5022 Structure organisationnelle, de propriété et de gouvernance, et modèle d’entreprise
sept.-2022

Structure organisationnelle, de propriété et de gouvernance

Exigences des NCA

L’auditeur doit mettre en œuvre des procédures d’évaluation des risques afin d’acquérir une compréhension : (NCA 315.19)

  1. des aspects suivants de l’entité et de son environnement :
    1. la structure organisationnelle de l’entité, sa structure de propriété et sa structure de gouvernance ainsi que son modèle d’entreprise, dont la mesure dans laquelle le recours à l’informatique y est intégré,

Directives des NCA

La compréhension de la structure organisationnelle et de la structure de propriété de l’entité peut éclairer l’auditeur sur : (NCA 315.A56)

  • la structure de propriété de l’entité;

Exemple :

L’entité peut être une entité unique ou, au contraire, présenter une structure comportant des filiales, des divisions ou d’autres composantes dans de multiples endroits. Par ailleurs, la structure juridique peut ne pas correspondre à la structure opérationnelle. Les structures complexes font souvent intervenir des facteurs qui peuvent accroître la vulnérabilité aux risques d’anomalies significatives. On peut se demander, entre autres, si les écarts d’acquisition (goodwills), les coentreprises, les participations ou les entités ad hoc sont comptabilisés correctement et si des informations adéquates ont été fournies à leur sujet dans les états financiers.

  • le mode de propriété de l’entité ainsi que les relations entre les propriétaires et d’autres personnes ou entités, y compris des parties liées. Cette compréhension peut aider l’auditeur à déterminer si les opérations avec des parties liées ont été correctement identifiées, comptabilisées et communiquées dans les états financiers;

  • la distinction entre les propriétaires, les responsables de la gouvernance et la direction;

Exemple :

Dans les entités peu complexes, il se peut que les propriétaires participent à la gestion et que la distinction entre les propriétaires, les responsables de la gouvernance et la direction soit subtile, voire inexistante; dans d’autres entités, notamment celles qui sont cotées, cette distinction peut être très claire.

  • La structure et la complexité de l’environnement informatique de l’entité.

Exemple :

Il est possible que l’entité :

  • ait un environnement informatique fort complexe résultant de l’accumulation de plusieurs systèmes patrimoniaux qui sont utilisés dans différents secteurs d’activité sans être bien intégrés;

  • confie la gestion de certains aspects de son environnement informatique à des fournisseurs de services internes ou externes (par exemple, en ayant recours aux services d’hébergement de tiers pour son environnement informatique ou en confiant la gestion de ses processus informatiques au centre de services partagés du groupe auquel elle appartient).

Considérations propres aux entités du secteur public

Dans le secteur public, la structure de propriété de l’entité peut ne pas être aussi pertinente que dans le secteur privé. En effet, les processus politiques peuvent faire en sorte que des décisions qui concernent l’entité sont prises à l’extérieur de celle‑ci et échappent donc au contrôle de la direction. Il peut alors être utile de comprendre, entre autres, la capacité de l’entité à prendre des décisions unilatérales, et la capacité d’autres entités du secteur public à contrôler ou à influencer le mandat et l’orientation stratégique de l’entité. (NCA 315.A58)

Exemple :

L’entité du secteur public peut être assujettie à des textes légaux ou à d’autres directives de la part des autorités lui imposant d’obtenir l’approbation de parties externes à l’égard de sa stratégie et de ses objectifs avant leur mise en œuvre. Par conséquent, la compréhension de la structure juridique de l’entité peut notamment porter sur les textes légaux et réglementaires applicables et sur le type d’entité dont il est question (ministère, agence ou autre).

