9021 Mise en œuvre des procédures analytiques de conclusion générale
juin-2020

Aperçu

La présente section traite des questions suivantes :

  • les objectifs de l’auditeur par rapport aux procédures analytiques de conclusion générale;
  • les définitions liées aux procédures analytiques;
  • les procédures analytiques, notamment leurs objectifs, leurs types et leur mise en œuvre;
  • la conception et la mise en œuvre de procédures analytiques de conclusion générale;
  • l’investigation et la corroboration des écarts importants;
  • la documentation des procédures analytiques de conclusion générale.
Introduction

Objectifs des NCA

Les objectifs de l’auditeur sont :

b) de concevoir et de mettre en œuvre des procédures analytiques vers la fin de son audit, qui l’aideront à parvenir à une conclusion générale sur la cohérence des états financiers avec sa compréhension de l’entité. (NCA 520.3 b)

Directives des NCA

Dans les NCA, on entend par « procédures analytiques » les évaluations des informations financières reposant sur l’analyse de corrélations plausibles entre des données aussi bien financières que non financières. Elles englobent également les investigations nécessaires portant sur les variations ou les corrélations relevées qui sont incohérentes avec d’autres informations pertinentes ou qui s’écartent de façon importante des valeurs attendues. (NCA 520.4)

Se reporter à la section BVG Audit 7031 pour obtenir des directives complémentaires sur les définitions liées aux procédures analytiques.

Directives du BVG

Les procédures analytiques sont utilisées à diverses étapes du processus d’audit. Les procédures analytiques de conclusion générale sont une catégorie de procédures analytiques qui est mise en œuvre au cours d’un audit.

Les procédures analytiques de conclusion générale sont mises en œuvre vers la fin de l’audit dans le but de déterminer si l’information présentée dans les états financiers est conforme à la compréhension qu’a l’auditeur de l’entité.

Cette section présente les exigences et les directives qui se rattachent aux procédures analytiques de conclusion générale.

Procédures analytiques : objectifs, types et mise en œuvre

Directives du BVG

Les procédures analytiques sont utilisées tout au long du processus d’audit et se répartissent dans les catégories suivantes :

  • les procédures analytiques d’évaluation des risques (BVG Audit 5012.2);
  • les procédures analytiques de corroboration (BVG Audit 7030);
  • les procédures analytiques de conclusion générale (voir plus loin).

Les objectifs de la procédure analytique dicteront le type de procédures analytiques utilisées et les techniques employées pour procéder à des investigations sur un écart important.

Les procédures analytiques d’évaluation des risques et les procédures analytiques de conclusion générale se ressemblent, les deux démarches étant conçues pour aider l’auditeur à évaluer l’information financière surtout au niveau des états financiers; cependant, leur objectif est différent. Les procédures analytiques d’évaluation des risques sont conçues pour aider à planifier la nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit qui seront mises en œuvre pour obtenir des éléments probants suffisants et appropriés concernant les comptes ou les catégories d’opérations importants. Les procédures analytiques de conclusion générale sont conçues pour aider l’auditeur à déterminer si l’information présentée dans les états financiers est cohérente avec sa compréhension de l’entité.

Conception et mise en œuvre de procédures analytiques de conclusion générale

Exigences des NCA

L’auditeur doit concevoir et mettre en œuvre, vers la fin de son audit, des procédures analytiques qui l’aideront à parvenir à une conclusion générale sur la cohérence des états financiers avec sa compréhension de l’entité. (NCA 520.6)

Directives des NCA

Les conclusions tirées des résultats des procédures analytiques conçues et mises en œuvre conformément au paragraphe 6 visent à corroborer les conclusions dégagées lors de l’audit de composantes ou d’éléments particuliers des états financiers, ce qui aide l’auditeur à tirer des conclusions raisonnables sur lesquelles fonder son opinion. (NCA 520.A17)

Il se peut que les résultats de ces procédures analytiques permettent d’identifier l’existence d’un risque d’anomalies significatives non détecté jusqu’alors. En pareil cas, la NCA 315 exige de l’auditeur qu’il révise son évaluation des risques d’anomalies significatives et modifie en conséquence les procédures d’audit complémentaires prévues. (NCA 520.A18)

Les procédures analytiques mises en œuvre conformément au paragraphe 6 peuvent être semblables à celles qui seraient utilisées comme procédures d’évaluation des risques. (NCA 520.A19)

Directives du BVG

Les procédures analytiques de conclusion générale sont généralement mises en œuvre au niveau des états financiers, et non des informations désagrégées. Elles comprennent la lecture des états financiers et des notes complémentaires, ainsi que la prise en compte : a) du caractère adéquat des éléments probants obtenus pour étayer les soldes inhabituels ou inattendus détectés lors de la planification de l’audit ou au cours de celui-ci; et b) des soldes ou des corrélations inhabituels ou inattendus qui n’avaient pas été détectés préalablement.

