7072 Acquisition d’une compréhension de l’entité et de son environnement
sept.-2020

Exigence des NCA

Lorsqu’il acquiert une compréhension de l’entité et de son environnement, du référentiel d’information financière applicable et du système de contrôle interne de l’entité, comme l’exige la NCA 315, l’auditeur doit acquérir une compréhension des points indiqués ci‑après en ce qui a trait aux estimations comptables de l’entité. Les procédures qu’il met en œuvre afin d’acquérir cette compréhension doivent être suffisantes pour lui permettre d’obtenir des éléments probants qui fourniront une base appropriée aux fins de l’identification et de l’évaluation des risques d’anomalies significatives au niveau des états financiers et au niveau des assertions. (NCA 540.13)

Acquisition d’une compréhension de l’entité et de son environnement et du référentiel d’information financière applicable

  1. Les opérations de l’entité et les autres événements ou situations pouvant nécessiter la comptabilisation d’estimations comptables ou la fourniture d’informations y afférentes dans les états financiers, ou entraîner des changements dans ces estimations.

  2. Les exigences du référentiel d’information financière applicable relatives aux estimations comptables (notamment les critères de comptabilisation et les bases d’évaluation à utiliser, ainsi que les exigences connexes en matière de présentation et d’informations à fournir) et leur application au regard de la nature et des circonstances de l’entité et de son environnement, y compris l’incidence des facteurs de risque inhérent sur la possibilité que les assertions comportent des anomalies.

  3. Les facteurs réglementaires pertinents en ce qui a trait aux estimations comptables de l’entité, y compris, s’il y a lieu, les cadres réglementaires relatifs au contrôle prudentiel.

  4. La nature des estimations comptables et des informations y afférentes que l’auditeur s’attend à trouver dans les états financiers de l’entité, selon sa compréhension des points mentionnés aux alinéas a) à c) ci‑dessus.

Acquisition d’une compréhension du système de contrôle interne de l’entité

  1. La nature et l’étendue de la surveillance et de la gouvernance que l’entité exerce sur le processus d’information financière de la direction en ce qui a trait aux estimations comptables.

  2. La manière dont la direction détermine et applique les compétences ou les connaissances spécialisées que nécessitent les estimations comptables, et identifie le besoin de recourir à un expert de son choix.

  3. La manière dont le processus d’évaluation des risques par l’entité permet d’identifier les risques liés aux estimations comptables et d’y répondre.

  4. Le système d’information de l’entité en ce qui a trait aux estimations comptables, notamment :

    1. Le cheminement, dans le système d’information de l’entité, des informations relatives aux estimations comptables et des informations y afférentes pour les catégories d’opérations importantes, les soldes de comptes importants et les informations à fournir importantes;

    2. pour ces estimations comptables et les informations y afférentes, la manière dont la direction :

      1. identifie les méthodes, les hypothèses et les sources de données pertinentes qui sont appropriées au regard du référentiel d’information financière applicable, et détermine la nécessité de les modifier, ce qui comprend la façon dont elle :

        1. choisit ou conçoit, et applique les méthodes, y compris en ce qui concerne l’utilisation de modèles,
        2. choisit les hypothèses à utiliser, en tenant compte des autres hypothèses possibles, et identifie celles qui sont importantes,
        3. choisit les données à utiliser,
      2. acquiert une compréhension du degré d’incertitude d’estimation, notamment par la prise en compte de la fourchette des résultats possibles de l’évaluation,

      3. répond à l’incertitude d’estimation, notamment la manière dont elle choisit l’estimation ponctuelle et les informations y afférentes à inclure dans les états financiers.

  5. Les contrôles identifiés de la composante « activités de contrôle » qui concernent le processus d’établissement des estimations comptables par la direction dont il est question au sous‑alinéa 13 h)ii).

  6. La manière dont la direction examine le dénouement des estimations comptables antérieures et donne suite aux résultats de cet examen.

Les opérations, les événements et les situations propres à l’entité

Directives des NCA

Selon les paragraphes 19 à 27 de la NCA 315, l’auditeur doit acquérir une compréhension de certains points concernant l’entité et son environnement, le référentiel d’information financière applicable et le système de contrôle interne de l’entité. Les exigences du paragraphe 13 de la présente NCA visent plus précisément les estimations comptables et s’ajoutent aux exigences générales de la NCA 315. (NCA 540.A19)

Voici des exemples de changements de circonstances susceptibles de nécessiter l’établissement ou la révision d’estimations comptables : (NCA 540.A23)

  • l’entité s’est engagée dans de nouveaux types d’opérations;
  • les modalités des opérations ont changé;
  • de nouveaux événements ou de nouvelles situations se sont produits.

Directives du BVG

Lorsqu’il acquiert une compréhension du système d’information de l’entité, y compris des processus opérationnels pertinents pour l’information financière de l’entité conformément à la section BVG Audit 5034, l’auditeur examine la nature des opérations de l’entité et d’autres événements pouvant nécessiter la comptabilisation d’estimations comptables ou la fourniture d’informations y afférentes dans les états financiers ou entraîner des changements dans ces estimations ou informations y afférentes.

