intention de mener des actions particulières et si elle a la capacité de le faire.

Examen du caractère approprié des hypothèses importantes au regard du référentiel d’information financière

Directives des NCA

Lorsque la modification, par rapport aux périodes précédentes, d’une méthode, d’une hypothèse importante ou de données n’est pas fondée sur un changement de circonstances ou sur de nouvelles informations, ou lorsque les hypothèses importantes ne sont pas cohérentes entre elles et avec les hypothèses utilisées aux fins de l’établissement d’autres estimations comptables ou dans d’autres secteurs d’activité de l’entité, il se peut que l’auditeur doive discuter plus à fond de la situation avec la direction et, ce faisant, lui demander des explications concernant le caractère approprié des hypothèses utilisées. (NCA 540.A95)

Lorsque l’auditeur détecte des indices d’un parti pris possible de la direction, il peut devoir discuter plus à fond de la situation avec la direction et se demander s’il a bel et bien obtenu des éléments probants suffisants et appropriés qui attestent que la méthode, les hypothèses et les données utilisées étaient appropriées et justifiées dans les circonstances. Il peut y avoir un indice de parti pris de la direction en ce qui concerne une estimation comptable donnée lorsque, par exemple, la direction a élaboré une fourchette appropriée pour différentes hypothèses, mais qu’elle a retenu dans chaque cas l’hypothèse provenant de l’extrémité de la fourchette qui donnait le résultat d’évaluation le plus favorable. (NCA 540.A96)

Pour déterminer si les hypothèses importantes retenues sont appropriées au regard du référentiel d’information financière applicable et, le cas échéant, si les modifications apportées par rapport à la période précédente sont appropriées, il est pertinent pour l’auditeur de prendre en considération, notamment : (NCA 540.A102)

  • les explications avancées par la direction pour justifier le choix de l’hypothèse;

  • le fait que l’hypothèse soit appropriée ou non aux circonstances compte tenu de la nature de l’estimation comptable, des exigences du référentiel d’information financière applicable, des activités de l’entité, ainsi que du secteur et de l’environnement dans lesquels elle évolue;

  • le fait que les modifications concernant le choix des hypothèses par rapport aux périodes précédentes soient fondées ou non sur un changement de circonstances ou sur de nouvelles informations. Les modifications qui ne le sont pas pourraient ne pas être raisonnables ou ne pas être conformes au référentiel d’information financière applicable. Des révisions arbitraires d’estimations comptables peuvent donner lieu à des anomalies significatives dans les états financiers ou être l’indice d’un parti pris possible de la direction (voir les paragraphes A133 à A136).

Selon les circonstances, la direction peut évaluer d’autres hypothèses possibles ou d’autres dénouements possibles des estimations comptables au moyen de diverses approches, dont l’analyse de sensibilité. Cela peut consister à déterminer comment le montant en numéraire de l’estimation comptable varie en fonction de différentes hypothèses. Même les estimations comptables en juste valeur peuvent varier, parce que les intervenants du marché ne retiennent pas tous les mêmes hypothèses. L’analyse de sensibilité peut déboucher sur un éventail de dénouements possibles, parfois présentés par la direction sous forme de fourchette allant des dénouements « pessimistes » aux dénouements « optimistes ». (NCA 540.A103)

Directives du BVG

Hypothèses importantes

L’auditeur doit évaluer toutes les hypothèses importantes qui ont été utilisées pour établir les estimations comptables faisant partie de l’étendue de l’audit. La partie intitulée « Les hypothèses » de la section BVG Audit 7073.1 contient des directives sur la manière d’obtenir une compréhension des hypothèses de la direction et de déterminer les hypothèses qui sont importantes.

Les hypothèses font partie intégrante des méthodes d’évaluation, notamment des méthodes d’évaluation qui utilisent une combinaison d’estimations des flux de trésorerie futurs attendus et d’estimations des valeurs futures des actifs ou passifs, qui sont actualisées.

Plus une estimation est sensible à des modifications apportées à une hypothèse, plus les éléments probants qui doivent être obtenus au moyen des tests appliqués à cette hypothèse doivent être convaincants. Lorsqu’il effectue une analyse de sensibilité, l’auditeur soumet une ou plusieurs hypothèses à une variation raisonnable pour calculer le changement produit dans l’estimation. Il faut justifier et consigner dans le dossier la décision relative aux hypothèses considérées comme importantes et qui seront assujetties à des procédures d’audit. Une hypothèse est généralement considérée comme importante si une variation raisonnable de l’hypothèse affectait de manière significative le montant de l’estimation comptable.

Lorsqu’il audite des estimations récurrentes, l’auditeur détermine si des faits et circonstances ont changé de sorte que les hypothèses qui n’étaient pas jugées importantes pour l’audit de la période précédente le sont devenues.

