Manuel de la vérification annuelle
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7073.1 Étape 1 : Mise en œuvre des procédures d’évaluation des risques
sept.-2022
Contenu de la présente section
Système d’information de l’entité en ce qui a trait aux estimations comptables :
- les catégories d’opérations, les situations et les événements importants;
- les méthodes et les modèles;
- les hypothèses;
- les données;
- la manière dont la direction acquiert une compréhension de l’incertitude d’estimation et y répond.
Examen du dénouement ou de la révision d’estimations comptables antérieures
Examen de l’analyse de sensibilité
Acquisition d’une compréhension des estimations comptables – Adaptabilité
Exigences des NCA
Lorsqu’il acquiert une compréhension de l’entité et de son environnement, du référentiel d’information financière applicable et du système de contrôle interne de l’entité, comme l’exige la NCA 315 7, l’auditeur doit acquérir une compréhension des points indiqués ci‑après en ce qui a trait aux estimations comptables de l’entité. Les procédures qu’il met en oeuvre afin d’acquérir cette compréhension doivent être suffisantes pour lui permettre d’obtenir des éléments probants qui fourniront une base appropriée aux fins de l’identification et de l’évaluation des risques d’anomalies significatives au niveau des états financiers et au niveau des assertions. (NCA 540.13)
Acquisition d’une compréhension de l’entité et de son environnement et du référentiel d’information financière applicable
a) Les opérations de l’entité et les autres événements ou situations pouvant nécessiter la comptabilisation d’estimations comptables ou la fourniture d’informations y afférentes dans les états financiers, ou entraîner des changements dans ces estimations.
b) Les exigences du référentiel d’information financière applicable relatives aux estimations comptables (notamment les critères de comptabilisation et les bases d’évaluation à utiliser, ainsi que les exigences connexes en matière de présentation et d’informations à fournir) et leur application au regard de la nature et des circonstances de l’entité et de son environnement, y compris l’incidence des facteurs de risque inhérent sur la possibilité que les assertions comportent des anomalies.
c) Les facteurs réglementaires pertinents en ce qui a trait aux estimations comptables de l’entité, y compris, s’il y a lieu, les cadres réglementaires relatifs au contrôle prudentiel.
d) La nature des estimations comptables et des informations y afférentes que l’auditeur s’attend à trouver dans les états financiers de l’entité, selon sa compréhension des points mentionnés aux alinéas a) à c) ci‑dessus.
Acquisition d’une compréhension du système de contrôle interne de l’entité
e) La nature et l’étendue de la surveillance et de la gouvernance que l’entité exerce sur le processus d’information financière de la direction en ce qui a trait aux estimations comptables.
f) La manière dont la direction détermine et applique les compétences ou les connaissances spécialisées que nécessitent les estimations comptables, et identifie le besoin de recourir à un expert de son choix.
g) La manière dont le processus d’évaluation des risques par l’entité permet d’identifier les risques liés aux estimations comptables et d’y répondre.
h) Le système d’information de l’entité en ce qui a trait aux estimations comptables, notamment :
(i) le cheminement, dans le système d’information de l’entité, des informations relatives aux estimations comptables et des informations y afférentes pour les catégories d’opérations importantes, les soldes de comptes importants et les informations à fournir importantes;
(ii) pour ces estimations comptables et les informations y afférentes, la manière dont la direction :
a. identifie les méthodes, les hypothèses et les sources de données pertinentes qui sont appropriées au regard du référentiel d’information financière applicable, et détermine la nécessité de les modifier, ce qui comprend la façon dont elle :
i. choisit ou conçoit, et applique les méthodes, y compris en ce qui concerne l’utilisation de modèles,
ii. choisit les hypothèses à utiliser, en tenant compte des autres hypothèses possibles, et identifie celles qui sont importantes,
iii. choisit les données à utiliser,
b. acquiert une compréhension du degré d’incertitude d’estimation, notamment par la prise en compte de la fourchette des résultats possibles de l’évaluation,
c. répond à l’incertitude d’estimation, notamment la manière dont elle choisit l’estimation ponctuelle et les informations y afférentes à inclure dans les états financiers.
i) Les contrôles identifiés de la composante « activités de contrôle » 8 qui concernent le processus d’établissement des estimations comptables par la direction dont il est question au sous-alinéa 13 h)ii).
j) La manière dont la direction examine le dénouement des estimations comptables antérieures et donne suite aux résultats de cet examen..
Directives des NCA
Système d’information de l’entité en ce qui a trait aux estimations comptables
Les catégories d’opérations importantes, les événements importants et les situations importantes auxquels s’applique l’alinéa 13 h) sont les mêmes que ceux, liés aux estimations comptables et aux informations y afférentes, qui sont visés par l’alinéa 25 a) de la NCA 315. Pour acquérir une compréhension du système d’information de l’entité en ce qui a trait aux estimations comptables, l’auditeur peut prendre en considération: (NCA 540.A34)
- le fait que les estimations comptables découlent de l’enregistrement d’opérations courantes et récurrentes ou, au contraire, d’opérations non récurrentes ou inhabituelles;
- la manière dont le système d’information permet d’assurer l’exhaustivité des estimations comptables et des informations y afférentes, en particulier dans le cas des estimations comptables liées aux passifs.
Au cours de l’audit, il peut arriver que l’auditeur découvre des catégories d’opérations, des événements ou des situations qui nécessitent des estimations comptables et la fourniture d’informations y afférentes, mais qui n’ont pas été identifiés par la direction. La NCA 315 traite des circonstances où l’auditeur identifie des risques d’anomalies significatives que la direction n’a pas identifiés, et notamment de la prise en compte des conséquences sur son appréciation du processus d’évaluation des risques par l’entité 37. (NCA 540.A35)
Identification par la direction des méthodes, des hypothèses et des sources de données pertinentes
Si la direction a changé de méthode pour établir une estimation comptable, l’auditeur peut se demander, par exemple, si la nouvelle méthode est plus appropriée, si elle constitue en soi une réponse à l’évolution de l’environnement de l’entité ou des circonstances ayant une incidence sur celle‑ci, ou encore à des modifications touchant les exigences du référentiel d’information financière applicable ou l’environnement réglementaire, ou si la direction a une autre raison valable d’avoir fait ce changement. (NCA 540.A36)
Si la direction n’a pas changé de méthode pour établir une estimation comptable, l’auditeur peut notamment se demander s’il est approprié d’utiliser les mêmes méthodes, hypothèses et données que dans le passé compte tenu des circonstances ou de l’environnement actuels. (NCA 540.A37)
Directives des NCA
Méthodes
Il se peut que le référentiel d’information financière applicable prescrive la méthode à utiliser aux fins de l’établissement d’une estimation comptable. Dans nombre de cas, cependant, le référentiel d’information financière applicable ne prescrit pas de méthode particulière, ou bien il prescrit ou permet plusieurs méthodes pour l’application de la base d’évaluation exigée. (NCA 540.A38)
Modèles
La direction peut concevoir et mettre en place des contrôles portant précisément sur les modèles utilisés aux fins de l’établissement d’estimations comptables, qu’il s’agisse de modèles élaborés par la direction ou de modèles externes. Lorsque le modèle lui‑même comporte un degré élevé de complexité ou de subjectivité, comme ce peut être le cas par exemple d’un modèle d’évaluation des pertes de crédit attendues ou d’un modèle servant à déterminer la juste valeur à partir de données d’entrée de niveau 3, il peut y avoir une plus grande probabilité que les contrôles qui répondent à cette complexité ou subjectivité soient des contrôles identifiés en application de la NCA 315. De même, la complexité du modèle fait augmenter la probabilité que les contrôles visant à assurer l’intégrité des données soient des contrôles identifiés en application de la NCA 315. Pour acquérir une compréhension du modèle et des contrôles identifiés s’y rapportant, l’auditeur peut, par exemple, se demander: (NCA 540.A39)
- comment la direction détermine la pertinence et l’exactitude du modèle;
- si le modèle fait l’objet d’une validation, ou d’un contrôle a posteriori, et s’il est validé avant utilisation puis à intervalles réguliers pour qu’on puisse déterminer s’il est toujours adapté à son objectif. Le processus de validation de l’entité peut notamment comprendre une évaluation :
- de la robustesse théorique du modèle,
- de la rigueur mathématique du modèle,
- de l’exactitude et de l’exhaustivité des données, ainsi que du caractère approprié des données et des hypothèses utilisées dans le modèle;
- comment les modifications ou les ajustements appropriés sont apportés au modèle en temps opportun pour refléter l’évolution des conditions de marché ou d’autres facteurs, et s’il existe des politiques appropriées pour le contrôle des modifications apportées au modèle;
- si des ajustements (par exemple, ceux qui découlent de l’application, dans certains secteurs d’activité, de l’approche par superposition) sont apportés aux données de sortie du modèle, et si ces ajustements sont appropriés dans les circonstances et respectent les exigences du référentiel d’information financière applicable. Lorsque les ajustements ne sont pas appropriés, ils peuvent constituer des indices d’un parti pris possible de la direction;
- si le modèle fait l’objet d’une documentation adéquate, notamment en ce qui concerne les applications visées, les limites, les paramètres clés, les données et hypothèses requises, les résultats des validations effectuées, ainsi que la nature et le fondement des ajustements apportés aux données de sortie.