La compréhension de la gouvernance peut éclairer l’auditeur sur la capacité de l’entité à exercer une surveillance adéquate sur son système de contrôle interne. Elle peut aussi l’aider à relever des déficiences, lesquelles peuvent indiquer une vulnérabilité accrue des états financiers de l’entité aux risques d’anomalies significatives. (NCA 315.A59)

Pour acquérir une compréhension de la gouvernance de l’entité, l’auditeur peut se demander, par exemple : (NCA 315.A60)

  • si une partie ou la totalité des responsables de la gouvernance participent à la gestion de l’entité;

  • s’il existe un conseil constitué de personnes qui ne sont pas membres de la direction (et, le cas échéant, comment ce conseil est séparé de la haute direction);

  • si les responsables de la gouvernance occupent des postes qui font partie intégrante de la structure juridique de l’entité, comme des postes d’administrateurs;

  • si les responsables de la gouvernance sont réunis en sous‑groupes, comme un comité d’audit (et, le cas échéant, quelles sont les responsabilités de chacun de ces sous‑groupes);

  • quelles sont les responsabilités des responsables de la gouvernance en matière de surveillance de l’information financière, notamment en ce qui concerne l’approbation des états financiers.

Directives du BVG

Dans le cadre de son acquisition d’une compréhension de l’entité, l’auditeur cherche à comprendre la structure opérationnelle et la structure juridique de l’entité. Le niveau de complexité de la structure organisationnelle peut accroître la vulnérabilité aux risques d’anomalies significatives. Les entités peuvent être organisées selon différentes composantes, par exemple  par produits, processus, emplacements géographiques, fonctions ou centres de profit/coûts. De nombreuses entités établissent des services centralisés qui s’occupent d’activités économiques allant de parties de processus opérationnels (p. ex. le traitement des paiements des clients) jusqu’à des fonctions ou des processus opérationnels complets (p. ex. un processus de trésorerie centralisé pour toutes les entités du groupe ou une fonction centralisée de technologie de l’information).

La compréhension de l’auditeur peut être renforcée par la prise en compte de l’évaluation qu’il fait de l’environnement de contrôle, notamment en ce qui a trait à la structure organisationnelle et à l’attribution des pouvoirs et des responsabilités. Par exemple, lorsqu’une entité établit des services centralisés, comprendre l’environnement de surveillance et de contrôle pourrait amener l’auditeur à évaluer certains risques comme étant plus faibles s’il conclut que la surveillance et les autres aspects du contrôle sont efficaces. Par contre, si l’auditeur relève des déficiences dans la surveillance de l’entité ou s’il relève d’autres déficiences dans les processus ou les contrôles, il peut conclure que la centralisation fait augmenter les risques en raison de l’incidence généralisée des déficiences. Si l’entité a une fonction d’audit interne, comprendre son évaluation du processus d’évaluation des risques de l’entité peut approfondir encore davantage la compréhension de l’entité de l’auditeur.

Voici des exemples d’événements ou de conditions qui peuvent signaler un risque d’anomalies significatives et d’informations qui peuvent être utiles pour permettre à l’auditeur d’approfondir sa compréhension dans ce domaine.

Événements ou conditions qui peuvent signaler un risque d’anomalies significatives Exemples d’informations qui peuvent être utilisées par la direction et qui peuvent être utiles pour permettre à l’auditeur d’approfondir sa compréhension dans ce domaine

Structure organisationnelle

La structure organisationnelle peut être un facteur important contribuant ou nuisant à la capacité d’une entité à atteindre ses objectifs stratégiques. L’alignement stratégique et organisationnel doit être géré avec soin et communiqué clairement à la fois aux parties prenantes internes (p. ex. les personnes chargées de gérer l’alignement stratégique) et aux parties prenantes externes (p. ex. les investisseurs cherchant à comprendre les plans de l’entité pour exécuter ses priorités stratégiques). Il est de plus en plus courant pour les entités d’utiliser des structures organisationnelles allant au‑delà de la conception traditionnelle d’une société mère et d’une filiale contrôlée pour atteindre leurs objectifs opérationnels stratégiques. Par exemple, les coentreprises, les alliances stratégiques et les partenariats sont des exemples de structures organisationnelles courantes au sein de nombreuses entités.