Évaluation du caractère approprié des hypothèses importantes

Le paragraphe 24 de la NCA 540 exige de l’auditeur qu’il évalue le caractère approprié, au regard du référentiel d’information financière applicable, des hypothèses importantes. L’auditeur doit tenir compte des exigences spécifiques du référentiel d’information financière applicable lorsqu’il évalue le caractère approprié des hypothèses importantes, en se fondant sur la compréhension qu’il a acquise lors de la planification de la mission et de l’évaluation des risques. Ainsi, une norme d’information financière portant sur les prestations de retraite peut préciser la nature des hypothèses actuarielles qui doivent être utilisées pour évaluer les obligations au titre des régimes à prestations définies (comme des hypothèses démographiques et financières) et exiger que les hypothèses soient « exemptes de parti pris et mutuellement compatibles » et que « les hypothèses financières [soient] établies sur la base des attentes du marché à la date de clôture, pour la période au cours de laquelle les obligations seront à régler ». Les demandes d’informations auprès du personnel de l’entité à elles seules ne fournissent pas des éléments probants suffisants et appropriés et ne suffiraient pas à étayer l’évaluation du caractère approprié des hypothèses importantes. L’auditeur peut consulter la partie intitulée « Exigences du référentiel d’information financière applicable » de la section BVG Audit 7072 pour obtenir des directives supplémentaires sur l’évaluation des hypothèses importantes.

L’auditeur doit documenter les éléments qui ont été évalués et les conclusions tirées à la suite des tests sur les hypothèses importantes avec suffisamment de détail pour permettre à un auditeur expérimenté n’ayant pas participé à la mission de comprendre les questions examinées, les conclusions tirées et l’incidence connexe sur toute décision de mettre en œuvre des procédures complémentaires.

Lorsqu’il met en œuvre des procédures d’audit visant les hypothèses importantes, l’auditeur peut avoir à exercer un jugement professionnel considérable, notamment dans les cas où les hypothèses sont très subjectives ou si elles sont très sensibles à des changements dans les circonstances sous-jacentes. L’auditeur peut envisager de faire appel à des spécialistes ou à des experts si les hypothèses sont complexes et peuvent nécessiter une expertise extérieure. Se reporter à la section BVG Audit 7073.2 pour obtenir des directives sur la manière de déterminer si des compétences et des connaissances spécialisées sont nécessaires pour auditer une estimation.

L’évaluation des hypothèses importantes peut s’appuyer sur des procédures telles que :

  • Évaluer si les données sur lesquelles l’hypothèse repose sont exactes, exhaustives et pertinentes (la section BVG Audit 7073.6 contient des directives sur l’évaluation de la fiabilité des données à l’appui des estimations de la direction).

  • Déterminer les sources des données et les facteurs pris en compte par la direction pour formuler ses hypothèses, et vérifier si les données et facteurs sont pertinents, fiables et suffisants pour les besoins de l’estimation, d’après les informations recueillies lors d’autres tests réalisés dans le cadre de l’audit.

  • Déterminer s’il existe d’autres facteurs clés pertinents ou d’autres hypothèses à l’égard des facteurs.

  • Examiner si des changements touchant l’entité ou le secteur d’activité seraient susceptibles de rendre certains facteurs importants à l’égard des hypothèses.

  • Étudier toute la documentation disponible sur les hypothèses utilisées pour établir les estimations comptables.

Demander des informations sur tous les autres plans, objectifs ou buts de l’entité, et en analyser les relations avec les hypothèses :

  • Comparer avec les autres hypothèses disponibles qui sont utilisées dans le secteur d’activité ou par les marchés.

  • Évaluer si l’entité a basé ses hypothèses importantes sur des fondements appropriés. Dans certains cas, les hypothèses sont fondées sur des statistiques sectorielles ou gouvernementales ou d’autres données externes; dans d’autres, elles sont propres à l’entité et reposent sur des données générées à l’interne.

  • Pour évaluer les hypothèses, l’auditeur doit examiner, entre autres choses, si elles sont :

    • appropriées au regard des exigences du référentiel d’information financière applicable;

    • raisonnables à la lumière des résultats réels des périodes précédentes;

    • cohérentes avec les hypothèses utilisées aux fins de l’établissement d’autres estimations comptables;

    • cohérentes avec les plans de la direction qui semblent pertinents;

    • fondées sur des formules adéquates.

L’auditeur évalue les hypothèses importantes en dissociant les données pour comprendre clairement les changements par rapport à l’année de base ou l’exercice précédent et éviter de passer à côté d’un changement important dans les facteurs en raison de l’effet de la compensation (résultat net). Par exemple, si la meilleure manière d’analyser les produits à l’aide d’un modèle d’actualisation des flux de trésorerie est de procéder par gamme de produits, en tenant compte du prix et du volume, l’auditeur pourrait alors avoir besoin de recueillir des éléments probants pour étayer l’hypothèse relative au prix séparément des éléments probants recueillis pour étayer l’hypothèse relative au volume pour une même gamme de produits. De la même manière, l’auditeur pourrait devoir ventiler les charges d’exploitation pour évaluer la marge brute prévue.

Il est primordial que l’auditeur fasse preuve d’un esprit critique lorsqu’il détermine si les hypothèses sont raisonnables et qu’il interroge la direction au sujet du caractère approprié des hypothèses s’il trouve des éléments probants indiquant que les hypothèses pourraient ne pas être raisonnables ou comporter un parti pris de la direction.

Lorsqu’il audite des estimations récurrentes, l’auditeur vérifie si certaines hypothèses importantes ont changé par rapport à l’exercice précédent et évalue si les changements apportés, le cas échéant, sont appropriés. Pour ce faire, l’auditeur doit tenir compte des facteurs décrits au paragraphe A102 de la NCA 540.