Directives du BVG
Pour acquérir une compréhension du modèle et des contrôles, l’auditeur examine les facteurs décrits au paragraphe A39 de la NCA 540.
Le Guide de pratique — Acquisition et documentation d’une compréhension des estimations comptables courantes renferme des exemples de méthodes qui sont couramment appliquées pour établir un certain nombre d’estimations comptables courantes. L’auditeur peut se servir du guide comme point de départ pour acquérir une compréhension de la méthode appliquée par la direction pour établir une estimation.
Directives des NCA
Hypothèses
Pour acquérir une compréhension de la manière dont la direction a choisi les hypothèses utilisées aux fins de l’établissement des estimations comptables, l’auditeur peut, par exemple, prendre en considération les points suivants : (NCA 540.A40)
- le fondement du choix de la direction et la documentation étayant le choix de l’hypothèse. Il est possible que le référentiel d’information financière applicable comporte des critères ou des indications concernant le choix des hypothèses;
- la manière dont la direction procède pour juger de la pertinence et de l’exhaustivité des hypothèses;
- s’il y a lieu, la manière dont la direction détermine que les hypothèses sont cohérentes entre elles et avec les hypothèses utilisées aux fins de l’établissement des autres estimations comptables ou dans les autres secteurs d’activité de l’entité, ou :
- avec d’autres éléments que la direction maîtrise (par exemple, les hypothèses relatives aux programmes d’entretien susceptibles d’influer sur la durée d’utilité estimative d’un actif) et avec les plans d’affaires de l’entité et son environnement externe,
- avec d’autres éléments que la direction ne maîtrise pas (par exemple, les hypothèses relatives aux taux d’intérêt, aux taux de mortalité ou à d’éventuelles demandes en justice ou mesures réglementaires);
- les exigences du référentiel d’information financière applicable en ce qui a trait aux informations à fournir sur les hypothèses.
En ce qui concerne les estimations comptables en juste valeur, les hypothèses varient quant à la source des données utilisées et au fondement des jugements les étayant. Ainsi, il y a : (NCA 540.A41)
(a) celles qui reflètent les facteurs que les intervenants du marché utiliseraient pour établir le prix d’un actif ou d’un passif et qui sont fondées sur des données de marché provenant de sources indépendantes de l’entité publiant l’information financière;
(b) celles qui reflètent les jugements portés par l’entité elle-même sur les hypothèses que les intervenants du marché utiliseraient pour établir le prix d’un actif ou d’un passif et qui sont fondées sur les meilleures données disponibles dans les circonstances.
En pratique, toutefois, il se peut que la distinction entre les types d’hypothèses décrits en a) et en b) ne soit pas toujours apparente et qu’on ne puisse déterminer le type d’une hypothèse sans avoir une compréhension de la source des données utilisées et du fondement des jugements étayant cette hypothèse. Par ailleurs, il peut arriver que la direction doive faire un choix parmi un certain nombre d’hypothèses divergentes utilisées par différents intervenants du marché.
Dans la présente NCA, « hypothèses importantes » s’entend des hypothèses qu’il suffirait de modifier dans une mesure raisonnable pour affecter de manière significative le montant de l’estimation comptable. Une analyse de sensibilité peut s’avérer utile pour démontrer dans quelle mesure le montant de l’estimation comptable varie en fonction d’une ou de plusieurs des hypothèses utilisées aux fins de l’établissement de cette estimation. (NCA 540.A42)
Marchés inactifs ou illiquides
Lorsque les marchés sont inactifs ou illiquides, l’auditeur peut acquérir une compréhension de la manière dont la direction choisit les hypothèses en déterminant, par exemple, si celle-ci : (NCA 540.A43)
- a mis en place des politiques appropriées pour adapter l’application de la méthode employée à ces circonstances. Une telle adaptation peut notamment consister en l’apport d’ajustements au modèle ou en la mise au point de nouveaux modèles appropriés aux circonstances;
- peut compter sur des personnes ayant les compétences ou les connaissances nécessaires pour adapter ou mettre au point un modèle, en urgence si cela est nécessaire, et pour choisir une technique d’évaluation appropriée aux circonstances;
- dispose des ressources nécessaires afin de déterminer la fourchette de dénouements possibles compte tenu des incertitudes existantes, en effectuant une analyse de sensibilité ou autrement;
- a les moyens d’évaluer de quelle façon, le cas échéant, la détérioration des conditions de marché a influé sur les activités, l’environnement et les risques d’entreprise pertinents de l’entité, ainsi que les incidences sur les estimations comptables de l’entité dans les circonstances;
- comprend bien la façon dont les données sur les prix provenant de certaines sources d’informations externes, et la pertinence de ces données, peuvent varier dans les circonstances.
Directives du BVG
Le rôle des hypothèses dans les jugements posés par la direction pour établir des estimations comptables
Pour établir des estimations comptables, la direction doit normalement poser des jugements à l’égard de divers secteurs (p. ex. pour appliquer certaines exigences relatives au classement ou à la comptabilisation de certains éléments, conformément au référentiel d’information financière applicable). Lorsque la direction tient compte d’événements futurs ou d’autres sources d’incertitude d’estimation pour poser ses jugements, l’auditeur détermine si les jugements sont fondés sur des hypothèses qu’il se doit de comprendre et, s’il s’agit d’hypothèses importantes, qu’il se doit de tester en mettant en œuvre des procédures d’audit complémentaires.
Il n’est pas toujours facile de déterminer si un jugement posé par la direction lors de l’établissement d’une estimation comptable repose ou pas sur une ou plusieurs hypothèses, comme l’exige la NCA 540. L’auditeur doit évaluer les circonstances et les faits particuliers pour faire cette détermination.
Ainsi, lorsqu’elle détermine la durée appropriée des contrats pour ses actifs loués, la direction d’une entité preneuse fait appel à son jugement pour déterminer si elle a la certitude raisonnable d’exercer les options de prolongation ou de résiliation pertinentes dans les contrats de location correspondants. La question de savoir s’il y a une certitude raisonnable est en elle-même une affaire de jugement. L’auditeur peut cependant déterminer que pour poser ce jugement, la direction a dû établir des hypothèses concernant des facteurs susceptibles d’influer sur la décision commerciale d’exercer ou non les options. Ces facteurs peuvent notamment comprendre les conditions de marché attendues (p. ex. les prix de location) à la date d’exercice de l’option ou le coût prévu de résiliation du contrat, notamment les frais de négociation, de relocalisation ou de restauration du site. Ces types d’hypothèses devraient être soumis à des procédures d’évaluation des risques, conformément au paragraphe 13 de la NCA 540. Par ailleurs, si l’auditeur détermine que les hypothèses constituent des hypothèses importantes, il doit mettre en œuvre des procédures d’audit complémentaires, conformément au paragraphe 24 de la NCA 540.
Par contre, lorsqu’une entité réalise un test de dépréciation du goodwill (écarts d’acquisition), même s’il est normalement nécessaire pour la direction de poser un jugement pour identifier les unités génératrices de trésorerie auxquelles le goodwill est affecté, il est peu probable, dans la mesure où ces jugements ne reposent pas sur des événements ou des situations futurs, que l’auditeur conclue qu’ils sont fondés sur des hypothèses.
Parfois, l’auditeur peut déterminer que les jugements posés par la direction reposent sur des hypothèses, et ce, même s’ils ne se rattachent pas à des événements ou des situations futurs. Ainsi, si la direction n’est pas en mesure de répartir les écarts de production au coût des stocks avec précision en raison de la complexité et des incertitudes inhérentes à ce processus, elle peut estimer la portion des écarts qui devrait être imputée aux produits en cours ou aux produits finis qui étaient en stock à la clôture de la période à l’aide du taux de rotation des stocks. Cette estimation reposera probablement sur diverses hypothèses, notamment la sélection d’une méthode pour calculer le taux de rotation des stocks qui permet d’avoir une approximation juste de la part des écarts qui fait encore partie du solde des stocks de clôture.
