7014 Détermination des éléments probants requis des procédures de corroboration
déc.-2011

Aperçu

La présente section traite des questions suivantes :

  • le concept d’élément probant souhaité lors d’une procédure de corroboration;
  • la consignation des éléments probants souhaités d’une procédure de corroboration dans le dossier d’audit.
Éléments probants souhaités d’une procédure de corroboration

Exigences des NCA

L’auditeur doit concevoir et mettre en œuvre des procédures d’audit complémentaires dont la nature, le calendrier et l’étendue sont fonction de son évaluation des risques d’anomalies significatives au niveau des assertions. (NCA 330.6)

Pour concevoir les procédures d’audit complémentaires à mettre en œuvre, l’auditeur doit obtenir des éléments probants d’autant plus convaincants que, selon son évaluation, le risque est considéré comme élevé. (NCA 330.7 b))

Directives des NCA

Lorsque, par suite de son évaluation, l’auditeur considère que le risque est élevé et qu’il cherche à obtenir des éléments probants plus convaincants, il peut en recueillir un plus grand nombre ou en recueillir qui soient plus pertinents et plus fiables, par exemple en accordant plus d’importance à des éléments émanant de tiers ou à des éléments corroborants provenant de plusieurs sources indépendantes. (NCA 330.A19)

Étant donné que l’évaluation du risque d’anomalies significatives tient compte des contrôles que l’auditeur prévoit tester, il se peut qu’il faille augmenter l’étendue des procédures de corroboration lorsque les résultats des tests des contrôles ne sont pas satisfaisants. Cela dit, augmenter ainsi l’étendue d’une procédure d’audit n’est approprié que si cette dernière est pertinente par rapport au risque considéré. (NCA 330.A46)

Lors de la conception des tests de détail, l’étendue des tests est souvent envisagée en termes de taille de l’échantillon. Toutefois, d’autres considérations sont également pertinentes; on peut notamment se demander s’il ne serait pas plus efficace d’avoir recours à un autre mode de sélection d’éléments à des fins de tests. (NCA 330.A49) Voir la NCA 500.

La fiabilité des informations à utiliser comme éléments probants et, par conséquent, des éléments probants eux-mêmes, dépend de leur source, de leur nature et des circonstances dans lesquelles elles ont été obtenues, et aussi, le cas échéant, des contrôles portant sur la préparation et la mise à jour de ces informations. Toute généralisation sur la fiabilité de divers types d’éléments probants comporte donc d’importantes exceptions. Même lorsque les informations à utiliser comme éléments probants ont été obtenues de sources externes à l’entité, certaines circonstances peuvent affecter leur fiabilité. Par exemple, des informations obtenues d’une source indépendante de l’entité peuvent ne pas être fiables si la source n’est pas bien informée, ou un expert choisi par la direction peut manquer d’objectivité. Nonobstant l’existence possible d’exceptions, dont il faut être conscient, les généralisations suivantes concernant la fiabilité des éléments probants peuvent être utiles : (NCA 500.A35)

  • la fiabilité des éléments probants est accrue lorsqu’ils sont obtenus de sources externes indépendantes de l’entité;

  • les éléments probants d’origine interne sont d’autant plus fiables que les contrôles internes y afférents imposés par l’entité, notamment les contrôles portant sur leur préparation et leur mise à jour, sont efficaces;

  • les éléments probants recueillis directement par l’auditeur (par exemple, l’observation de l’application d’un contrôle) sont plus fiables que les éléments probants obtenus indirectement ou par déduction (p. ex. une réponse à une demande d’informations sur l’application d’un contrôle);

  • les éléments probants sous forme de documents (support papier, électronique ou autre) sont plus fiables que les éléments probants obtenus verbalement (par exemple, un procès-verbal établi au cours d’une réunion est plus fiable qu’un compte rendu verbal ultérieur des questions discutées);

  • les éléments probants sous forme de documents originaux sont plus fiables que les éléments probants sous forme de photocopies ou de fac-similés, ou que des documents ayant été filmés, numérisés ou autrement convertis sous une forme électronique, la fiabilité de ceux-ci pouvant dépendre des contrôles portant sur leur préparation et leur mise à jour.

Directives du BVG

Les éléments probants obtenus à partir d’un test de corroboration sont fonction de la nature, du calendrier et de l’étendue du test, qui influent sur la quantité et la qualité (c.-à-d. la pertinence et la fiabilité) des éléments probants fournis par le test.

Pour juger du niveau d’éléments probants qu’un test de corroboration fournit, il faut prendre en compte les points suivants :

  • Dans quelle mesure le test est-il pertinent pour corroborer les assertions contenues dans les états financiers? Par exemple, la confirmation d’un compte client fournira un élément probant solide de l’existence de la somme due, mais un élément probant plus faible quant à la volonté et à la capacité de la tierce partie de régler la somme (c.-à-d. l’assertion relative au montant).

  • À quel point l’élément probant est-il fiable, compte tenu des facteurs décrits dans les NCA 330 et 500?

  • Quelle est l’étendue des tests mis en œuvre? La taille de l’échantillon influe sur le niveau d’éléments probants. Il est nécessaire de faire preuve de jugement, par exemple, lorsqu’on prend en considération le degré de couverture obtenu des tests ciblés ou la précision utilisée pour une procédure analytique.

  • Lorsque les risques sont importants les procédures de corroboration répondent-elles spécifiquement aux risques identifiés? (NCA 330.21.)

Lorsqu’il faut obtenir un faible niveau d’éléments probants à partir des procédures de corroboration, peut-on l’obtenir au moyen d’une procédure analytique de corroboration? La NCA 520 décrit les éléments à prendre en compte pour déterminer si une procédure analytique de corroboration ramènera à un niveau suffisamment faible le risque d’anomalies significatives dans les assertions. Les assertions couvertes par la procédure analytique de corroboration dépendent du type d’analyse effectuée.

Des tests qui fournissent, individuellement, un niveau d’éléments probants peu élevé peuvent fournir, s’ils sont combinés, un niveau élevé d’éléments probants. Toutefois, la combinaison de deux ou plusieurs tests qui sont inefficaces individuellement ne produira pas des éléments probants suffisants. On obtient des éléments probants uniquement à partir des procédures d’audit qui sont pertinentes par rapport aux risques que l’on cherche à atténuer et le fait de simplement obtenir plus d’éléments probants ne compensera pas la piètre qualité de ceux-ci. Enfin, la mise en œuvre d’un ensemble de tests peut s’avérer inefficace comparativement à la mise en œuvre d’un seul test plus rigoureux.