Tester les éléments probants à l’aide des résultats observés dans le passé

L’auditeur doit se demander si l’hypothèse est en phase avec les résultats réels obtenus au cours des dernières années et si elle est cohérente. Par exemple, si les produits de l’entité ont systématiquement connu une croissance annuelle de 3 à 5 % au cours des cinq dernières années, l’auditeur doit faire preuve d’un esprit critique en évaluant avec rigueur le caractère raisonnable de l’application d’une hypothèse de croissance beaucoup plus élevée au modèle d’actualisation des flux de trésorerie. De plus, lorsque les hypothèses de croissance diffèrent grandement des tendances observées par le passé, l’auditeur doit déterminer s’il y a des éléments probants qui étayent cet écart, comme des contrats ou d’autres renseignements pertinents, et tester les plans de la direction pour atteindre ces taux de croissance. Dans le cadre de cette évaluation, l’auditeur examine à la fois l’hypothèse relative au prix et l’hypothèse relative au volume qui peuvent influer sur le taux de croissance. Ainsi, l’entité peut avoir conclu de nouveaux contrats de vente qui devraient faire augmenter le volume des ventes, mais les prix prévus dans ces contrats de vente peuvent être inférieurs aux prix des contrats antérieurs. Même modestes, des hypothèses de croissance pourraient contredire les tendances récemment observées qui pourraient inclure des tendances stables ou négatives quant au volume et au prix.

Même si la cohérence avec les résultats observés par le passé peut parfois prouver le caractère raisonnable d’une hypothèse, l’auditeur doit aussi se demander s’il y a une raison qui explique pourquoi les estimations pourraient différer des résultats passés. Par exemple, l’auditeur doit examiner divers facteurs, comme la perte ou l’ajout de contrats avec des clients, des changements technologiques, des changements dans les conditions économiques ou tout autre élément probant contradictoire lorsqu’il évalue si la cohérence est raisonnable.

Lorsqu’il n’y a que peu ou pas de résultats observés par le passé, l’auditeur peut examiner les résultats obtenus dans des situations similaires au cours de périodes antérieures ou des informations qui sont disponibles dans le secteur d’activité de l’entité. Par exemple, si la direction prévoit une augmentation des produits en raison de l’offre d’un nouvel article, l’auditeur peut comparer les estimations des produits tirés de la vente du nouvel article aux produits obtenus par le passé lorsque la direction avait lancé un nouvel article similaire, ou comparer les estimations avec les données disponibles pour d’autres entités du même secteur d’activité.

Éléments probants qui contredisent les hypothèses utilisées par la direction

Pour évaluer les éléments probants concernant des hypothèses importantes, l’auditeur doit analyser les éléments probants qui corroborent les hypothèses de la direction. Par ailleurs, il est tout aussi important que l’auditeur évalue les éléments probants qui ne seraient pas cohérents avec les hypothèses de la direction.

Pendant la mission, des renseignements additionnels pourraient venir contredire les hypothèses utilisées par la direction. Par exemple, si la direction communique de l’information aux investisseurs et aux analystes sur des taux de croissance des produits prévus qui sont inférieurs aux hypothèses utilisées dans les prévisions de trésorerie pour effectuer un test de dépréciation, ces éléments probants contradictoires pourraient susciter des doutes sur le caractère raisonnable des prévisions de trésorerie.

Il est donc primordial pour l’auditeur de faire preuve d’un esprit critique lorsqu’il évalue le caractère raisonnable des hypothèses. S’il relève des éléments probants qui semblent contredire les hypothèses utilisées par la direction, l’auditeur doit en discuter avec l’entité et mettre en œuvre des procédures complémentaires en vue de comprendre les raisons sous‑jacentes, et il doit interroger la direction au sujet du caractère approprié des hypothèses.

Par ailleurs, l’auditeur examine si des éléments contradictoires peuvent indiquer un parti pris possible de la direction (la section BVG Audit 7073.9 contient des directives à ce sujet) et tient compte à la fois des éléments contradictoires et des éléments corroborants lorsqu’il réalise une évaluation globale des estimations comptables (voir la partie intitulée « Évaluation du caractère approprié de l’évaluation des risques et des éléments probants obtenus » dans la section BVG Audit 7073.10). L’auditeur peut aussi consulter la partie « Évaluation de la cohérence dans les hypothèses importantes » de la section BVG Audit 7073.5 pour obtenir des directives sur l’évaluation de la cohérence dans les hypothèses appliquées par la direction dans d’autres secteurs.

Si l’auditeur conclut que les hypothèses importantes utilisées par la direction ne sont pas raisonnables, il peut consulter la partie « Évaluation visant à déterminer si les estimations comptables sont raisonnables ou si elles comportent des anomalies » de la section BVG Audit 7073.10 pour obtenir des directives sur la manière de réaliser une évaluation globale et de déterminer si une estimation comporte une anomalie.