Comme le précise l’introduction du paragraphe 13 de la NCA 540, les procédures mises en œuvre afin d’acquérir cette compréhension doivent être suffisantes pour permettre à l’auditeur d’obtenir une base appropriée aux fins de l’identification et de l’évaluation des risques d’anomalies significatives au niveau des états financiers et au niveau des assertions. Par conséquent, la nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’évaluation des risques varieront en fonction du degré d’incertitude d’estimation que comporte chaque estimation comptable. Comme l’explique plus en détail la section BVG Audit 7073.3, sous « Interrelations entre les facteurs de risque inhérent », l’évaluation par l’auditeur du degré d’incertitude d’estimation pour chaque estimation comptable tiendra aussi compte des autres facteurs de risque inhérent, notamment la subjectivité et la complexité de l’estimation.

Les circonstances (ou les changements de circonstances) pouvant nécessiter la comptabilisation d’estimations comptables ou entraîner des changements dans ces estimations comptables peuvent être relevées dans le cadre des procédures d’évaluation des risques mises en œuvre pour acquérir une compréhension de l’entité et de son environnement, notamment les suivantes :

  • Compréhension de l’entité et de son environnement ainsi que du référentiel d’information financière applicable (BVG Audit 5020);

  • Prise en compte des textes légaux et réglementaires (BVG Audit 7510);

  • Acquisition d’une compréhension des parties liées et des opérations avec les parties liées (BVG Audit 7530);

  • Examen des comptes rendus des réunions des actionnaires et des responsables de la gouvernance (BVG Audit 7560);

  • Examen des contrats et autres ententes d’importance conclus par l’entité (BVG Audit 7570).

Les exigences du référentiel d’information financière applicable

Directives des NCA

La compréhension des exigences du référentiel d’information financière applicable fournit à l’auditeur une base sur laquelle s’appuyer pour s’entretenir avec la direction et, s’il y a lieu, les responsables de la gouvernance, de la manière dont la direction a appliqué les exigences du référentiel d’information financière applicable relatives aux estimations comptables et de la question de savoir s’il considère que ces exigences ont été appliquées adéquatement. Cette compréhension peut également aider l’auditeur à communiquer avec les responsables de la gouvernance lorsqu’il juge qu’une pratique comptable importante, qui est par ailleurs acceptable selon le référentiel d’information financière applicable, n’est pas la plus appropriée aux circonstances de l’entité. (NCA 540.A24)

Pour acquérir cette compréhension, l’auditeur peut chercher à comprendre si : (NCA 540.A25)

  • le référentiel d’information financière applicable :

    • prescrit des critères de comptabilisation ou des méthodes d’évaluation pour les estimations comptables,

    • précise les critères selon lesquels l’évaluation à la juste valeur est permise ou exigée, par exemple en fonction des intentions de la direction de mener à bien certaines actions envisagées par rapport à un actif ou à un passif,

    • précise les informations qu’il est obligatoire ou suggéré de fournir, notamment en ce qui concerne les jugements, les hypothèses ou d’autres sources d’incertitude d’estimation liée aux estimations comptables;

  • des changements dans le référentiel d’information financière applicable exigent la modification des méthodes comptables de l’entité qui concernent les estimations comptables.

Directives du BVG

Pour répondre à l’évaluation des risques, l’auditeur détermine si, pour choisir la méthode retenue, la direction a suffisamment évalué et correctement appliqué les critères fournis, le cas échéant, par le référentiel d’information financière applicable. Les procédures d’audit mises en œuvre pour obtenir une compréhension de l’entité et de son environnement, comme l’exige la NCA 315, visent à aider l’auditeur à comprendre les exigences du référentiel d’information financière applicable et fournissent une base pour évaluer les risques connexes et y répondre. Se reporter à la section BVG Audit 5020 pour de plus amples directives sur l’acquisition d’une compréhension de l’entité et de son environnement ainsi que du référentiel d’information financière applicable.

Les référentiels d’information financière donnent généralement des indications précises sur les estimations comptables. Ils précisent, par exemple, les critères de comptabilisation ou les méthodes d’évaluation, notamment en juste valeur, les informations qu’il est obligatoire ou permis de fournir dans les états financiers ou les exigences que la direction de l’entité doit respecter pour déterminer une estimation ponctuelle. Souvent, les référentiels d’information financière exigent la fourniture d’informations sur les hypothèses formulées par la direction quant à l’avenir et sur les autres sources majeures d’incertitude d’estimation. Les exigences en matière d’informations à fournir peuvent être plus vastes pour les éléments complexes des états financiers, comme les instruments financiers, et obliger la direction à établir des estimations comptables particulières pour satisfaire à ces exigences (p. ex. estimer l’incidence que pourrait avoir l’adoption d’une nouvelle norme d’information financière qui a été publiée mais n’est pas encore entrée en vigueur sur les états financiers de l’entité au cours de la période de première application).

Dans certains cas, il se peut que le référentiel d’information financière applicable prescrive la méthode d’évaluation à utiliser pour une estimation comptable donnée (p. ex. un modèle particulier qui doit être appliqué pour établir une estimation en juste valeur). Souvent, cependant, le référentiel d’information financière applicable ne prescrit pas de méthode particulière ou bien il permet le recours à diverses méthodes d’évaluation.