Le Guide de pratique — Acquisition et documentation d’une compréhension des estimations comptables courantesrenferme des exemples d’hypothèses qui sont couramment appliquées pour établir un certain nombre d’estimations comptables courantes. L’auditeur peut se servir du guide comme point de départ pour acquérir une compréhension des hypothèses appliquées par la direction afin d’établir une estimation.
Directives des NCA
Données
Pour acquérir une compréhension de la manière dont la direction choisit les données sur lesquelles sont fondées les estimations comptables, l’auditeur peut, par exemple, prendre en considération les points suivants : (NCA 540.A44)
- la nature et la source des données, y compris les informations provenant de sources d’informations externes;
- la manière dont la direction évalue si les données sont appropriées;
- l’exactitude et l’exhaustivité des données;
- la cohérence des données avec celles utilisées lors des périodes précédentes;
- le degré de complexité des applications informatiques ou d’autres aspects de l’environnement informatique servant à l’obtention et au traitement des données, notamment quand le volume de données à traiter est important;
- la manière dont les données sont obtenues, transmises et traitées et dont leur intégrité est maintenue.
Directives du BVG
La fiabilité des données utilisées est un élément important de toute estimation comptable, que celle‑ci soit complexe (p. ex. pertes de crédit attendues d’instruments financiers) ou plutôt courante (p. ex. créances douteuses attendues pour les créances clients).
Les systèmes internes d’une entité pourraient ne pas contenir les données pertinentes (p. ex. données historiques qui servent à estimer les pertes de crédit attendues). Les entités peuvent donc utiliser, comme données de remplacement, des données qui sont, selon elles, représentatives des données manquantes ou elles peuvent faire appel à des sources extérieures (tierces parties) pour obtenir les données appropriées en vue d’établir les estimations comptables. Il incombe à l’entité de vérifier que les données provenant d’une tierce partie sont appropriées, pertinentes pour l’estimation et fiables. L’auditeur doit quant à lui comprendre les processus et les contrôles de l’entité concernant le recours à des données de remplacement et à des données provenant de tierces parties afin de pouvoir définir une réponse d’audit appropriée.
Lorsqu’une entité a recours à une société de services (selon la définition de la NCA 402), l’auditeur doit appliquer les directives de la section BVG Audit 6041 pour mesurer l’incidence du recours à ces sociétés sur le plan d’audit.
Lorsque le fournisseur externe de données est considéré comme un expert choisi par la direction, l’auditeur doit appliquer les directives de la section BVG Audit 3110 pour procéder à l’évaluation nécessaire des compétences et de l’objectivité de l’expert.
Le Guide de pratique — Acquisition et documentation d’une compréhension des estimations comptables courantes renferme des exemples de données qui sont couramment appliquées pour établir un certain nombre d’estimations comptables courantes. L’auditeur peut se servir du guide comme point de départ pour acquérir une compréhension des données utilisées par la direction pour établir une estimation.
Directives connexes
Consulter la section BVG Audit 1050 pour obtenir des directives supplémentaires sur la pertinence et la fiabilité des données.
Consulter la section BVG Audit 5034 pour obtenir des directives supplémentaires sur la compréhension de l’environnement informatique pertinent pour le système d’information.
Directives des NCA
Manière dont la direction acquiert une compréhension de l’incertitude d’estimation et y répond
Pour déterminer si la direction comprend le degré d’incertitude d’estimation et comment elle acquiert cette compréhension, l’auditeur peut, par exemple, se demander : (NCA 540.A45)
- si et, le cas échéant, comment la direction a identifié d’autres méthodes, hypothèses importantes ou sources de données qui sont appropriées au regard du référentiel d’information financière applicable;
- si et, le cas échéant, comment la direction a pris en compte les différents dénouements possibles, par exemple en procédant à une analyse de sensibilité pour déterminer l’incidence de divers changements dans les hypothèses importantes ou les données utilisées aux fins de l’établissement de l’estimation comptable.
Des exigences du référentiel d’information financière applicable peuvent prescrire l’approche à suivre pour choisir l’estimation ponctuelle de la direction parmi les résultats raisonnablement possibles de l’évaluation. Il peut être indiqué, dans le référentiel d’information financière, que le montant approprié est un montant qui est choisi adéquatement parmi les résultats raisonnablement possibles de l’évaluation et, dans certains cas, que le montant le plus pertinent peut être situé dans la partie médiane de la fourchette de résultats. (NCA 540.A46)
Par exemple, en ce qui concerne les estimations en juste valeur, IFRS 13 précise que, si plusieurs techniques d’évaluation sont utilisées pour déterminer la juste valeur, les résultats (c’est-à-dire les indications respectives de la juste valeur) doivent être évalués en tenant compte du fait que l’intervalle de valeurs qu’indiquent ces résultats est raisonnable ou non. L’évaluation de la juste valeur correspond au point compris dans cet intervalle qui est le plus représentatif de la juste valeur dans les circonstances. Dans d’autres cas, le référentiel d’information financière applicable peut prescrire l’utilisation de l’espérance mathématique des résultats raisonnablement possibles de l’évaluation, ou encore l’utilisation du résultat le plus probable ou de celui qui est plus probable qu’improbable. (NCA 540.A47)
Il peut arriver que le référentiel d’information financière applicable prescrive la fourniture d’informations ou des objectifs d’information liés aux estimations comptables, et que certaines entités choisissent de fournir des informations supplémentaires. Ces informations ou objectifs d’information peuvent concerner, par exemple : (NCA 540.A48)
- la méthode d’estimation employée, y compris tout modèle applicable, et le fondement du choix de cette méthode;
- les informations provenant de modèles ou d’autres calculs ayant servi à établir les estimations comptables comptabilisées ou faisant l’objet d’informations dans les états financiers, notamment les informations relatives aux données et hypothèses sous-jacentes utilisées dans ces modèles, par exemple :
- les hypothèses élaborées en interne,
- les données, comme les taux d’intérêt, qui sont influencées par des facteurs qui échappent au contrôle de l’entité;
- l’effet de tout changement de méthode d’estimation par rapport à la période précédente;
- les sources d’incertitude d’estimation;
- les informations en juste valeur;
- les informations concernant des analyses de sensibilité reposant sur des modèles financiers qui démontrent que la direction a tenu compte d’autres hypothèses possibles.
Dans certains cas, le référentiel d’information financière applicable peut exiger la fourniture d’informations particulières sur l’incertitude d’estimation, par exemple : (NCA 540.A49)
- des informations sur les hypothèses formulées quant à l’avenir et sur les autres sources majeures d’incertitude d’estimation qui font augmenter la probabilité ou l’ampleur d’un ajustement significatif des valeurs comptables des actifs et des passifs après la date de clôture. Ces informations à fournir, qu’on désigne parfois par des termes comme « sources principales d’incertitude relative aux estimations » ou « estimations comptables critiques », peuvent concerner les estimations comptables qui nécessitent de la part de la direction les jugements les plus difficiles, subjectifs ou complexes. Plus le nombre de données et d’hypothèses ayant une incidence sur l’éventuelle résolution future de l’incertitude d’estimation augmente, plus ces jugements deviennent subjectifs et complexes, et plus grande est la possibilité d’un ajustement significatif des valeurs comptables des actifs et des passifs. Voici des exemples d’informations pouvant être fournies :
- la nature de l’hypothèse ou d’une autre source d’incertitude d’estimation,
- la sensibilité des valeurs comptables aux méthodes et hypothèses utilisées, y compris les raisons de cette sensibilité,
- la résolution prévue d’une incertitude et la fourchette des dénouements raisonnablement possibles pour ce qui concerne les valeurs comptables des actifs et passifs affectés,
- une explication des modifications apportées aux anciennes hypothèses relatives à ces actifs et passifs, si l’incertitude perdure;
- des informations sur la fourchette des dénouements possibles, ainsi que les hypothèses ayant servi à déterminer cette fourchette;
- des informations particulières portant, par exemple :
- sur l’importance des estimations comptables en juste valeur au regard de la situation et de la performance financières de l’entité,
- sur l’inactivité ou l’illiquidité du marché;
- des informations qualitatives, comme l’exposition aux risques et les facteurs à l’origine de cette exposition, les objectifs, politiques et procédures de gestion des risques de l’entité, les méthodes utilisées pour l’évaluation du risque, ainsi que tout changement dans l’un ou l’autre de ces aspects qualitatifs par rapport à la période précédente;
- des informations quantitatives, comme le degré d’exposition de l’entité aux risques, d’après les données fournies en interne aux dirigeants clés de l’entité, notamment en ce qui concerne le risque de crédit, le risque de liquidité et le risque de marché.