Directives connexes

Audit des hypothèses utilisées dans les modèles d’actualisation des flux de trésorerie

Directives du BVG

Les estimations de flux de trésorerie futurs sont utilisées dans divers secteurs d’un audit, notamment pour les travaux visant le goodwill, les immobilisations incorporelles, les analyses de dépréciation des actifs, l’évaluation des actifs acquis ou des passifs repris lors d’un regroupement d’entreprises, les analyses sur la continuité de l’exploitation, les évaluations de la recouvrabilité d’actifs d’impôt différés, entre autres.

Même si les prévisions de trésorerie ne représentent qu’un des nombreux facteurs utilisés par la direction pour établir une estimation, elles sont généralement une donnée d’entrée importante et, par conséquent, une donnée qui doit faire l’objet de procédures d’audit. Même s’il incombe à l’auditeur d’auditer les prévisions de trésorerie inhérentes aux estimations établies par la direction, un spécialiste interne de l’évaluation ou un expert peut aider l’auditeur à exécuter certaines procédures d’audit. L’auditeur doit donc déterminer s’il doit faire appel à un spécialiste interne en évaluation ou à un expert pour obtenir des éléments probants à l’appui de certaines hypothèses importantes sur lesquelles reposent les prévisions de trésorerie ou l’estimation en juste valeur, en tenant compte des directives de la section BVG Audit 7071.

Le tableau ci-après contient des exemples d’hypothèses qui servent souvent à établir des prévisions de trésorerie et des exemples de méthodes qui peuvent servir à tester ces hypothèses. L’auditeur doit tenir compte des circonstances propres à la mission lorsqu’il détermine les facteurs qui sont pertinents et élabore ses réponses d’audit aux risques évalués.

Il faut savoir que des considérations additionnelles qui ne sont pas abordées dans les exemples ci-après peuvent être utiles lors de l’audit des calculs de la dépréciation d’actifs selon la méthode de la « juste valeur diminuée des coûts de la vente » ou de la « valeur d’utilité ».

Hypothèse Exemples de considérations pertinentes

Croissance des produits

  • Examiner la croissance des produits enregistrée par le passé (taux de croissance) et déterminer si ce taux est toujours un bon indicateur du taux de croissance futur probable ou s’il peut y avoir eu des changements importants propres à l’entité ou aux marchés qui modifieront vraisemblablement le taux de croissance au cours des prochaines années.

  • Examiner les contrats en vigueur, expirés et à venir : prévoient-ils un prix fixe ou autorisent-ils une augmentation des prix? L’entité a‑t‑elle réussi à exécuter les nouveaux contrats qui prévoient une augmentation de prix?

  • Examiner si l’entité a réussi, par le passé, à obtenir des augmentations de prix.

  • Examiner ce que font les concurrents de l’entité à l’égard des prix et comment leurs actions peuvent fournir des éléments probants positifs ou négatifs concernant les plans de l’entité.

  • Examiner si la croissance du volume des ventes est conforme à la croissance enregistrée au cours des dernières années. De même, évaluer les effets potentiels sur le volume des hypothèses relatives aux prix (p. ex. est‑il probable que le volume des ventes et les prix augmentent simultanément?).

  • Examiner les retards dans le traitement des commandes (p. ex. les bons de commande à exécuter) – les changements prévus dans les volumes concordent‑ils avec ces retards?

  • Examiner les taux de gain et de perte de clients / contrats et comment les hypothèses de la direction se comparent aux taux historiques.

  • Examiner les hypothèses propres à la clientèle et si des clients importants éprouvent des difficultés financières; lorsque cela est possible, comparer les prévisions publiées par les clients aux hypothèses de la direction.

  • Vérifier si les prévisions de l’entité cadrent avec la compréhension qu’a l’auditeur de la conjoncture économique et des conditions des marchés et si elles concordent avec les données du secteur ou des marchés et les publications boursières. Ne pas oublier d’examiner la fiabilité de ces éléments probants en effectuant les procédures suivantes : vérifier la fiabilité et la réputation des publications sources; examiner si les résultats de l’entité ont, par le passé, cadré avec les données de marché; et vérifier l’objectivité des données de marché (l’éditeur obtient‑il ses informations directement auprès de l’entité ou établit‑il ses propres estimations?).

  • Déterminer si la croissance est conforme à celle de sociétés comparables au sein du même secteur d’activité en examinant les documents déposés par les concurrents de l’entité auprès des autorités de réglementation et les attentes et rapports des analystes.

  • Pour une entité acquise récemment, déterminer si le taux de croissance est conforme aux informations contenues dans les rapports de diligence raisonnable préparés récemment.

  • Examiner s’il y a des investissements courants et prévus qui sont suffisants dans l’entreprise (p. ex. frais de vente, dépenses en immobilisations, frais de publicité, R-D) pour réaliser la croissance prévue (tenir compte de la capacité actuelle de l’usine, de la productivité du personnel et des niveaux d’utilisation prévus). Voir aussi la section « Dépenses en immobilisations » ci-après.

  • Envisager d’obtenir des éléments probants à partir de tous les événements survenus jusqu’à la date du rapport de l’auditeur.

Marge (marge brute, BAII / marge de profit et bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements)

  • Déterminer si les marges projetées concordent avec celles des concurrents de l’entité, avec les résultats antérieurs, avec les prévisions antérieures et avec les données du secteur et de marché; et déterminer si les marges antérieures réelles sont toujours un bon indicateur du taux probable des marges futures ou s’il peut y avoir eu des changements importants propres à l’entité ou aux marchés qui modifieront vraisemblablement le taux des marges au cours des prochaines années.

