9053 Les responsabilités de la direction
oct.-2012

9053 Les responsabilités de la direction

Aperçu

La présente section traite des questions suivantes :

  • les membres de la direction à qui demander des déclarations;
  • les responsabilités de la direction dans les déclarations écrites.
Membres de la direction à qui demander des déclarations écrites

Exigences des NCA

L’auditeur doit demander des déclarations écrites aux membres de la direction qui sont investis des responsabilités appropriées à l’égard des états financiers et qui sont bien au fait des questions devant faire l’objet des déclarations. (NCA 580.9)

Directives des NCA

Les demandes de déclarations écrites sont adressées aux personnes responsables de la préparation des états financiers. Ces personnes peuvent varier selon la structure de gouvernance de l’entité et les textes légaux ou réglementaires applicables; c’est toutefois le plus souvent à la direction (plutôt qu’aux responsables de la gouvernance) qu’incombe la responsabilité des états financiers. Il est donc possible d’adresser les demandes de déclarations écrites au directeur général et au directeur financier de l’entité ou, dans le cas des entités où ces titres ne sont pas utilisés, aux personnes occupant des postes équivalents. Toutefois, dans certaines circonstances, d’autres parties, par exemple les responsables de la gouvernance, sont également responsables de la préparation des états financiers. (NCA 580.A2)

Du fait qu’il est de sa responsabilité de préparer les états financiers, ainsi que de gérer les activités de l’entité, on attend de la direction qu’elle possède une connaissance du processus suivi par l’entité pour la préparation des états financiers et des assertions qu’ils contiennent qui est suffisante pour fonder ses déclarations écrites. (NCA 580.A3)

Dans certains cas, toutefois, la direction peut décider de procéder à des demandes d’informations auprès d’autres personnes qui participent à la préparation et à la présentation des états financiers et des assertions qu’ils contiennent, notamment des personnes possédant des connaissances spécialisées concernant les questions sur lesquelles portent les demandes de déclarations écrites. Il peut notamment s’agir : (NCA 580.A4)

  • d’un actuaire responsable des évaluations comptables déterminées selon des méthodes actuarielles;
  • d’ingénieurs membres du personnel qui ont la responsabilité des évaluations des passifs environnementaux et possèdent des connaissances spécialisées en la matière;
  • d’un conseiller juridique interne à même de fournir des informations essentielles concernant les provisions pour litiges.

Dans certains cas, la direction peut tempérer le libellé des déclarations écrites en indiquant, par exemple, que les déclarations sont faites au mieux de sa connaissance et en toute bonne foi. L’auditeur peut raisonnablement accepter un tel libellé s’il est convaincu que les déclarations sont faites par les personnes dont les responsabilités et les connaissances sont pertinentes par rapport aux questions visées par les déclarations. (NCA 580.A5)

Pour engager la direction à faire des déclarations éclairées, l’auditeur peut exiger qu’elle confirme dans ses déclarations écrites qu’elle a procédé aux demandes d’informations qu’elle jugeait appropriées pour être en mesure de produire les déclarations écrites demandées. Ces demandes d’informations ne devraient normalement pas nécessiter le recours à un processus interne formel qui irait au-delà de ceux déjà établis par l’entité. (NCA 580.A6)

Directives du BVG

L’auditeur doit se demander si l’on peut s’attendre à ce que les auteurs des déclarations soient bien au fait des questions devant faire l’objet des déclarations. Il doit aussi se demander si la fiabilité de chacune des déclarations pourrait être mise en doute en raison de tout autre élément probant obtenu (notamment la connaissance obtenue par les auditeurs lors d’audits antérieurs).

Responsabilités de la direction

Exigences des NCA

L’auditeur doit demander à la direction de lui fournir une déclaration écrite affirmant qu’elle s’est acquittée de ses responsabilités, définies dans les termes et conditions de la mission d’audit, à l’égard de la préparation des états financiers conformément au référentiel d’information financière applicable, ce qui implique, s’il y a lieu, leur présentation fidèle. (NCA 580.10)

L’auditeur doit demander à la direction de lui remettre une déclaration écrite affirmant : (NCA 580.11)

a) qu’elle lui a fourni toutes les informations pertinentes et tous les accès convenus dans les termes et conditions de la mission d’audit;

b) que toutes les opérations ont été comptabilisées et sont reflétées dans les états financiers.