Directives du BVG
Si l’auditeur identifie des circonstances indiquant que la direction n’a pas bien compris l’incertitude d’estimation ou n’y a pas répondu de manière appropriée, il peut juger qu’il est nécessaire de réviser son évaluation du risque d’anomalies significatives. Voici des exemples de telles circonstances :
- la direction n’a pas examiné d’autres méthodes, hypothèses ou données possibles ou n’a pas procédé à un examen suffisant;
- la direction n’a pas effectué une analyse de sensibilité pour les estimations comportant un degré élevé d’incertitude, de complexité ou de subjectivité;
- la direction n’a pas accordé une attention particulièrement à l’élaboration d’informations à fournir sur l’incertitude d’estimation ou n’a élaboré aucune information à ce sujet.
Si l’auditeur conclut que la direction n’a pas bien compris l’incertitude d’estimation ou n’y a pas répondu de manière appropriée, cela peut avoir une incidence sur son évaluation du risque inhérent (si l’auditeur estime que cela fait augmenter la probabilité de l’existence d’une anomalie significative) ou du risque lié au contrôle (si l’auditeur détermine que les contrôles pertinents qu’il prévoyait tester ne lui fourniront pas le niveau d’appui sur les contrôles attendu).
L’auditeur peut aussi conclure que tester la manière dont la direction a établi une estimation ne constitue pas une stratégie efficace pour auditer l’estimation. L’auditeur tirera cette conclusion selon que la direction accepte ou non, à sa demande, de mettre en œuvre des procédures supplémentaires pour comprendre l’incertitude d’estimation ou pour y répondre, que ce soit en reconsidérant l’estimation ponctuelle qu’elle a choisie ou en envisageant la fourniture d’informations supplémentaires, et qu’elle est en mesure de le faire. Si l’auditeur conclut que la direction n’a toujours pas bien compris l’incertitude d’estimation ou n’y a pas répondu de manière appropriée, et ce, après avoir donné suite à sa demande, il établit alors sa propre estimation ponctuelle ou son propre intervalle de confiance, en appliquant les directives de la partie intitulée « Estimation ponctuelle ou intervalle de confiance de l’auditeur » de la section BVG Audit 7073.3.
Directives connexes
Veuillez consulter la partie « Incertitude d’estimation » de la section BVG Audit 7073.3 pour obtenir des directives complémentaires sur l’incertitude d’estimation.
Exigences des NCA
L’auditeur doit examiner le dénouement des estimations comptables antérieures ou, s’il y a lieu, leur révision subséquente, afin qu’il lui soit plus facile d’identifier et d’évaluer les risques d’anomalies significatives pour la période considérée. Lorsqu’il détermine la nature et l’étendue de cet examen, l’auditeur doit tenir compte des caractéristiques des estimations comptables. Cet examen n’a pas pour objet de remettre en cause les jugements portés quant aux estimations comptables des périodes précédentes qui étaient appropriés compte tenu des informations disponibles au moment où ils ont été portés. (NCA 540.14)
Directives des NCA
C’est au processus de la direction qui est mentionné au sous-alinéa 13 h)ii) que se rapporte le jugement que pose l’auditeur lorsqu’il identifie les contrôles de la composante «activités de contrôle» et qu’il établit, par le fait même, la nécessité d’en évaluer la conception et de déterminer s’ils ont été mis en place. Il se peut que l’auditeur n’identifie pas de contrôles pour chacun des aspects mentionnés au sous-alinéa 13 h)ii). (NCA 540.A50)
Lorsqu’il identifie les contrôles, évalue leur conception et détermine s’ils ont été mis en place, l’auditeur peut prendre en considération (NCA 540.A51)
- la manière dont la direction détermine le caractère approprié des données utilisées aux fins de l’établissement des estimations comptables, notamment quand elle a recours à une source d’informations externe ou à des données qui ne proviennent ni du grand livre général ni des livres auxiliaires;
- l’examen et l’approbation par la direction, au niveau hiérarchique approprié, et, le cas échéant, par les responsables de la gouvernance des estimations comptables ainsi que des hypothèses et des données utilisées aux fins de leur établissement;
- la séparation des tâches permettant d’assurer que les personnes qui ont la responsabilité d’établir les estimations comptables ne sont pas les mêmes que celles qui engagent l’entité en concluant les opérations sous-jacentes. L’auditeur se demande notamment si la nature de l’entité et de ses produits ou services a été prise en compte de façon appropriée dans la répartition des responsabilités. Par exemple, dans le cas d’une grande institution financière, une bonne façon de séparer les tâches pourrait consister à établir une fonction indépendante qui serait chargée d’établir et de valider l’estimation de la juste valeur des produits financiers de l’entité et qui serait dotée d’un personnel dont la rémunération n’est pas liée à ces produits;
- l’efficacité de la conception des contrôles. Il est généralement plus difficile pour la direction de concevoir des contrôles qui répondent à la subjectivité et à l’incertitude d’estimation, de façon à prévenir, ou à détecter et corriger, efficacement les anomalies significatives, que de concevoir des contrôles qui répondent à la complexité. Il se peut que les contrôles qui répondent à la subjectivité et à l’incertitude d’estimation doivent comporter davantage d’éléments manuels, lesquels sont moins fiables que les contrôles automatisés étant donné qu’il est plus facile pour la direction d’y passer outre, d’en faire abstraction ou de les contourner. L’efficacité de la conception des contrôles qui répondent à la complexité peut varier en fonction des raisons et de la nature de cette complexité. Par exemple, il peut être plus facile de concevoir des contrôles efficaces lorsque ceux‑ci se rapportent à une méthode qui est couramment utilisée ou à l’intégrité des données.
Lorsque la direction a recours à l’informatique dans une large mesure pour établir une estimation comptable, il est probable que les contrôles identifiés de la composante «activités de contrôle» comprennent les contrôles généraux informatiques et des contrôles du traitement de l’information. Ces contrôles peuvent répondre aux risques liés: (NCA 540.A52)
- au fait que les applications informatiques ou d’autres aspects de l’environnement informatique aient ou non la capacité de traiter d’importants volumes de données et au caractère approprié ou non de leur configuration pour cet usage;
- aux calculs complexes que nécessite l’application d’une méthode. Lorsque plusieurs applications informatiques sont nécessaires pour le traitement d’opérations complexes, des rapprochements réguliers sont effectués entre ces applications, en particulier quand celles‑ci n’ont pas d’interfaces automatisées ou qu’elles sont susceptibles de faire l’objet d’interventions manuelles;
- au fait que la conception et le calibrage des modèles font ou non l’objet d’évaluations périodiques;
- à l’exhaustivité et à l’exactitude de l’extraction des données relatives aux estimations comptables des comptes de l’entité ou de sources d’informations externes;
- aux données, ce qui comprend l’exhaustivité et l’exactitude du flux des données transitant par le système d’information de l’entité, le caractère approprié de toute modification des données utilisées aux fins de l’établissement des estimations comptables, ainsi que le maintien de l’intégrité et de la sécurité des données;
- au traitement ou à l’enregistrement des données, lorsque la direction a recours à des sources d’informations externes;
- au fait que la direction s’est dotée ou non de contrôles sur l’accès aux différents modèles, leur modification et leur maintenance, afin de conserver une piste d’audit fiable pour les versions approuvées des modèles et d’empêcher qu’on puisse accéder à ces modèles ou les modifier sans autorisation;
- à la présence ou à l’absence de contrôles appropriés à l’égard du transfert d’informations relatives aux estimations comptables dans le grand livre général, notamment sur les écritures de journal.
Dans certains secteurs, comme ceux des banques et de l’assurance, il se peut que le terme «gouvernance» soit employé pour décrire des activités faisant partie de l’environnement de contrôle, du processus de suivi du système de contrôle interne par l’entité ou d’autres composantes du système de contrôle interne, qui sont décrites dans la NCA 315 39. (NCA 540.A53)
Lorsque l’entité dispose d’une fonction d’audit interne, les travaux de celle‑ci peuvent être particulièrement utiles à l’auditeur. En effet, ces travaux peuvent l’aider à acquérir une compréhension : (NCA 540.A54)
- de la nature et de l’étendue de l’utilisation des estimations comptables par la direction;
- de la conception et de la mise en place des contrôles visant à répondre aux risques liés aux données, aux hypothèses et aux modèles servant à établir les estimations comptables;
- des aspects du système d’information de l’entité qui génère les données sur lesquelles sont fondées les estimations comptables;
- de la manière dont les nouveaux risques liés aux estimations comptables sont identifiés, évalués et gérés.