  • Examiner si les prévisions de coûts comprennent les augmentations des tarifs prévus dans les contrats de location, les accords avec des fournisseurs ou des employés ou d’autres contrats.

  • Examiner si les changements dans les prix des matières premières sont conformes avec les intentions de la direction de réduire les coûts de l’entité et les autres informations obtenues au cours de l’audit (p. ex. test récent des prix des stocks). Pour les entreprises qui sont grandement tributaires des matières premières, examiner les hypothèses relatives aux matières premières par rapport aux données qui sont du domaine public.

  • Déterminer si les coûts prévus au titre de la rémunération incitative tiennent compte des augmentations prévues des ventes et des profits, et le niveau des paiements requis aux termes des régimes de primes.

  • Examiner dans quelle mesure la direction a donné suite à ses intentions déclarées dans le passé. Déterminer si des obstacles ont empêché la direction de mener à bien son plan précédent (p. ex. de réduction des frais) et si ces obstacles existent toujours.

  • Examiner si la prévision tient compte des charges ponctuelles associées à la mise en œuvre de toute initiative de réduction des frais (p. ex. coût de départ, retraites, contrat de location déficitaire).

  • Examiner les plans écrits de la direction et d’autres documents, notamment les budgets officiellement approuvés, les autorisations et les comptes rendus de réunions, et déterminer si ces informations sont cohérentes avec les projections de trésorerie. (Note : Même si cela peut être utile, effectuer un rapprochement entre les prévisions de trésorerie et un budget officiellement approuvé ne fournit pas des éléments probants suffisants sans la mise en œuvre d’autres procédures de corroboration).

  • Si une prévision de trésorerie comporte un plan d’expansion de la capacité de production, déterminer si les dépenses en immobilisations corporelles requises ont aussi été prises en compte.

  • Évaluer la capacité de l’entité à mener des actions particulières compte tenu des conditions économiques de l’entité, notamment l’incidence de ses engagements existants (p. ex. contrats de travail), et de toute limitation d’ordre contractuel (p. ex. des clauses restrictives) ou réglementaire qui pourraient empêcher l’entité de réaliser son plan.

  • Si les prévisions de trésorerie reflètent un plan pluriannuel de changements, vérifier si les résultats projetés de la période précédente pour l’initiative ont été atteints au cours de l’exercice considéré par rapport à ce qui était prévu.

  • Obtenir des éléments probants à partir de tous les événements survenus jusqu’à la date du rapport de l’auditeur.

Dépenses en immobilisations et dépréciation / amortissement

  • Les dépenses en immobilisations représentent l’investissement requis pour préserver la croissance des produits de l’entité qui est implicite au modèle des flux de trésorerie. C’est donc dire qu’une hypothèse de croissance soutenue sur une longue période doit refléter les dépenses en immobilisations requises pour appuyer cette prévision de croissance. Par exemple, si l’hypothèse de la croissance des produits dépend du lancement d’un nouveau produit ou de la croissance du volume des ventes de produits existants au-delà de la capacité de production actuelle, les dépenses en immobilisations doivent refléter le niveau d’investissement nécessaire pour atteindre les prévisions.

  • Comparer les dépenses en immobilisations avec les niveaux historiques, comprendre les tendances corroborantes ou contradictoires et vérifier si les dépenses en immobilisations concordent avec les plans d’investissement de l’entité (p. ex. examiner les comptes rendus de réunions, les annonces faites dans les médias par l’entité, les budgets d’immobilisations approuvés).

  • La charge d’amortissement est souvent une donnée qui est ajoutée pour établir les prévisions de trésorerie, car elle représente une charge sans effet sur la trésorerie qui est incluse dans la marge. Tout comme pour les dépenses en immobilisations, comparer la charge d’amortissement aux niveaux historiques et aux dépenses en immobilisations prévues pour vérifier la cohérence des données.

  • La charge d’amortissement des immobilisations incorporelles est une autre charge sans effet sur la trésorerie qui est souvent prise en compte pour établir les prévisions de trésorerie. Comparer cette charge aux tableaux d’amortissement.

  • Si les dépenses en immobilisations augmentent (ou diminuent), vérifier si la charge d’amortissement reflète des changements comparables (p. ex. si les dépenses augmentent, la charge d’amortissement devrait généralement augmenter en conséquence).

Besoins en fonds de roulement

Une modification de l’hypothèse relative au fonds de roulement net est incluse dans l’analyse, car elle entraîne une variation des flux de trésorerie. Par exemple, s’il est prévu que le fonds de roulement net augmente, les flux de trésorerie estimatifs pour cette même période sont réduits en conséquence. Examiner le changement apporté au fonds de roulement net à la lumière des modifications apportées aux estimations des produits futurs et des marges. Par exemple, s’il est prévu que les produits vont augmenter et que le cycle d’exploitation restera le même, les composantes associées au fonds de roulement vont aussi changer, ce qui va souvent entraîner une augmentation du fonds de roulement net. Cela s’explique par le fait que les créances augmenteraient en raison d’une augmentation des ventes.