  • Des relations inhabituelles entre les sociétés affiliées, les sociétés mères, les filiales ou les entités ad hoc (p. ex. des accords qui sortent du cadre normal des activités de l’entité, des opérations trop complexes sans finalité économique)

  • Haute concentration de la propriété dans les mains d’un petit nombre d’investisseurs

  • Opérations importantes entre les entités du groupe et les parties liées

  • Incidences fiscales et comptables de changements à la structure organisationnelle (p. ex. des opérations de restructuration organisationnelle complexes)

  • Nature et modalités des accords interentreprises (p. ex. accords de redevance, accords en matière de prix de cession)

  • Documentation sur les changements apportés à la structure organisationnelle

  • Organigrammes et autres structures hiérarchiques

  • Politiques et processus d’autorisation et de déclaration des opérations avec des parties liées

Gouvernance

Les processus mis en œuvre par les responsables de la gouvernance influencent la valeur actuelle et future de l’entité en assurant une surveillance, un contrôle et une reddition de comptes. L’auditeur acquiert une compréhension de ces processus de gouvernance en examinant les lignes directrices, les politiques et les procédures de l’entité et en comprenant les mesures de responsabilisation prises lorsque les lignes directrices et les politiques ne sont pas respectées.

  • Non‑conformité avec les exigences réglementaires en matière de gouvernance

  • Le défaut d’adopter les procédures de gouvernance exemplaires

  • Évaluations officielles périodiques de l’efficacité des responsables de la gouvernance

  • Examens indépendants des processus de gouvernance

  • Pourcentage d’administrateurs qui ne sont pas membres de la direction et d’administrateurs qui sont membres de la direction au sein de l’organe de gouvernance de l’entité

  • Plans de relève de la direction et des responsables de la gouvernance

Au moment d’acquérir une compréhension de l’entité, l’auditeur cherche à comprendre de manière plus approfondie la structure de propriété de l’entité. Comprendre la structure de propriété et les attentes des propriétaires peut éclairer l’auditeur sur les raisons pour lesquelles certaines décisions relatives à l’entreprise sont prises. Par exemple, les propriétaires de titres d’une entité à capital fermé pourraient reporter un investissement important dans un nouveau logiciel d’entreprise au sein d’une entité dont l’activité ne correspond pas à leur stratégie de portefeuille à long terme (c’est‑à‑dire qu’ils prévoient vendre l’entité). Cet aperçu des buts et objectifs des propriétaires permet à l’auditeur d’approfondir ses connaissances des risques d’entreprise auxquels l’entité est exposée et de la mesure dans laquelle ces risques d’entreprise peuvent donner lieu à des risques d’anomalies significatives.

Comprendre la structure de gouvernance de l’entité peut éclairer l’auditeur sur l’approche de l’entité en matière de surveillance de la direction et sur le système de contrôle interne. Cette compréhension de la forme et de la rigueur de la surveillance exercée par un organe de gouvernance peut aider l’auditeur à identifier et à évaluer les risques d’anomalies significatives dues à une fraude ou à une erreur et éclairer son évaluation de l’environnement de contrôle de l’entité.

Exemple :

Dans les entités cotées, il existe généralement des sous‑groupes de responsables de la gouvernance. L’auditeur acquiert une compréhension de ces sous‑groupes et de leurs responsabilités, par exemple un comité d’audit ou un comité chargé de la rémunération. Le comité d’audit est chargé de surveiller le processus d’information financière.

Directives connexes

  • Pour des exemples de circonstances ou d’événements pouvant indiquer l’existence de risques d’anomalies significatives dans les états financiers du groupe, voir l’Annexe 3 de la NCA 600.