Directives du BVG
Un contrôle interne de l’entité peut réduire la probabilité que des estimations comptables comportent des anomalies significatives. En plus des facteurs relatifs au contrôle interne à considérer qui sont présentés dans les directives des NCA ci‑dessus, les aspects suivants du contrôle interne pourraient être pertinents :
- la communication par la direction de la nécessité de produire des estimations comptables appropriées;
- la préparation des estimations comptables par un personnel compétent;
- la comparaison des estimations comptables antérieures de la direction avec les résultats qui en découlent afin d’évaluer la fiabilité du processus d’établissement des estimations;
- la prise en considération par la direction de la question de savoir s’il y a une corrélation entre l’estimation comptable déduite et les plans opérationnels de l’entité.
Pour acquérir une compréhension de l’entité, y compris de son contrôle interne, l’auditeur doit aussi comprendre et évaluer les contrôles qui sont liés aux estimations comptables. Tous les éléments du cadre de contrôle interne peuvent comprendre des contrôles au niveau de l’entité ou des contrôles du traitement de l’information se rapportant aux estimations qu’il est nécessaire de comprendre et d’évaluer. En général, il faut cibler davantage les contrôles susceptibles d’être des facteurs de risque au niveau des assertions qui sous-tendent les postes des états financiers (p. ex. les facteurs décrits ci‑dessus) de la composante des activités de contrôle. Cependant, il faut également prendre en considération d’autres composantes du contrôle interne :
- environnement de contrôle;
- processus d’évaluation des risques de l’entité;
- système d’information et de communications;
- suivi des contrôles internes.
Directives connexes
Consulter la partie intitulée « Rôle des contrôles internes dans un audit » de la section BVG Audit 5031 pour obtenir des directives supplémentaires sur l’identification des contrôles qui répondent aux risques d’anomalies significatives au niveau des assertions.
Consulter la partie intitulée « Évaluation du risque lié au contrôle » de la section BVG Audit 7073.3 pour obtenir des directives supplémentaires sur l’évaluation du risque lié au contrôle.
Directives des NCA
L’examen du dénouement ou de la révision d’estimations comptables antérieures (examen rétrospectif) facilite l’identification et l’évaluation des risques d’anomalies significatives lorsque ces estimations ont un dénouement impliquant le transfert ou la réalisation d’un actif ou d’un passif au cours de la période considérée, ou sont révisées pour les besoins de la période considérée. En effectuant un examen rétrospectif, l’auditeur peut obtenir : (NCA 540.A55)
- des informations sur l’efficacité du processus d’estimation auparavant suivi par la direction, ce qui peut lui fournir des éléments probants sur la probabilité que le processus de la période considérée soit efficace;
- des éléments probants concernant des questions, comme les motifs des changements sur lesquels il peut être obligatoire de fournir des informations dans les états financiers;
- des informations concernant la complexité ou l’incertitude d’estimation associées aux estimations comptables;
- des informations concernant la vulnérabilité des estimations comptables à un parti pris possible de la direction, ou donnant des indices d’un tel parti pris. L’exercice de l’esprit critique aide l’auditeur à identifier les circonstances ou situations en cause et à déterminer la nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit complémentaires à mettre en œuvre.
Un examen rétrospectif peut fournir des éléments probants étayant l’identification et l’évaluation des risques d’anomalies significatives relatifs à la période considérée. Il peut porter sur des estimations comptables établies pour les besoins des états financiers de la période précédente, ou encore viser plusieurs périodes ou une période plus courte qu’un exercice (comme un semestre ou un trimestre). Dans certains cas, il convient de faire porter l’examen rétrospectif sur plusieurs périodes lorsque le dénouement d’une estimation comptable s’étale sur plus d’un exercice. (NCA 540.A56)
La NCA 240 exige que l’auditeur procède à un examen rétrospectif des jugements et des hypothèses de la direction ayant rapport aux estimations comptables importantes. Pour des raisons d’ordre pratique, l’auditeur peut procéder à l’examen des estimations comptables antérieures, à titre de procédure d’évaluation des risques en application de la présente NCA, en même temps qu’il effectue l’examen exigé par la NCA 240. (NCA 540.A57)
Selon l’évaluation antérieure qu’a faite l’auditeur des risques d’anomalies significatives, par exemple s’il détermine que le risque inhérent est plus élevé en ce qui a trait à un ou à plusieurs risques d’anomalies significatives, il peut juger nécessaire de procéder à un examen rétrospectif plus détaillé. Dans le cadre d’un tel examen, l’auditeur pourra, par exemple, porter une attention particulière – dans la mesure où cela est faisable en pratique – à l’incidence des hypothèses importantes et des données qui ont servi à établir les estimations comptables antérieures. À l’inverse, pour les estimations comptables découlant de l’enregistrement d’opérations courantes et récurrentes, par exemple, l’auditeur peut juger que les procédures d’évaluation des risques mises en œuvre aux fins de l’examen peuvent se limiter à des procédures analytiques. (NCA 540.A58)
L’objectif d’évaluation, en ce qui concerne les estimations comptables en juste valeur et d’autres estimations comptables – qui sont fondées sur les conditions existant à la date d’évaluation – , implique des perceptions de valeur à un moment précis, perceptions qui peuvent changer considérablement et rapidement selon l’évolution de l’environnement dans lequel l’entité exerce ses activités. C’est pourquoi l’auditeur peut orienter l’examen de manière à obtenir des informations pertinentes pour l’identification et l’évaluation des risques d’anomalies significatives. Par exemple, dans certains cas, il se peut que la compréhension des changements dans les hypothèses des intervenants du marché qui ont eu une incidence sur le dénouement d’estimations comptables en juste valeur d’une période précédente ait peu de chances de fournir des éléments probants pertinents. En pareils cas, des éléments probants peuvent être obtenus par l’acquisition d’une compréhension du dénouement des hypothèses (par exemple des projections des flux de trésorerie) et de l’efficacité du processus d’estimation suivi par la direction dans le passé, éléments probants qui étayeront l’identification et l’évaluation des risques d’anomalies significatives relatifs à la période considérée. (NCA 540.A59)
Un écart entre une estimation comptable comptabilisée dans les états financiers de la période précédente et son dénouement n’est pas nécessairement un indice d’anomalie dans les états financiers de la période précédente. Toutefois, un tel écart peut indiquer une anomalie si, par exemple, il découle du fait que la direction n’a pas tenu compte d’informations dont elle disposait au moment de la finalisation des états financiers de la période précédente ou dont on pouvait raisonnablement s’attendre à ce qu’elles soient obtenues et prises en considération par la direction au regard du référentiel d’information financière applicable. Un tel écart peut remettre en cause le processus suivi par la direction pour la prise en considération des informations aux fins de l’établissement des estimations comptables. En conséquence, l’auditeur peut réévaluer les tests prévus des contrôles connexes, le cas échéant, et l’évaluation du risque lié au contrôle s’y rapportant ou déterminer que des éléments probants plus convaincants doivent être obtenus quant à cette question. De nombreux référentiels d’information financière donnent des indications sur la manière de distinguer, parmi les changements dans les estimations comptables, ceux qui constituent des anomalies et ceux qui n’en constituent pas, ainsi que sur le traitement comptable à appliquer dans chaque cas. (NCA 540.A60)
Directives du BVG
Examen par la direction des dénouements ou révision d’estimations
Afin d’acquérir une compréhension du système des contrôles internes de l’entité qui se rattachent aux estimations comptables, l’auditeur examine la manière dont la direction examine le dénouement des estimations comptables antérieures et donne suite aux résultats de cet examen (NCA 540.13 (j)).
Un examen rétrospectif peut comporter une évaluation du dénouement des estimations ou une révision par la direction d’une estimation antérieure dont le dénouement n’est pas encore connu. Un changement apporté à une estimation après la comptabilisation initiale peut être justifié et attribuable à des événements ou situations qui n’auraient pas pu être prévus à la date de l’évaluation initiale, mais il peut aussi constituer un indice de déficiences dans le processus d’établissement des estimations par la direction. L’auditeur doit tenir compte des directives de NCA 540.A60 qui portent sur la réévaluation ultérieure d’estimations dont le dénouement n’est pas encore connu et d’estimations dont le dénouement est connu.