Les conclusions tirées des résultats des procédures analytiques de conclusion générale servent à vérifier si :

  • tous les écarts importants et les autres éléments inhabituels ont été adéquatement expliqués;
  • l’équipe a obtenu une compréhension approfondie des états financiers, y compris des corrélations entre les éléments;
  • la présentation des états financiers en général est cohérente avec les résultats de l’audit, les résultats des activités sous-jacentes de l’entité et la connaissance de l’auditeur des activités de l’entité et du secteur.

Comme les procédures analytiques de conclusion générale ressemblent à celles de l’évaluation des risques, il pourrait être efficient et efficace de tirer profit des résultats de celle-ci comme point de départ des procédures analytiques de conclusion générale.

Par exemple, lorsqu’il n’y a pas eu de changements importants depuis la planification de l’audit, les procédures analytiques d’évaluation des risques pourraient être mises à profit et mises à jour pour qu’y soient ajoutées des explications montrant la compréhension et l’évaluation de l’auditeur des fluctuations ou des rapports qui ne sont pas cohérents avec d’autres informations pertinentes.

Mise en œuvre de procédures analytiques de conclusion générale

Les procédures analytiques de conclusion générale ne servent pas à obtenir des éléments probants supplémentaires pour étayer les comptes importants; par conséquent, elles n’ont pas nécessairement à être mises en œuvre avec la même rigueur que s’il s’agissait de procédures analytiques de corroboration. Normalement, les procédures analytiques de conclusion générale n’exigent pas l’évaluation d’informations plus désagrégées que celles qui sont présentées dans les états financiers. Il faut les appliquer aux éléments, aux tendances et aux ratios clés pour vérifier si les assertions contenues dans les états financiers sont cohérentes avec la compréhension qu’a l’auditeur de l’entité et de nos procédures d’audit mises en œuvre. Il incombe généralement aux membres chevronnés de l’équipe de mission de mettre en œuvre ou de revoir les procédures analytiques de conclusion générale.

Définition des valeurs attendues de façon indépendante

Lors de la mise en œuvre des procédures analytiques de conclusion générale, il faut se concentrer sur la détection de soldes ou de corrélations inhabituels dans les états financiers considérés globalement, et les valeurs attendues sont fonction des résultats des travaux d’audits déjà réalisés (p. ex. on peut estimer que les produits et les charges d’exploitation présentés dans les états financiers sont cohérents avec les résultats d’autres procédures d’audit et que, par conséquent, il n’est pas nécessaire de réaliser des travaux supplémentaires).

Données utilisées lors de la mise en œuvre de procédures analytiques de conclusion générale

Évaluer la fiabilité des informations obtenues en vue de réaliser l’analyse (p. ex. si on se sert du bilan et de l’état des résultats de l’entité, vérifier si les informations qui y sont présentées concordent avec la balance d’audit ou le grand livre général).

Détermination d’un écart ou d’un seuil importants

Les procédures analytiques de conclusion générale aident à évaluer si les conclusions tirées au sujet du caractère suffisant des éléments probants obtenus au cours de l’audit sont raisonnables, et à évaluer les informations présentées dans les états financiers au niveau des états financiers et non pas désagrégées. Le seuil utilisé lors de la mise en œuvre de procédures analytiques de conclusion générale est généralement le seuil de signification global. Toutefois, l’auditeur peut, en fonction de l’existence ou non de facteurs de risque, ajuster le seuil en conséquence.

Lors de la mise en œuvre de procédures analytiques de conclusion générale, la détermination du seuil peut être étayée grâce à l’ajout d’une colonne portant le titre « Inhabituel ou inattendu » attestant la décision portant sur la conformité ou la non-conformité entre le résultat obtenu et les valeurs attendues basées sur le jugement lors des travaux d’audit réalisés et revus. Le seuil est déterminé en fonction de la désignation des écarts ou des ratios qui, d’après le jugement de l’auditeur, semblent inhabituels ou inattendus par rapport aux valeurs attendues.

Examen des résultats

Si un élément inhabituel ou inattendu est observé, des explications doivent être fournies de manière suffisante pour qu’un auditeur expérimenté indépendant de l’audit soit en mesure de comprendre le fondement de la conclusion de l’auditeur.

Lors de l’investigation des tendances et des écarts inhabituels détectés au moyen de procédures analytiques de conclusion générale, évaluer si les travaux réalisés procurent une assurance suffisante quant à la fidélité des informations présentées dans les états financiers et si ces derniers reflètent bien les résultats de l’entité, d’après les travaux d’audit. Si les procédures analytiques de conclusion générale établissent la nécessité d’obtenir un niveau d’assurance supplémentaire, mettre en œuvre des procédures d’audit supplémentaires.