Taux d’actualisation

Généralement, une entité utiliserait le coût moyen pondéré du capital (CMPC) comme taux d’actualisation. Vu la complexité et le jugement requis pour évaluer le caractère raisonnable du CMPC, la direction peut avoir fait appel à un expert de son choix pour calculer le CMPC. L’auditeur peut envisager d’utiliser les services d’un expert interne de son choix pour l’aider à procéder à son évaluation.

Le coût moyen pondéré du capital (CMPC) représente le taux de rendement utilisé pour actualiser les flux de trésorerie futurs attendus. Il correspond au taux de rendement moyen pondéré des titres en capitaux propres ou d’emprunt, calculé en fonction des hypothèses des intervenants du marché à l’égard de la proportion des emprunts ou des capitaux propres dans la structure de capital de l’entité.

Les principales données d’entrée ci-après sont utilisées pour calculer le CMPC

  • Coût des capitaux propres : Le coût des capitaux propre est exprimé comme  le taux de rendement à réaliser pour inciter les intervenants du marché à acheter des actions d’une entité, correspondant au niveau de risque lié à la détention d’actions de l’entité. Les principales données d’entrée utilisées pour calculer le coût des capitaux propres sont notamment :
Élément Explication Exemples de considérations pertinentes

Taux sans risque

Taux d’intérêt sans risque que l’on peut obtenir sur des placements ne comportant aucun risque de crédit, p. ex. des bons du Trésor.

Généralement, le taux sans risque est calculé en référence au taux d’intérêt sur les bons du Trésor nationaux ou d’autres taux de bons à long terme, qui représentent une approximation du taux sans risque. Examiner si votre territoire ou province a des directives précises concernant ce secteur.

Prime de risque sur capitaux propres

La prime de risque sur capitaux propres représente le taux de rendement attendu par les investisseurs, ajouté à un taux sans risque pour compenser les investisseurs qui prennent un risque additionnel en investissant dans des actions.

Ce taux peut souvent être obtenu auprès des organismes de services de souscription, comme  Bloomberg, qui s’emploient à quantifier la prime de risque sur capitaux propres attendue pour les actions ordinaires dans un pays.

La prime de risque sur capitaux propres peut, dans certains cas, devoir être ajustée en raison d’un environnement favorisant un taux d’intérêt sans risque faible pour refléter le fait que le risque lié à des placements en titres de capitaux propres n’a pas diminué autant que ce que laisse croire la baisse des rendements souverains (parfois appelé « ajustement du risque sur capitaux propres conditionnel »). Cet ajustement serait fondé sur une évaluation de divers paramètres du risque lié aux capitaux propres, notamment les modèles d’actualisation des dividendes, les modèles d’écart de crédit, la volatilité relative des marchés et une évaluation générale des rendements requis sur le marché des actions à l’aide d’indicateurs économiques à long terme.

En cas de doute, envisager de consulter le spécialiste interne en instruments financiers.

Prime de risque – actions de sociétés à faible capitalisation

Cette prime reflète des rendements accrus attendus par les investisseurs du fait qu’ils assument un plus grand risque en achetant des actions de sociétés à faible capitalisation, qui posent généralement de plus gros risques que les sociétés à forte capitalisation et fournissent des rendements supérieurs.

Cette prime est souvent obtenue auprès des organismes de services de souscription, comme  Bloomberg, et représente la différence entre les rendements attendus par les intervenants du marché pour des actions de sociétés à faible capitalisation par rapport au rendement d’actions de sociétés à forte capitalisation.

Coefficient bêta

Le coefficient bêta mesure le rapport de la volatilité du cours en bourse d’une action sur celle des cours du marché en général. Par exemple, un coefficient bêta de 1.0 indique que le cours des actions d’une société suit l’évolution du marché; un coefficient supérieur à 1.0 indique que le cours des actions de la société réagit plus fortement (il est plus volatile) que les cours du marché; et un coefficient inférieur à 1.0 implique que les actions de la société sont moins volatiles que le marché.

Le coefficient bêta d’une entité est fondé sur la volatilité des actions de l’entité par rapport à la volatilité du marché pertinent sous-jacent. La détermination du marché pertinent relève du jugement. Il faudra souvent faire appel à un spécialiste ou à un expert en évaluation pour faire cette détermination. Le facteur d’endettement est généralement éliminé du coefficient bêta, puis réintégré au niveau optimal ou cible de préparation pour le marché de l’entité.

  • Coût de la dette : Le coût de la dette représente le taux de rendement qu’un intervenant du marché s’attendrait à recevoir de l’émission de titres d’emprunt par une entité. Comme les sociétés profitent généralement de déductions fiscales sur les intérêts payés, le coût net de la dette représente le taux d’intérêt du marché, diminué des économies d’impôt réalisées grâce aux déductions fiscales accordées pour les intérêts payés.