Examen par l’auditeur des dénouements et des révisions d’estimations comptables
En plus des directives expliquées à la NCA 540.A55, effectuer un examen rétrospectif du dénouement d’une estimation ou d’une révision apportée par la direction à une estimation permet à l’auditeur d’identifier :
- les risques inhérents associés au processus de la direction, notamment la fiabilité globale des techniques d’estimation de la direction;
- et d’évaluer les tendances dans les estimations comptables (p. ex. exactitude historique, optimisme, pessimisme);
- des éléments qui pourraient révéler une compréhension partielle seulement du processus de la direction;
- des lacunes dans le processus de la direction et contribuer à cibler les causes fondamentales de ces lacunes, par exemple :
- des déficiences dans les modèles utilisés, comme une formule inexacte;
- des hypothèses dépassées qui ne reflètent plus adéquatement la conjoncture économique actuelle ou les intentions ou les capacités de la direction; ou un parti pris possible de la direction;
- une évaluation des changements apportés aux estimations d’un exercice à l’autre pour déterminer s’il existe un parti pris sur une période de plusieurs exercices, et ce, même si les estimations semblent raisonnables pour chaque exercice pris individuellement.
Même si la NCA 540 précise que les examens rétrospectifs ne visent pas à remettre en cause les jugements portés quant aux estimations comptables des périodes précédentes, en comprenant les raisons pour lesquelles certains dénouements diffèrent des estimations initiales établies au cours de périodes antérieures, l’auditeur peut trouver des cas où des estimations n’étaient pas appropriées compte tenu des informations disponibles à ce moment‑là, et déterminer que des redressements sur exercices antérieurs et la présentation d’informations par voie de notes sont nécessaires.
Un examen rétrospectif effectué conformément à la NCA 540 constitue une procédure d’évaluation des risques visant à identifier et à évaluer les risques d’anomalies significatives. La NCA 240 exige quant à elle que l’auditeur réalise un examen rétrospectif afin de recenser tout indice de parti pris de la direction. Ces procédures ne fournissent pas d’éléments probants de corroboration. Elles visent plutôt à aider l’auditeur à évaluer les risques et à cerner les secteurs sur lesquels il devra peut-être cibler ses procédures d’audit. Se reporter à la section BVG Audit 5506 pour de plus amples directives sur le traitement du risque de fraude, y compris l’examen des estimations de la période précédente.
Au cours de son examen rétrospectif, l’auditeur peut juger qu’il est efficace et efficient de s’appuyer sur les examens déjà effectués par la direction, s’il a déjà validé les analyses rétrospectives de la direction, notamment la détermination par la direction de la cause des écarts entre les estimations et les résultats réels.
S’ils sont effectués au début du processus de planification d’un audit, les examens rétrospectifs permettent aussi à l’auditeur d’éviter des problèmes de dernière minute et de cibler avec plus d’efficacité et d’efficience ses procédures d’audit.
La nature et l’étendue de l’examen rétrospectif de l’auditeur dépendront considérablement de la nature de l’estimation et du risque connexe. Ainsi, une analyse détaillée pourrait être nécessaire pour des estimations comportant un degré élevé d’incertitude, notamment celles se rapportant à des instruments financiers complexes. Toutefois, dans le cas d’estimations de routine ou récurrentes, comme une provision pour retours sur ventes, les procédures analytiques d’évaluation des risques mises en œuvre à l’étape de la planification de l’audit pourraient suffire.
Exemple
La conception d’un examen rétrospectif d’une estimation varie en fonction de l’estimation qui est analysée. Ainsi, un examen rétrospectif de la provision pour garanties peut comporter une comparaison entre les coûts de réparation réels prévus par les garanties pendant la période de garantie et les coûts de réparation futurs hypothétiques qui ont servi à estimer la provision pour garanties à la date de clôture de l’exercice précédent.
À l’inverse, un examen rétrospectif lié à un test complexe de dépréciation du goodwill peut comporter un examen rétrospectif effectué au niveau de l’hypothèse sous-jacente, comme les projections de flux de trésorerie sous-jacents (comparaison entre les projections faites pour l’exercice précédent et les résultats réels de l’exercice considéré).
Parfois, un examen rétrospectif peut couvrir une période qui ne se limite pas seulement à l’exercice considéré. Par exemple, un examen rétrospectif de l’estimation des coûts de garantie pour une garantie d’une période de trois ans. Dans de tels cas, l’auditeur peut devoir réaliser et documenter un examen rétrospectif qui porte sur une période de plus d’un an, alors que des informations supplémentaires deviennent disponibles au fil du temps.
Le dénouement d’une estimation comptable diffère souvent de la valeur comptabilisée initialement dans les états financiers de la période précédente. Un écart entre une estimation comptable comptabilisée dans les états financiers de la période précédente et son dénouement n’est pas nécessairement un indice d’anomalie. Par exemple, l’écart peut être attribuable à un changement de situation ou de fait qui est survenu au cours de l’exercice considéré et que la direction ne pouvait pas prévoir. Ainsi, l’entreprise d’un client a fait faillite au cours de l’exercice à la suite d’une perte désastreuse subie bien après la clôture de l’exercice qui n’était pas assurée. Dans ce cas de figure, le fait que l’entité auditée n’ait pas anticipé la nécessité de comptabiliser une provision estimative pour créances douteuses pour ce client n’indiquerait pas qu’il y a eu une erreur dans l’estimation initiale. Toutefois, lorsque l’écart entre la réalité et l’estimation est significatif et que la direction disposait de toutes les informations nécessaires pour établir une estimation raisonnable d’un solde de compte dans les états financiers de l’exercice précédent, cela peut alors indiquer l’existence d’une anomalie.
L’auditeur doit alors faire un suivi pour déterminer si des procédures d’audit complémentaires sont nécessaires et évaluer l’incidence possible de cette situation sur les états financiers de l’exercice précédent.
L’auditeur doit tenir compte de l’expérience antérieure de l’entité dans l’établissement des estimations antérieures. Il doit toutefois rester à l’affût de tout changement dans les faits, circonstances ou processus opérationnels de l’entité qui pourrait réduire la pertinence de l’expérience de l’entité pour son évaluation de la capacité de l’entité à établir des estimations raisonnables.
Les changements qui surviennent au sein des marchés et ailleurs peuvent nécessiter la modification des méthodes applicables aux estimations comptables. Les états financiers visent généralement à assurer une cohérence, mais cela peut se révéler inapproprié lorsque les circonstances évoluent.
Par ailleurs, le référentiel d’information financière applicable exige souvent la présentation d’informations supplémentaires sur les changements apportés au traitement comptable par rapport à l’exercice précédent. Les entités doivent donc avoir les processus et les contrôles requis pour recueillir les informations dont elles ont besoin pour fournir les informations exigées par le référentiel d’information financière applicable.
L’auditeur apprécie si les changements apportés à la manière dont l’entité établit ses estimations comptables sont raisonnables dans les circonstances. Si aucun changement n’a été apporté, l’auditeur détermine si l’entité aurait dû envisager d’en apporter compte tenu des événements ou circonstances survenus pendant l’exercice.
Directives des NCA
Hypothèses
Dans la présente NCA, « hypothèses importantes » s’entend des hypothèses qu’il suffirait de modifier dans une mesure raisonnable pour affecter de manière significative le montant de l’estimation comptable. Une analyse de sensibilité peut s’avérer utile pour démontrer dans quelle mesure le montant de l’estimation comptable varie en fonction d’une ou de plusieurs des hypothèses utilisées aux fins de l’établissement de cette estimation. (NCA 540.A42)
Marchés inactifs ou illiquides
Lorsque les marchés sont inactifs ou illiquides, l’auditeur peut acquérir une compréhension de la manière dont la direction choisit les hypothèses en déterminant, par exemple, si celle-ci : (NCA 540.A43)
- a mis en place des politiques appropriées pour adapter l’application de la méthode employée à ces circonstances. Une telle adaptation peut notamment consister en l’apport d’ajustements au modèle ou en la mise au point de nouveaux modèles appropriés aux circonstances;
- peut compter sur des personnes ayant les compétences ou les connaissances nécessaires pour adapter ou mettre au point un modèle, en urgence si cela est nécessaire, et pour choisir une technique d’évaluation appropriée aux circonstances;
- dispose des ressources nécessaires afin de déterminer la fourchette de dénouements possibles compte tenu des incertitudes existantes, en effectuant une analyse de sensibilité ou autrement;
- a les moyens d’évaluer de quelle façon, le cas échéant, la détérioration des conditions de marché a influé sur les activités, l’environnement et les risques d’entreprise pertinents de l’entité, ainsi que les incidences sur les estimations comptables de l’entité dans les circonstances;
- comprend bien la façon dont les données sur les prix provenant de certaines sources d’informations externes, et la pertinence de ces données, peuvent varier dans les circonstances.
Manière dont la direction acquiert une compréhension de l’incertitude d’estimation et y répond
Pour déterminer si la direction comprend le degré d’incertitude d’estimation et comment elle acquiert cette compréhension, l’auditeur peut, par exemple, se demander : (NCA 540.A45)
- si et, le cas échéant, comment la direction a identifié d’autres méthodes, hypothèses importantes ou sources de données qui sont appropriées au regard du référentiel d’information financière applicable;
- si et, le cas échéant, comment la direction a pris en compte les différents dénouements possibles, par exemple en procédant à une analyse de sensibilité pour déterminer l’incidence de divers changements dans les hypothèses importantes ou les données utilisées aux fins de l’établissement de l’estimation comptable.