  • Pour les procédures visant à réunir des informations pertinentes pour l’identification des risques d’anomalies significatives associés aux parties liées et aux opérations, voir BVG Audit 7530.

Objectifs, stratégies et modèle d’entreprise

Directives des NCA

La compréhension des objectifs, de la stratégie et du modèle d’entreprise de l’entité éclaire l’auditeur sur le côté stratégique de l’entité ainsi que sur les risques d’entreprise qu’elle prend et ceux auxquels elle est exposée. Comprendre les risques d’entreprise qui ont une incidence sur les états financiers aide l’auditeur à identifier les risques d’anomalies significatives, car la plupart des risques d’entreprise finissent par avoir des conséquences financières et, donc, une incidence sur les états financiers. (NCA 315.A61)

Exemples :

Le modèle d’entreprise de l’entité peut reposer sur le recours à l’informatique de différentes façons. Voici deux exemples :

  • l’entité vend des chaussures dans un magasin et utilise un système de points de vente perfectionné pour comptabiliser les ventes;

  • l’entité vend des chaussures en ligne, et tout le processus de vente, y compris le déclenchement de l’opération à partir d’un site Web, se déroule dans un environnement informatique.

Ces modèles d’entreprise étant sensiblement différents, les risques d’entreprise découlant de chacun le seront eux aussi, même si les deux entités vendent des chaussures.

Le modèle d’entreprise décrit ce en quoi consistent, d’après l’entité, sa structure organisationnelle, son fonctionnement ou la portée de ses activités, ses branches d’activité (y compris les concurrents et les clients pour chacune de ces branches), de même que ses processus, ses possibilités de croissance, son degré de mondialisation, son cadre réglementaire et son utilisation des technologies. Il décrit comment l’entité s’y prend pour créer, préserver ou obtenir de la valeur financière ou autre pour ses parties prenantes. (NCA 315 Annexe 1.1)

Les stratégies sont les approches au moyen desquelles la direction prévoit d’atteindre les objectifs de l’entité, notamment la manière dont elle prévoit de répondre aux risques et de tirer profit des occasions qui se présentent. La direction les modifie au fil du temps afin de tenir compte des changements qui touchent ses objectifs ou les circonstances internes et externes de l’entité. (NCA 315 Annexe 1.2)

Le modèle d’entreprise décrit généralement : (NCA 315 Annexe 1.3)

  • la portée des activités de l’entité et les raisons pour lesquelles l’entité exerce ces activités;

  • la structure de l’entité et l’ampleur de ses activités;

  • les marchés ou les secteurs géographiques ou démographiques dans lesquels l’entité exerce ses activités, y compris le maillon de la chaîne de valeur dont elle fait partie, de même que la façon dont elle intervient dans ces marchés ou secteurs (principaux produits, segments de marché, méthodes de distribution) et ce qui la démarque de ses concurrents;

  • les processus opérationnels ou les processus de fonctionnement de l’entité (en ce qui concerne, par exemple, les activités d’investissement, de financement ou d’exploitation), en mettant l’accent sur les aspects des processus opérationnels qui sont importants au regard de la création, de la préservation ou de l’obtention de valeur;

  • les ressources (financières, humaines, intellectuelles, environnementales, technologiques ou autres) et autres intrants ou relations (clients, concurrents, fournisseurs, employés ou autres) qui sont essentiels ou importants pour sa réussite;

  • la manière dont on a recours à l’informatique, dans ce modèle d’entreprise, pour permettre à l’entité d’interagir avec ses clients, ses fournisseurs, ses prêteurs et ses autres parties prenantes, que ce soit au moyen d’interfaces informatiques ou d’autres outils technologiques.