  • Prime de risque propre à l’entité : Il peut être approprié d’inclure une prime de risque propre à l’entité dans le calcul du taux d’actualisation, notamment lorsqu’il y a des facteurs de risque propres à l’entité par rapport à ses pairs. Ces facteurs peuvent comprendre la taille de l’entité, les procès en cours, la concentration de sa clientèle. Dans certains cas, l’expert en évaluation de l’entité peut ajouter une prime de risque propre à l’entité, car les prévisions de trésorerie posent un risque plus élevé que les flux de trésorerie attendus typiques d’un intervenant du marché. Dans ces cas de figure, le calcul du taux d’actualisation est ajusté en appliquant une prime de risque propre à l’entité afin d’obtenir un taux qui est comparable au taux de rendement interne (TRI). Lorsqu’un ajustement est apporté en fonction d’une prime de risque pour les prévisions de trésorerie que l’expert en évaluation juge optimistes, l’auditeur peut devoir déterminer si des procédures d’audit supplémentaires sont nécessaires pour tester les prévisions de trésorerie. Il doit aussi examiner tout élément probant contradictoire, le cas échéant.

    Déterminer si le taux d’actualisation utilisé est étayé par les données qui sont disponibles sur le marché. Les données doivent être étayées par des sources appropriées (p. ex. comparer avec les informations disponibles de Bloomberg).

    Déterminer si le taux d’actualisation est en phase avec le taux d’actualisation du secteur ou le taux d’actualisation couramment employé dans un pays. Généralement, le taux d’actualisation pour un marché émergent sera probablement plus élevé par rapport à celui d’un marché d’un pays développé. Le coût des capitaux propres serait ajusté à l’aide d’une « prime de risque national » si une entité mène des activités dans un pays en développement ou un pays qui pose des risques accrus.

Les considérations supplémentaires ci-après peuvent aussi être utiles pour les calculs de la dépréciation d’actifs :

  • Le taux d’actualisation utilisé avec la méthode de calcul de la « juste valeur diminuée des coûts de la vente » doit être après impôt et refléter le rendement attendu par un intervenant du marché sur le placement.

  • Le taux d’actualisation utilisé avec la méthode de calcul de la « valeur d’utilité » doit être avant impôt et refléter les évaluations actuelles du marché de la valeur temps de l’argent et tout risque propre à l’actif qui n’a pas déjà fait l’objet d’un ajustement dans les prévisions de trésorerie. Dans la pratique, il peut être difficile d’obtenir un taux d’actualisation avant impôt, car souvent le seul taux de rendement observable sur le marché est un taux après impôt. L’utilisation d’un taux après impôt peut donc être appropriée en fonction des circonstances propres à la mission. Envisager de consulter un spécialiste en instruments financiers en cas de doute.

  • Le taux d’actualisation utilisé dans le calcul selon la valeur d’utilité doit refléter les risques propres à un actif ou à une unité génératrice de trésorerie. Il est rare que des unités génératrices de trésorerie soient actualisées à un taux inférieur au CMPC. Toutefois, il peut être approprié d’appliquer des taux différents de prime à des taux d’actualisation pour différentes unités génératrices de trésorerie afin de refléter les différentes caractéristiques de risques entre les unités génératrices de trésorerie.

Évaluation de la cohérence dans les hypothèses importantes

Directives des NCA

Grâce aux connaissances qu’il a acquises au cours de l’audit, il se peut que l’auditeur prenne connaissance ou obtienne une compréhension des hypothèses utilisées dans d’autres secteurs d’activité de l’entité, qu’il s’agisse de perspectives d’affaires, d’hypothèses énoncées dans des documents stratégiques, de flux de trésorerie futurs ou d’autres hypothèses. Par ailleurs, si l’associé responsable de la mission a réalisé d’autres missions auprès de l’entité, il est tenu, selon la NCA 315, de se demander si les informations obtenues dans le cadre de ces missions sont pertinentes aux fins de l’identification des risques d’anomalies significatives. Il peut aussi être utile de prendre ces informations en considération pour déterminer si les hypothèses importantes sont cohérentes entre elles et avec les hypothèses utilisées aux fins de l’établissement d’autres estimations comptables. (NCA 540.A104)

Directives du BVG

L’auditeur doit examiner les hypothèses utilisées pour établir les estimations qui font partie de l’étendue de l’audit, tant prises individuellement que collectivement, afin de déterminer si elles sont cohérentes entre elles et avec les hypothèses utilisées aux fins de l’établissement d’autres estimations comptables, et avec les événements propres à l’entreprise. Une technique d’audit courante consiste à comparer, le cas échéant, les hypothèses à des hypothèses similaires utilisées pour établir des prévisions d’autres informations financières prospectives générées à l’interne, comme les présentations au conseil d’administration et les budgets de fonctionnement internes, pour trouver tout renseignement non cohérent.

Quelques exemples de sources dans lesquelles l’auditeur pourrait trouver des éléments probants incohérents :

  • examen des comptes rendus de réunions (p. ex. réunions du conseil);

  • rapports d’analystes/sectoriels;

  • résultats de procédures exécutées dans d’autres secteurs de l’audit;

  • information obtenue des autres membres de l’équipe de mission, dont les spécialistes en impôt et en assurance contre les risques;

  • résultats antérieurs;

  • communiqués de presse et présentations des résultats;

  • site Web, publications de presse et matériel de marketing du client.