Hypothèses importantes
Selon les circonstances, la direction peut évaluer d’autres hypothèses possibles ou d’autres dénouements possibles des estimations comptables au moyen de diverses approches, dont l’analyse de sensibilité. Cela peut consister à déterminer comment le montant en numéraire de l’estimation comptable varie en fonction de différentes hypothèses. Même les estimations comptables en juste valeur peuvent varier, parce que les intervenants du marché ne retiennent pas tous les mêmes hypothèses. L’analyse de sensibilité peut déboucher sur un éventail de dénouements possibles, parfois présentés par la direction sous forme de fourchette allant des dénouements « pessimistes » aux dénouements « optimistes ». (NCA 540.A103)
Cas où la direction n’a pas pris des moyens appropriés pour comprendre l’incertitude d’estimation et y répondre
Lorsque l’auditeur détermine que la direction n’a pas pris des moyens appropriés pour comprendre l’incertitude d’estimation et y répondre, les procédures supplémentaires qu’il peut demander à la direction de mettre en œuvre pour comprendre l’incertitude d’estimation peuvent consister, par exemple, à prendre en considération d’autres hypothèses ou à effectuer une analyse de sensibilité. (NCA 540.A115)
Directives du BVG
Une analyse de sensibilité peut démontrer que le montant en numéraire d’une estimation comptable ne varie pas beaucoup même si des changements sont apportés à certaines hypothèses. Elle peut aussi démontrer que le montant en numéraire de l’estimation est sensible à une ou plusieurs hypothèses, puisque des variations réalistes de ces hypothèses ont une incidence significative sur l’estimation. Dans ce cas de figure, l’auditeur estime que ces hypothèses sont importantes et il doit alors leur accorder une attention particulière lorsqu’il teste les estimations.
Il ne s’agit pas de prétendre qu’une méthode particulière pour aborder l’incertitude d’estimation (telle que l’analyse de sensibilité) est plus appropriée qu’une autre ou que la direction doit se livrer à un examen approfondi, avec de nombreux documents à l’appui, des différents dénouements ou hypothèses possibles dans tous les cas. Au contraire, l’auditeur s’emploie à déterminer si la direction a évalué l’incidence potentielle de l’incertitude d’estimation sur l’estimation comptable et non pas quelles méthodes précises elle a employées pour le faire. C’est donc dire que lorsque la direction n’a pas envisagé d’autres hypothèses ou dénouements possibles, l’auditeur devra peut-être s’entretenir avec celle‑ci pour déterminer de quelle façon elle a résolu le problème des effets de l’incertitude d’estimation sur l’estimation comptable, en lui demandant de justifier sa démarche.
Même si une analyse de sensibilité réalisée par l’auditeur ou son évaluation de l’analyse de sensibilité de la direction sont utiles aux fins de l’identification et l’évaluation des risques, il ne s’agit pas d’une procédure de corroboration. Une analyse de sensibilité peut certes démontrer l’incidence de changements apportés à des hypothèses sur le montant en numéraire d’une estimation, mais elle ne fournit pas d’éléments probants de corroboration concernant le caractère raisonnable des hypothèses utilisées par la direction pour établir une estimation. Par conséquent, une analyse de sensibilité ne peut pas, à elle seule, servir de fondement pour conclure qu’il n’est pas nécessaire de soumettre une estimation à un test de corroboration, car l’analyse de sensibilité permet uniquement à l’auditeur d’évaluer le degré d’incertitude d’estimation et d’identifier les hypothèses importantes qui doivent être testées. Elle n’élimine pas la nécessité pour l’auditeur d’évaluer les risques d’anomalies significatives au niveau des assertions et de définir une réponse d’audit appropriée.
Directives du BVG
Le tableau ci‑dessous illustre comment la nature et l’étendue des procédures mises en œuvre par l’auditeur pour obtenir une compréhension des estimations comptables dépendent de la nature de l’estimation, de l’évaluation initiale du degré d’incertitude de l’estimation effectuée par l’auditeur et des procédures que l’auditeur estime nécessaires pour obtenir une base appropriée en vue d’identifier et d’évaluer les risques d’anomalies significatives au niveau des états financiers et des assertions.
Il faut savoir que les cas de figure ci‑dessous ne portent que sur certains éléments de la compréhension que l’auditeur doit acquérir aux termes de la NCA 540. La nature, le calendrier et l’étendue des procédures mises en œuvre pour des estimations comptables similaires varieront en fonction des faits et des circonstances propres à la mission. Le tableau n’est pas destiné à représenter la documentation d’audit qui devrait être préparée.
Immobilisations corporelles - Charge d’amortissement | Valeur nette de réalisation des stocks | Provision pour litiges | Immobilisations corporelles – Valeur recouvrable |
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Nature de l’estimation comptable | |||
La charge au titre de l’amortissement des installations de production et du matériel de bureau est calculée selon la méthode linéaire à l’aide de la durée d’utilité de ces actifs et leurs valeurs résiduelles. | La valeur nette de réalisation estimative des stocks est évaluée au niveau des produits. | Le montant estimatif des dommages-intérêts et des frais payables au titre d’un litige. | Estimation de la valeur recouvrable d’actifs spécialisés pour déterminer s’ils ont subi une perte de valeur. |
Évaluation initiale du degré d’incertitude d’estimation (soit selon les connaissances acquises au cours de l’exercice précédent, soit selon une évaluation préliminaire) | |||
Faible | Modéré | Modéré | Élevé |
Sources primaires des exigences du référentiel d’information financière applicable | |||
IAS 16 - Immobilisations corporelles Paragraphes 43 à 62A : L’amortissement est la répartition systémique du coût d’un actif, ou tout autre montant substitué au coût, sur sa durée d’utilité, diminué de sa valeur résiduelle. Selon les paragraphes 75 et 76, diverses informations doivent être fournies dans les états financiers, notamment la base d’évaluation, le mode d’amortissement, les durées d’utilité ou les taux d’amortissement utilisés, et les montants correspondants, pour chaque catégorie d’actifs. |
IAS 2 - Stocks Paragraphe 9 : Les stocks doivent être évalués au moindre du coût et de la valeur nette de réalisation. Paragraphe 30 : Les estimations de la valeur nette de réalisation sont fondées sur les éléments probants les plus fiables disponibles à la date à laquelle elles sont faites, quant au montant que l’on s’attend à réaliser des stocks. Ces estimations tiennent compte des fluctuations de prix ou de coût directement liées aux événements survenant après la date de clôture dans la mesure où de tels événements confirment les conditions existant à la fin de la période. Selon le paragraphe 36 de l’IAS 2, les états financiers doivent indiquer le montant de toute dépréciation des stocks comptabilisée en charges de la période. |
IAS 37 - Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels Paragraphes 36 à 52 : Le montant comptabilisé en provision doit être la meilleure estimation de la dépense nécessaire à l’extinction de l’obligation actuelle à la fin de la période de présentation de l’information financière (paragraphe 36). Les événements futurs pouvant avoir un effet sur le montant nécessaire à l’extinction d’une obligation doivent être traduits dans le montant de la provision lorsqu’il existe des indications objectives suffisantes que ces événements se produiront paragraphe 48). Diverses informations connexes doivent être fournies aux termes des paragraphes 84 à 92 de l’IAS 37, notamment la valeur comptable à l’ouverture et à la clôture de la période, les mouvements dans le compte de provisions de la période, une description de la nature de l’obligation et de l’échéance attendue des sorties de trésorerie, une indication des incertitudes relatives aux montants ou à l’échéance de ces sorties, les principales hypothèses retenues concernant des événements futurs (le cas échéant) et le montant de tout remboursement attendu (y compris le montant de tout actif qui a été comptabilités à ce titre). |
IAS 16 - Immobilisations corporelles Les immobilisations corporelles doivent être comptabilisées à leur coût diminué du cumul des amortissements et du cumul des pertes de valeur ou à leur juste valeur, diminuée du cumul des amortissements ultérieurs et du cumul de pertes de valeur ultérieures. IAS 36 - Dépréciation d’actifs Paragraphes 18 à 57 : Évaluation de la valeur recouvrable. Diverses informations connexes doivent être fournies aux termes des paragraphes 126 à 137 de l’IAS 36, notamment les jugements et les estimations établis pour calculer la dépréciation. |
Méthodes | |||
Comprendre la méthode utilisée et déterminer si elle est conforme à l’IAS 16 (p. ex. amortissement sur une base linéaire). | Comprendre la méthode retenue, qui n’est pas prescrite par l’IAS 2, mais qui comprend généralement une évaluation pour déterminer s’il faut déprécier des stocks à leur valeur nette de réalisation en calculant une provision qui peut être fondée sur un ou plusieurs facteurs (p. ex. des réductions du prix de vente de certains types de produits, stocks endommagés ou expirés). |