Voici des exemples d’éléments que l’auditeur peut prendre en considération pour acquérir une compréhension des activités de l’entité (lesquelles s’inscrivent dans son modèle d’entreprise) : (NCA 315 Annexe 1.5)

a) Exploitation :

  • nature des sources de revenus, des produits ou services, et des marchés, y compris le recours au commerce électronique, notamment les ventes et les activités de marketing sur Internet;

  • conduite des activités (par exemple, phases et méthodes de production ou activités exposées à des risques environnementaux);

  • alliances, coentreprises et activités de sous‑traitance ou d’externalisation;

  • dispersion géographique et segmentation sectorielle;

  • emplacement des installations de production, des entrepôts et des bureaux, emplacement et quantités des stocks;

  • principaux clients et fournisseurs importants de biens et de services, conditions d’emploi (y compris l’existence de conventions collectives, de régimes de retraite et d’autres avantages postérieurs à l’emploi, de plans d’options sur actions ou primes de rendement, ainsi que la réglementation des pouvoirs publics en matière de travail);

  • activités et frais de recherche et de développement;

  • opérations avec des parties liées.

b) Investissements et activités d’investissement :

  • acquisitions ou cessions envisagées ou réalisées récemment;

  • achats et cessions de valeurs mobilières et de prêts;

  • dépenses en immobilisations;

  • participations dans des entités non consolidées, y compris dans des sociétés de personnes et des entités ad hoc que l’entité ne contrôle pas ainsi que des coentreprises.

c) Financement et activités de financement :

  • structure du capital des principales filiales et entités associées, y compris les structures consolidées et non consolidées;

  • structure de la dette et modalités y afférentes, y compris les opérations de financement hors bilan et les contrats de location;

  • propriétaires réels (par exemple, propriétaires nationaux, propriétaires étrangers, réputation et expérience en affaires) et parties liées;

  • utilisation d’instruments financiers dérivés.

Ce ne sont pas tous les aspects du modèle d’entreprise qui sont utiles à la compréhension de l’auditeur. Les risques d’entreprise englobent les risques d’anomalies significatives dans les états financiers, mais sont plus étendus que ceux‑ci. L’auditeur n’est pas tenu de comprendre ni d’identifier tous les risques d’entreprise, car ceux‑ci ne donnent pas tous lieu à des risques d’anomalies significatives. (NCA 315.A62)

Un risque d’entreprise peut avoir des conséquences immédiates sur le risque d’anomalies significatives pour des catégories d’opérations, soldes de comptes et informations à fournir, tant au niveau des assertions qu’au niveau des états financiers. Par exemple, le risque d’entreprise découlant d’une détérioration importante de la valeur marchande des biens immobiliers peut accroître le risque d’anomalies significatives relativement à l’assertion sur l’évaluation d’un prêteur qui consent des prêts à moyen terme garantis par des biens immobiliers. Cependant, le même risque peut avoir des conséquences à plus long terme, particulièrement lorsqu’il se conjugue avec une grave récession qui fait augmenter le risque sous-jacent de pertes de crédit pour la durée de vie des prêts. L’exposition au risque de pertes de crédit qui résulte de la combinaison de ces deux facteurs peut jeter un doute important sur la capacité de l’entité à poursuivre son exploitation, et cela peut avoir une incidence sur les conclusions de la direction et de l’auditeur quant au caractère approprié de l’application par la direction du principe comptable de continuité d’exploitation et quant à l’existence ou non d’une incertitude significative. La question de savoir si un risque d’entreprise peut donner lieu à un risque d’anomalies significatives est donc examinée à la lumière des circonstances propres à l’entité. (NCA 315 Annexe 1.4)

Les risques d’entreprise pouvant accroître la vulnérabilité des états financiers aux risques d’anomalies significatives peuvent découler : (NCA 315.A63)

  • d’objectifs ou de stratégies inappropriés, d’un manque d’efficacité dans la mise en œuvre des stratégies, ou encore de facteurs tels que le changement ou la complexité;

    du fait de ne pas reconnaître un besoin de changement, les risques d’entreprise pouvant alors être attribuables :

    • au développement de nouveaux produits ou services qui peuvent échouer,

    • à un marché qui, malgré le développement réussi d’un produit ou service, est insuffisant pour ce produit ou service,

    • à des défauts d’un produit ou service susceptibles d’engager la responsabilité légale de l’entité ou d’entraîner un risque d’atteinte à la réputation;

  • de motifs ou de pressions qui amènent la direction à avoir un parti pris, intentionnel ou non, et qui, de ce fait, ont une incidence sur le caractère raisonnable des hypothèses importantes et sur les attentes de la direction et des responsables de la gouvernance.