Investigation et corroboration des écarts importants

Exigences des NCA

Si les procédures analytiques mises en œuvre conformément à la présente NCA révèlent l’existence de variations ou de corrélations qui sont incohérentes avec d’autres informations pertinentes ou qui s’écartent de façon importante des valeurs attendues, l’auditeur doit procéder à des investigations sur ces écarts : (NCA 520.7)

a) en faisant des demandes d’informations auprès de la direction et en obtenant des éléments probants appropriés corroborant les réponses qu’elle a fournies;

b) en mettant en œuvre d’autres procédures d’audit adaptées aux circonstances.

Directives des NCA

L’auditeur peut obtenir des éléments probants pertinents par rapport aux réponses de la direction en évaluant celles-ci en fonction de la compréhension qu’il a de l’entité et de son environnement, ainsi que des autres éléments probants obtenus au cours de l’audit. (NCA 520.A20)

Il peut être nécessaire de mettre en œuvre d’autres procédures d’audit lorsque, par exemple, la direction est incapable de fournir une explication ou que l’explication qu’elle fournit, conjuguée aux éléments probants pertinents obtenus par rapport à sa réponse, n’est pas considérée comme appropriée. (NCA 520.A21)

Directives du BVG

L’investigation des écarts ou des corrélations inhabituels ou inattendus détectés au moyen de procédures analytiques de conclusion générale nécessite que l’on vérifie d’abord si des travaux ont déjà été réalisés sur les soldes ou les corrélations inattendus, et s’ils sont adéquatement documentés. Si une part importante d’un écart important par rapport aux valeurs attendues ne peut être expliquée par les travaux d’audit réalisés auparavant, il pourrait être nécessaire d’obtenir des éléments probants additionnels.

Comme c’est le cas pour les procédures analytiques d’évaluation des risques, avec l’utilisation d’une colonne « Inhabituel ou inattendu » pour illustrer la détermination du seuil et s’il n’existe aucune corrélation inhabituelle ou inexpliquée, il n’y a aucune autre explication à documenter. Cependant, dans le cas des montants importants, des explications peuvent aider à démontrer la compréhension de l’auditeur et aider le responsable de la revue à évaluer le raisonnement qui sous-tend les conclusions.

Lors de la mise en œuvre de procédures analytiques de conclusion générale, il est important de prendre du recul et de déterminer si les corrélations et les tendances générales sont plausibles compte tenu du secteur d’activité de l’entité et des données de référence de ses concurrents ou d’entreprises semblables, de son historique, des résultats des tests d’audit et de l’expérience acquise lors d’audits précédents. Il se peut toutefois que des différences importantes semblent s’expliquer par les travaux d’audit, mais que les corrélations ou les tendances générales que présentent les états financiers paraissent inhabituelles (p. ex. les résultats de l’entité se situent largement en dehors de la norme du secteur). En pareils cas, les états financiers peuvent contenir des erreurs de classement ou d’autres problèmes; ils peuvent également être corrects, mais la tendance inhabituelle peut alors signaler un problème sous-jacent. L’auditeur doit obtenir une compréhension des corrélations et des tendances inhabituelles et mettre en œuvre des travaux d’audit supplémentaires, s’il y a lieu.

S’il n’existe aucun changement inhabituel ou inattendu, il n’y a aucune explication à fournir, à moins que le responsable de la mission ne détermine qu’il faut plus d’explications pour faciliter la revue des états financiers, ou à moins que les changements ne soient pas expliqués adéquatement.

Une analyse comparative ou une analyse en pourcentages des états financiers (BVG Audit 7032) peut être utile à l’évaluation des tendances et de la structure interne des états financiers. L’utilité de telles analyses peut être améliorée au moyen d’une comparaison avec des données provenant du secteur et des concurrents ou des entreprises semblables.

Documentation

Directives du BVG

Il faut documenter :

  • l’évaluation de la fiabilité des données utilisées lors de la mise en œuvre de procédures analytiques de conclusion générale;
  • les analyses quantitatives ou qualitatives pertinentes des montants présentés dans les états financiers, des tendances et des ratios. Cela peut comprendre la comparaison des ratios importants, par exemple la comparaison du ratio de rotation des stocks de l’exercice considéré avec celui de l’exercice précédent;
  • la détermination des tendances et des ratios qui, selon l’avis de l’auditeur, ne sont pas cohérents avec les résultats des travaux d’audit;
  • les résultats de toute autre investigation de ces tendances ou ratios non cohérents ainsi que les conclusions de l’auditeur à cet égard.

Considérations propres aux petites entités

Dans le cas de plus petites missions, il est permis d’utiliser les calculs des procédures analytiques d’évaluation du risque si les soldes n’ont pas changé au cours de l’audit. Toutefois, les conclusions auxquelles arrive l’équipe devraient rendre compte des objectifs des procédures analytiques de conclusion générale tels que décrits plus haut.