Comprendre la méthode retenue et déterminer si elle est conforme à l’IAS 37, qui précise que l’obligation est généralement évaluée à l’aide d’une des deux méthodes suivantes :
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Comprendre la méthode retenue, conçue et appliquée et déterminer si elle est conforme à l’IAS 36 (p. ex. calcul de la valeur d’utilité, y compris l’utilisation d’un modèle complexe de flux de trésorerie actualisés pour déterminer la juste valeur diminuée des coûts de sortie des actifs). Pour le modèle complexe utilisé, il faut obtenir une compréhension approfondie de divers facteurs, notamment ceux mentionnés à la NCA 540.A39, y compris la manière dont la direction détermine la pertinence et l’exactitude du modèle. |
Hypothèses | |||
Comprendre les hypothèses utilisées (p. ex. durées d’utilité et valeurs résiduelles) et, s’il y a lieu, toutes les autres hypothèses possibles envisagées par la direction. Comprendre comment la direction a déterminé les hypothèses qui étaient importantes parmi celles utilisées. Déterminer nous-mêmes les hypothèses qui sont importantes et qui doivent donc être soumises à des procédures d’audit complémentaires. |
Comprendre les hypothèses utilisées, par exemple :
Comprendre comment la direction a déterminé les hypothèses qui étaient importantes parmi celles utilisées. Déterminer nous-mêmes les hypothèses qui sont importantes et qui doivent donc être soumises à des procédures d’audit complémentaires. |
Comprendre les hypothèses utilisées, par exemple :
Comprendre comment la direction a déterminé les hypothèses qui étaient importantes parmi celles utilisées. Déterminer nous-mêmes les hypothèses qui sont importantes et qui doivent donc être soumises à des procédures d’audit complémentaires. |
Comprendre chacun des éléments ci‑après à la fois pour le calcul de la valeur d’utilité et la détermination de la juste valeur :
Comprendre comment la direction a déterminé les hypothèses qui étaient importantes parmi celles utilisées. Déterminer nous-mêmes les hypothèses qui sont importantes et qui doivent donc être soumises à des procédures d’audit complémentaires. |
Données | |||
Comprendre les données utilisées pour effectuer les calculs (p. ex. le coût historique des immobilisations corporelles) | Comprendre les données utilisées pour effectuer les calculs (p. ex. le coût et la quantité des stocks, les dates d’achat ou de fabrication des stocks et les documents justificatifs de l’âge des stocks, les dates d’expiration des produits, les prix de vente et quantités selon les contrats signés). | Comprendre les données utilisées pour effectuer les calculs (p. ex. les informations citées dans la correspondance avec l’avocat qui ont servi à établir des hypothèses sur l’issue probable des litiges, les données sur le dénouement par le passé de litiges). | Comprendre la nature des données utilisées (p. ex. flux de trésorerie et valeurs des actifs historiques, taux d’imposition et taux d’intérêt), le fondement de la sélection, et comment la direction a assuré la cohérence entre les données utilisées pour l’exercice considéré et les données utilisées au cours des exercices antérieurs. |
Compréhension acquise par la direction de l’incertitude d’estimation et mesures prises pour y répondre | |||
Comprendre comment la direction comprend l’incertitude d’estimation et y répond (p. ex. examen de la fourchette des dénouements raisonnablement possibles et sélection d’une estimation ponctuelle, et informations fournies sur l’incertitude d’estimation). |
Comprendre comment la direction comprend le degré d’incertitude d’estimation (p. ex. examen de la fourchette des dénouements raisonnablement possibles, vérification de la manière dont la direction, le cas échéant, a identifié d’autres méthodes possibles, hypothèses importantes ou sources de données qui sont pertinentes pour le référentiel d’information financière applicable). Comprendre les mesures prises par la direction pour répondre à l’incertitude d’estimation, notamment comment elle a choisi une estimation ponctuelle et les informations fournies sur l’incertitude d’estimation dans les états financiers. |
Comprendre comment la direction comprend le degré d’incertitude d’estimation (p. ex. examen de la fourchette des dénouements raisonnablement possibles, réalisation d’une analyse de sensibilité pour déterminer l’effet de changements apportés aux hypothèses importantes ou aux données). Comprendre les mesures prises par la direction pour répondre à l’incertitude d’estimation, notamment comment elle a choisi une estimation ponctuelle et les informations fournies sur l’incertitude d’estimation dans les états financiers. |
Comprendre comment la direction comprend le degré d’incertitude d’estimation (p. ex. examen de la fourchette des dénouements raisonnablement possibles à l’égard des montants estimatifs, réalisation d’une analyse de sensibilité pour déterminer l’effet de changements apportés aux hypothèses importantes ou aux données, examen du temps nécessaire pour obtenir un dénouement et du degré d’incertitude associé à une hypothèse à long terme). Comprendre les mesures prises par la direction pour répondre à l’incertitude d’estimation, notamment comment elle a choisi une estimation ponctuelle et les informations fournies sur l’incertitude d’estimation dans les états financiers. |
Contrôles de la composante des activités de contrôle | |||
Comprendre et évaluer l’efficacité de la conception des contrôles de la composante des activités de contrôle ainsi que leur mise en place à l’égard du processus d’établissement de l’estimation comptable par la direction, le cas échéant. | Comprendre et évaluer l’efficacité de la conception des contrôles de la composante des activités de contrôle ainsi que leur mise en place à l’égard du processus d’établissement de l’estimation comptable par la direction. | Comprendre et évaluer l’efficacité de la conception des contrôles de la composante des activités de contrôle ainsi que leur mise en place à l’égard du processus d’établissement de l’estimation comptable par la direction en vue d’identifier toute provision possible, et la vérification de l’exactitude de toutes les provisions déjà établies pour des litiges. | Comprendre et évaluer l’efficacité de la conception des contrôles de la composante des activités de contrôle ainsi que leur mise en place à l’égard du processus d’établissement de l’estimation comptable par la direction, qui visent des secteurs comme la sélection des méthodes, des hypothèses et des données, l’examen et l’approbation des données d’entrée du modèle, l’approbation des superpositions du modèle et toutes les procédures de validation du modèle. |
Compétences ou connaissances spécialisées appliquées par la direction pour établir l’estimation | |||
Aucune compétence ou connaissance spécialisée ne devrait vraisemblablement être nécessaire pour les calculs non complexes de l’amortissement. | Pas nécessaires, sauf s’il y a des facteurs propres au secteur d’activité à prendre en considération; dans ce cas de figure, l’entité peut avoir recours à un expert choisi par la direction, par exemple un expert en évaluation. | Vérifier si l’entité a eu recours à des experts choisis par la direction, par exemple à des avocats, pour évaluer l’issue possible des litiges. | Vérifier si l’entité a eu recours à des experts choisis par la direction, par exemple à des experts en évaluation, pour élaborer le modèle d’actualisation des flux de trésorerie, définir ou sélectionner des hypothèses ou interpréter des données. |
Compétences ou connaissances spécialisées que doit posséder l’équipe de mission pour répondre aux résultats de l’évaluation des risques (y compris l’intervention de spécialistes et d’experts, conformément à la section BVG Audit 3092) | |||
Aucune compétence ou connaissance spécialisée ne devrait vraisemblablement être nécessaire pour les calculs non complexes de l’amortissement. | Peuvent ne pas être nécessaires, sauf s’il y a des facteurs propres au secteur d’activité à prendre en considération. | Déterminer s’il faut avoir recours aux Services juridiques pour les interprétations de questions juridiques. | Déterminer s’il faut avoir recours à un expert en évaluation externe pour tester le modèle ou les hypothèses importantes. |
Nature de l’examen rétrospectif | |||
Procédure analytique d’évaluation des risques (vu que l’estimation découle de l’enregistrement d’une opération de routine et récurrente). | Examen du dénouement des prix de vente en établissant une comparaison avec la valeur comptable des stocks. | Examen du dénouement comparé au montant comptabilisé en provision pour les litiges réglés. | Les révisions d’estimations faites par la direction au cours de l’exercice considéré, notamment tout changement important apporté aux méthodes, la concrétisation d’hypothèses importantes (p. ex. atteindre les taux de croissance projetés) et les changements apportés aux sources des données. |