La description des responsabilités de la direction figurant dans les déclarations écrites exigées aux paragraphes 10 et 11 doit être conforme à celle donnée dans les termes et conditions de la mission d’audit. (NCA 580.12)

Directives des NCA

Les éléments probants obtenus au cours de l’audit indiquant que la direction s’est acquittée des responsabilités dont il est question aux paragraphes 10 et 11 ne peuvent être tenus pour suffisants en l’absence de confirmation de la part de la direction qu’elle estime s’être acquittée de ces responsabilités. Cela tient au fait que l’auditeur ne peut déterminer uniquement à partir des autres éléments probants si la direction a préparé et présenté les états financiers et lui a fourni les informations pertinentes en accord avec les responsabilités qu’elle a confirmé reconnaître et comprendre. Par exemple, l’auditeur ne peut conclure que la direction lui a fourni toutes les informations pertinentes dont il a été convenu dans les termes et conditions de la mission d’audit sans lui demander si c’est le cas et en recevoir confirmation. (NCA 580.A7)

Les demandes de déclarations écrites exigées par les paragraphes 10 et 11 s’appuient sur les responsabilités de la direction que celle-ci a confirmé reconnaître et comprendre dans les termes et conditions de la mission d’audit, puisqu’elles visent à obtenir confirmation de l’accomplissement de ces responsabilités. L’auditeur peut aussi demander à la direction de confirmer de nouveau dans ses déclarations écrites qu’elle reconnaît et comprend ces responsabilités. Il s’agit d’une pratique courante dans certains pays et qui, de toute façon, peut être particulièrement opportune lorsque :

  • les personnes qui ont signé les termes et conditions de la mission d’audit au nom de l’entité n’exercent plus les responsabilités pertinentes;
  • les termes et conditions de la mission d’audit ont été établis lors d’un exercice antérieur;
  • une indication donne à croire que la direction comprend mal les responsabilités en question;
  • des changements de circonstances le justifient.

Par souci de cohérence avec l’exigence de la NCA 210, cette nouvelle confirmation par la direction de sa reconnaissance et, de sa compréhension de ses responsabilités n’est pas faite « au mieux de sa connaissance et en toute bonne foi » (selon les explications données au paragraphe A5 de la présente NCA). (NCA 580.A8)

La NCA 450 exige de l’auditeur qu’il fasse le cumul des anomalies détectées au cours de l’audit, à l’exclusion de celles qui sont manifestement négligeables. L’auditeur peut déterminer un seuil au-delà duquel les anomalies ne pourront être considérées comme manifestement négligeables. Par ailleurs, l’auditeur peut aussi envisager de communiquer à la direction un seuil chiffré devant servir pour les déclarations écrites demandées. (NCA 580.A14)

La NCA 260 exige que l’auditeur communique aux responsables de la gouvernance les déclarations écrites qu’il demande à la direction de lui fournir. (NCA 580.A22)

Directives du BVG

Les divergences ne doivent pas être formulées en termes vagues, du genre « à l’exception des questions qui vous ont été communiquées », mais plutôt décrire des points précis, et si possible être accompagnées de renvois à des documents comptables, aux notes des états financiers ou à d’autres sources écrites. Le cas échéant, il vaut mieux s’en tenir le plus possible à la terminologie reconnue aux fins de la communication des informations à fournir dans les états financiers.

Les déclarations de la direction peuvent se limiter aux questions qui, prises individuellement ou collectivement, sont considérées comme étant importantes pour les états financiers, si ces déclarations sont directement liées à des montants figurant dans ceux-ci. Dans le cas des postes pour lesquels une évaluation du seuil de signification peut s’appliquer, le mot « significatif » a été utilisé.

Il se peut que les seuils de signification quantitatifs établis aux fins de la lettre d’affirmation de la direction diffèrent en fonction des différentes déclarations. Il n’est pas nécessaire d’inclure dans la lettre un seuil de signification chiffré. Il ne s’agit ni d’une pratique courante ni d’une pratique qui est encouragée. Il peut toutefois être approprié de consigner dans les feuilles de travail (en règle générale, à la procédure « Autres procédures d’audit et d’achèvement ») les seuils de signification chiffrés utilisés par la direction pour les déclarations qui ont été convenus avec les membres de la direction qui signeront la lettre; et particulièrement si la direction se propose de tempérer le libellé de certaines déclarations en faisant référence à un seuil de signification. Il faut déterminer si le ou les seuils chiffrés sont suffisamment bas pour que soient prises en compte les erreurs connues (telles qu’elles figurent dans le SANC) ainsi que les erreurs non détectées (marge pour risque de non-détection). La détermination du ou des seuils exigent l’exercice d’un jugement professionnel, et bien qu’il ne s’agisse pas d’une règle stricte, il est courant que le seuil de signification convenu aux fins des déclarations écrites de la direction se situe entre le seuil de report au Sommaire des anomalies non corrigées (SANC) et le seuil de signification pour les travaux. Examiner, par exemple, le seuil à partir duquel la direction, à l’interne, décèle les ajustements à apporter aux états financiers et les affiche.

Conseil d’audit

L’auditeur doit adapter la lettre d’affirmation à la situation particulière du client en prenant en considération sa compréhension mutuelle des questions clés qui se présenteront tout au long de l’audit. De plus, il doit s’efforcer de discuter du contenu prévu de la lettre avec les représentants appropriés de la direction au début de l’audit afin de réduire la possibilité que l’auditeur doive faire face à un refus de la direction de fournir de telles déclarations.