Voici des exemples d’éléments que l’auditeur peut prendre en considération pour acquérir une compréhension du modèle d’entreprise, des objectifs et des stratégies de l’entité ainsi que des risques d’entreprise connexes qui peuvent donner lieu à un risque d’anomalies significatives dans les états financiers : (NCA 315.A64)

  • l’évolution du secteur d’activité, qui peut faire en sorte que l’entité n’a pas le personnel ou l’expertise dont elle a besoin pour faire face aux changements sectoriels;

  • les nouveaux produits et services pouvant donner lieu à l’accroissement de la responsabilité du fait des produits;

  • l’expansion des activités de l’entité, lorsque la demande n’a pas été estimée avec précision;

  • les nouvelles exigences en matière de comptabilité dont l’application est incomplète ou inadéquate;

  • les exigences réglementaires pouvant donner lieu à un risque accru de poursuites judiciaires;

  • les questions touchant les besoins actuels et futurs en matière de financement, comme la perte de financement en raison de l’incapacité de l’entité d’honorer ses engagements;

  • les questions touchant le recours à l’informatique, comme la mise en place d’un nouveau système informatique ayant une incidence tant sur les activités que sur l’information financière de l’entité;

  • les conséquences de la mise en œuvre d’une stratégie, notamment celles se traduisant par de nouvelles exigences en matière de comptabilité.

Habituellement, la direction identifie les risques d’entreprise et trouve des moyens pour y faire face. Ce processus d’évaluation des risques fait partie du système de contrôle interne de l’entité et il en est question aux paragraphes 22 et A109 à A113. (NCA 315.A65)

Considérations propres aux entités du secteur public

Il se peut que les entités qui exercent leurs activités dans le secteur public ne s’y prennent pas de la même façon pour créer de la valeur que les entités qui créent de la valeur pour leurs propriétaires. Cela dit, elles ont quand même un « modèle d’entreprise » visant un objectif particulier. Voici des exemples d’éléments que l’auditeur d’une entité du secteur public peut prendre en considération pour acquérir une compréhension du modèle d’entreprise : (NCA 315.A66)

  • les activités gouvernementales pertinentes et les programmes y afférents;
  • les objectifs et les stratégies des programmes, y compris les questions relatives aux politiques publiques.

Lorsque l’audit porte sur une entité du secteur public, il se peut que les « objectifs de la direction » soient influencés par l’obligation de rendre des comptes au public et que certains de ces objectifs découlent de textes légaux ou réglementaires ou d’autres textes émanant d’une autorité. (NCA 315.A67)

Directives du BVG

Comme l’indique le paragraphe A61 de la NCA 315, la compréhension des objectifs, de la stratégie et du modèle d’entreprise de l’entité éclaire l’auditeur sur le côté stratégique de l’entité ainsi que sur les risques d’entreprise qu’elle prend et ceux auxquels elle est exposée. Comprendre les risques d’entreprise qui ont une incidence sur les états financiers aide l’auditeur à identifier les risques d’anomalies significatives, car la plupart des risques d’entreprise finissent par avoir des conséquences financières et, donc, une incidence sur les états financiers.

La stratégie d’entreprise d’une entité présente habituellement ce que l’entité veut réaliser à l’avenir et ce qu’elle compte faire pour atteindre ses objectifs. La stratégie doit indiquer clairement les marchés dans lesquels l’entité exerce ses activités et la manière dont l’entité apportera de la valeur au sein de ces marchés.