Il importe que l’auditeur fasse preuve d’un esprit critique lorsqu’il évalue toute incohérence dans les informations. Si l’auditeur relève des incohérences, il doit en discuter avec l’entité et mettre en œuvre des procédures complémentaires afin de comprendre les raisons, lorsque les circonstances propres à la mission l’exigent. Pour évaluer le caractère suffisant et approprié des éléments probants, l’auditeur intègre dans son évaluation des éléments probants incohérents et contradictoires (conformément au paragraphe 26 de la NCA 330 et au paragraphe 34 de la NCA 540), et la documentation constituée par l’auditeur doit comprendre des explications suffisantes de son point de vue sur son incidence des incohérences sur le caractère raisonnable de l’hypothèse.

Comme l’indique le paragraphe A104 de la NCA 540, si l’auditeur a réalisé d’autres missions pour l’entité, il examine si l’information obtenue dans le cadre de ces autres missions peut indiquer l’existence d’incohérences potentielles, qui devraient être examinées.

Évaluation de l’intention et de la capacité de la direction de mener des actions particulières

Directives des NCA

Le caractère approprié, au regard des exigences du référentiel d’information financière applicable, des hypothèses importantes utilisées peut être fonction de l’intention de la direction de mener certaines actions et de sa capacité à le faire. Il n’est pas rare que la direction consigne ses projets et ses intentions quant à certains actifs ou passifs, ce que peut d’ailleurs exiger le référentiel d’information financière applicable. La nature et l’étendue des éléments probants à obtenir au sujet des intentions et de la capacité de la direction relèvent du jugement professionnel. Voici des exemples de procédures que l’auditeur peut mettre en œuvre pour obtenir de tels éléments probants, le cas échéant : (NCA 540.A105)

  • examiner dans quelle mesure la direction a donné suite à ses intentions déclarées dans le passé;

  • procéder à l’inspection des projets écrits ainsi que d’autres documents, notamment, le cas échéant, les budgets officiellement approuvés, les autorisations et les procès-verbaux;

  • procéder à des demandes d’informations auprès de la direction au sujet des motifs ayant conduit au choix d’une ligne de conduite particulière;

  • passer en revue les événements survenus entre la date de clôture et la date du rapport de l’auditeur;

  • évaluer la capacité de l’entité à suivre une ligne de conduite particulière compte tenu de sa situation économique, notamment des engagements qu’elle a contractés et des restrictions de nature légale, réglementaire ou contractuelle qui peuvent avoir une incidence sur la faisabilité des plans d’action de la direction;

  • déterminer si la direction s’est conformée aux exigences en matière de documentation imposées, le cas échéant, par le référentiel d’information financière applicable.

Il se peut que certains référentiels d’information financière ne permettent pas à la direction de tenir compte de ses intentions ou de ses projets lorsqu’elle établit des estimations comptables. C’est souvent le cas pour les estimations comptables en juste valeur, dont l’objectif d’évaluation exige que les hypothèses reflètent celles des intervenants du marché.

Directives du BVG

Comme l’indique le paragraphe A105 de la NCA 540, le caractère approprié des hypothèses importantes peut être fonction de l’intention de la direction de mener certaines actions et de sa capacité à le faire. Par exemple, une des hypothèses importantes utilisées par le modèle d’actualisation des flux de trésorerie peut concerner le taux de croissance estimatif des produits découlant de l’expansion des activités de l’entité. L’auditeur doit alors évaluer si l’entité a la capacité de procéder à cette expansion vu les conditions économiques qui la touchent.

Pour déterminer si la direction a vraiment l’intention de mener certaines actions, l’auditeur vérifie si les éléments probants obtenus dans d’autres secteurs de son audit sont cohérents avec les intentions déclarées de la direction et, au besoin, il obtient des éléments probants additionnels pour confirmer les intentions de la direction. Ainsi, si les prévisions de la direction indiquent un niveau de réduction des frais d’exploitation et que la direction affirme son intention de réduire les frais à ce niveau en réduisant les dépenses dans certaines unités, l’auditeur peut envisager d’examiner les tendances des dépenses dans ces unités après la clôture, puis d’évaluer si ces informations corroborent ou contredisent les intentions déclarées de la direction.

Examiner le passé de la direction au chapitre de la réalisation des résultats prévus est souvent une technique d’audit efficace. Par exemple, si la direction prévoit que les produits augmenteront de 5 % par année à cause d’une hausse de prix anticipée, l’auditeur doit se demander si les hausses de prix précédentes se sont concrétisées. Il peut aussi se demander si les prix prévus dans les accords en vigueur sont fixes, si des contrats récemment exécutés incluent des augmentations de prix attendues ou si d’autres facteurs concernant les clients, les marchés ou d’autres éléments pourraient corroborer ou contredire les estimations de la direction relatives à l’augmentation prévue des produits. Enfin, l’auditeur devrait aussi se demander si les augmentations de prix peuvent avoir un effet négatif sur le volume des ventes.

Le paragraphe A105 de la NCA 540 contient d’autres exemples de procédures qui peuvent être mises en œuvre par l’auditeur. Il est primordial pour l’auditeur de faire preuve d’un esprit critique et d’évaluer avec rigueur l’intention et la capacité de la direction à mener des actions particulières. Si l’auditeur détermine que des éléments probants contredisent les hypothèses de la direction, il doit communiquer avec la direction, remettre en question les hypothèses concernées et mettre en œuvre des procédures complémentaires, lorsque les circonstances propres à la mission l’exigent.