Habituellement, la direction élabore une stratégie à trois niveaux :

  • Entreprise : définit l’objectif global et la portée des activités de l’entité afin d’obtenir les rendements attendus des investisseurs et d’équilibrer les besoins des autres parties prenantes. Au niveau du groupe, cela comprend une explication de la façon dont le groupe lui‑même apporte une valeur.

  • Unité opérationnelle : définit la manière dont l’unité entend être concurrentielle et réussir dans un marché particulier et générer un rendement requis proportionnel au risque associé à l’activité. À ce niveau, la direction explique comment l’unité met en œuvre la stratégie d’entreprise.

  • Opérationnelle : analyse les composantes de l’organisation sur le plan des ressources, des processus, des personnes et de leurs compétences pour mettre en œuvre la stratégie d’entreprise et la stratégie de l’unité opérationnelle.

Comprendre les trois niveaux de la stratégie de l’entité aide l’auditeur à relever les risques d’entreprise et à comprendre les risques qui peuvent faire augmenter le risque d’anomalies significatives.

Exemple :

Une entité peut avoir une nouvelle stratégie d’entreprise visant à élargir ses activités au moyen d’acquisitions. Un risque d’entreprise connexe pourrait être relevé en raison des changements importants à la structure organisationnelle de l’entité qui résulteront des acquisitions multiples. Ce risque d’entreprise pourrait amener l’auditeur à évaluer le facteur de risque inhérent lié au changement comme étant plus élevé (p. ex. modéré ou élevé) pour l’assertion relative à l’évaluation du risque « La méthode (y compris tout modèle), les hypothèses importantes et les données servant à estimer la juste valeur des actifs acquis et des passifs pris en charge ne sont pas appropriés/raisonnables ».

Voici des exemples d’événements ou de conditions qui peuvent signaler un risque d’anomalies significatives et d’informations qui peuvent être utiles pour permettre à l’auditeur d’approfondir sa compréhension dans ce domaine.

Événements ou conditions qui peuvent signaler un risque d’anomalies significatives Exemples d’informations qui peuvent être utilisées par la direction et qui peuvent être utiles pour permettre à l’auditeur d’approfondir sa compréhension dans ce domaine
Clients : Au bout du compte, la réussite d’une entité est tributaire des clients qui achètent ses biens ou ses services. Le comportement d’achat futur d’un client est assurément un facteur de réussite essentiel que la direction doit comprendre pour être en mesure d’anticiper et d’influencer les achats. Le défi consiste à trouver des réponses à certaines questions clés  combien coûte l’acquisition d’un nouveau client? Dans quelle mesure les clients actuels sont‑ils fidèles? Sont‑ils satisfaits du produit ou du service offert? La manière dont ces mesures sont gérées et intégrées dans la structure de contrôle de l’entité détermine la part de valeur de la relation client indispensable qui peut être réalisée. Après tout, le niveau de satisfaction du client d’aujourd’hui est vraisemblablement un bon indicateur de la part de marché de demain.
  • La dépendance de l’entité sur un petit nombre de clients

  • L’incapacité de l’entité à conserver des clients à long terme

  • Le nombre important de critiques négatives en ligne de la part des clients

  • L’augmentation des plaintes, des réclamations et des retours de la part des clients

  • Taux de fidélisation/maintien des clients

  • Études sur la satisfaction des clients

  • Coûts d’acquisition des clients

  • Pourcentage de nouveaux clients par rapport aux clients fidèles

Chaîne d’approvisionnement : L’efficience et l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement d’une entité et de l’infrastructure qui la soutient sont essentielles à la création d’une valeur à long terme. Par exemple, la collaboration avec des partenaires stratégiques, les coentreprises et les alliances stratégiques sont chose courante pour développer de nouvelles idées, exploiter la recherche et réduire les coûts, entre autres. Certaines entreprises bien connues ne fabriquent aucun de leurs produits; elles se concentrent plutôt sur la gestion de leur marque et font appel à divers fournisseurs et fabricants dans le monde entier pour créer des produits qui répondent aux exigences de qualité définies par l’entité. Les activités à faible valeur ajoutée sont souvent confiées en sous-traitance à d’autres parties. La compréhension de la manière dont une entité structure sa chaîne d’approvisionnement peut éclairer l’auditeur quant aux risques d’entreprise qui peuvent donner lieu à des risques d’anomalies significatives.
  • Des éléments de la chaîne d’approvisionnement génèrent des pertes significatives

  • L’incapacité de la direction à contrôler des aspects essentiels de la chaîne d’approvisionnement de l’entité

  • La dépendance à l’égard de quelques fournisseurs clés

  • Contrats avec des coentreprises, des alliances et des fournisseurs externes

  • Mesures de rendement clé relatives aux coentreprises, aux alliances stratégiques, à l’externalisation et aux processus internes, notamment :

    • Utilisation de la capacité
    • Précision des prévisions
    • Gestion des stocks
    • Durée du cycle
    • Qualité du produit
    • Coûts de garantie
    • Dépendance à l’égard du fournisseur

Entités ad hoc

Directives des NCA

Une entité ad hoc (parfois désignée par l’expression « structure d’accueil ») est une entité qui est généralement créée dans un but circonscrit et bien défini, par exemple effectuer une location, une titrisation d’actifs financiers ou des activités de recherche et développement. Elle peut prendre la forme d’une société de capitaux, d’une fiducie, d’une société de personnes ou d’une entité sans personnalité morale. L’entité pour le compte de laquelle l’entité ad hoc a été créée peut souvent lui transférer des actifs (dans le cadre d’une opération de décomptabilisation impliquant des actifs financiers, par exemple), obtenir le droit d’en utiliser les actifs ou lui fournir des services, tandis que d’autres parties peuvent assurer le financement de l’entité ad hoc. Comme le précise la NCA 550 « Parties liées », dans certaines circonstances, il peut arriver qu’une entité ad hoc constitue une partie liée à l’entité. (NCA 315.Annexe 1.6)

Les référentiels d’information financière prévoient souvent des conditions détaillées qui sont réputées équivaloir au contrôle, ou les circonstances où une entité ad hoc doit être prise en compte dans la consolidation. L’interprétation des exigences de ces référentiels nécessite souvent de connaître le détail des ententes pertinentes concernant l’entité ad hoc. (NCA 315.Annexe 1.7)

Directives du BVG

La compréhension de l’entité consiste notamment à connaître la structure du capital des principales filiales et entités associées, y compris les structures consolidées et non consolidées et la justification économique des entités ad hoc. L’auditeur doit aussi tenir compte de la vulnérabilité des états financiers à des anomalies significatives dues à des fraudes ou à des erreurs qui pourraient résulter de l’existence d’entités ad hoc. Le recours à des entités ad hoc ou à d’autres opérations de financement complexes est un exemple d’événement ou de condition qui peut signaler l’existence d’un risque d’anomalies significatives au niveau de l’assertion en raison du facteur de risque inhérent lié à la complexité. C’est notamment le cas lorsque l’auditeur identifie une entité ad hoc qui peut avoir été établie principalement pour soutenir un traitement fiscal ou comptable particulier. Dans les cas où une entité a une structure organisationnelle complexe qui comprend des entités ad hoc, l’auditeur doit envisager la nécessité de faire appel à un spécialiste.

Tenir compte des entités ad hoc au moment d’acquérir une compréhension des parties liées de l’entité et des opérations avec des parties liées. Se reporter à la section BVG Audit 7532 pour des directives sur les circonstances où il peut arriver qu’une entité ad hoc constitue une partie liée.