Lorsque le référentiel d’information financière applicable ne prescrit pas une méthode particulière, l’auditeur peut, pour acquérir une compréhension de la méthode utilisée ou, le cas échéant, du modèle qui a servi à établir l’estimation comptable, examiner les éléments suivants :

  • la manière dont la direction a tenu compte de la nature de l’estimation comptable au moment de choisir une méthode particulière;

  • si l’entité exerce une activité ou évolue dans un secteur ou un environnement pour lesquels il existe une méthode qui est communément utilisée pour établir le type particulier d’estimation comptable considéré.

Il peut arriver que les risques d’anomalies significatives soient plus élevés dans les cas où, par exemple, la direction s’écarte d’une méthode communément employée dans son secteur d’activité ou son environnement.

Des référentiels d’information financière peuvent fournir des indications à la direction sur la manière de choisir une estimation ponctuelle lorsque plusieurs possibilités existent. Un référentiel d’information financière peut, par exemple, exiger que la direction retienne l’estimation ponctuelle qui, selon son jugement, correspond au dénouement le plus probable; tandis qu’un autre référentiel peut exiger qu’elle utilise l’espérance mathématique de la valeur actualisée.

Il faut savoir que l’auditeur peut considérer une anomalie potentielle dans les informations fournies relatives aux estimations comme un risque important s’il juge que ces informations ont une incidence importante sur la prise de décisions par les utilisateurs des états financiers et, par conséquent, déterminer que ces informations exigent une attention particulière dans le cadre de la mission. L’auditeur peut aussi voir s’il convient de déterminer un seuil de signification pour des informations clés fournies sur certaines estimations inférieur au seuil de signification pour les états financiers pris dans leur ensemble, par exemple en raison du secteur d’activité de l’entité, conformément à la section BVG Audit 2104.

Les facteurs réglementaires pertinents

Directives des NCA

La compréhension des facteurs réglementaires, le cas échéant, qui sont pertinents en ce qui a trait aux estimations comptables peut aider l’auditeur à identifier les cadres réglementaires applicables (par exemple, les cadres réglementaires établis par les autorités de contrôle prudentiel dans les secteurs des banques ou de l’assurance) et à déterminer si ceux‑ci : (NCA 540.A26)

  • traitent des critères de comptabilisation ou des méthodes d’évaluation à employer pour les estimations comptables, ou comportent des indications à ce sujet;

  • précisent les informations à fournir outre celles exigées par le référentiel d’information financière applicable, ou comportent des indications à ce sujet;

  • indiquent les questions à l’égard desquelles la direction est susceptible de faire preuve de parti pris en vue de respecter les exigences réglementaires;

  • imposent des exigences réglementaires qui ne concordent pas avec les exigences du référentiel d’information financière applicable, ce qui peut révéler des risques potentiels d’anomalies significatives. Par exemple, certaines autorités de réglementation peuvent préconiser, relativement aux provisions pour pertes de crédit attendues, des seuils minimaux qui sont plus élevés que ceux exigés par le référentiel d’information financière applicable.

Directives du BVG

L’auditeur vérifie s’il existe des facteurs réglementaires qui sont pertinents pour les estimations comptables lorsqu’il acquiert une compréhension générale du cadre légal et réglementaire applicable à l’entité et à son secteur d’activité, comme l’exige la NCA 250.

Un contrôle prudentiel est un type de règlement financier qui oblige les institutions financières à gérer les risques et à maintenir un capital suffisant, au sens des normes de fonds propres applicables (p. ex. un organisme de réglementation national peut surveiller et faire respecter des ratios d’adéquation du capital particuliers). Lorsque l’auditeur se forme une opinion indiquant si les états financiers ont été préparés, dans tous leurs aspects significatifs, conformément au référentiel d’information financière applicable (comme l’exige la NCA 700), tous les éléments présentés dans les états financiers ou pour lesquels des informations sont fournies dans les notes afférentes pour respecter des exigences prudentielles qui s’inscrivent dans ce référentiel devraient être soumis à des procédures d’audit. Cela peut comprendre, par exemple, procéder à l’examen des normes de fonds propres qui font partie d’un cadre de contrôle prudentiel lors de l’appréciation de l’évaluation de la continuité de l’exploitation faite par la direction de l’entité. Si des exigences prudentielles ne font pas partie du référentiel d’information financière, l’auditeur doit se demander s’il peut être tenu, par exemple aux termes d’une loi ou d’un règlement, de mettre en œuvre des procédures complémentaires et de traiter de ces questions dans une section distincte de son rapport intitulée « Rapport relatif à d’autres obligations légales et réglementaires ».

La nature des estimations comptables que l’auditeur s’attend à trouver dans les états financiers

Directives des NCA

La compréhension de la nature des estimations comptables et des informations y afférentes que l’auditeur s’attend à trouver dans les états financiers de l’entité aide celui‑ci à comprendre la base d’évaluation de ces estimations comptables ainsi que la nature et l’étendue des informations pouvant s’avérer pertinentes. Cette compréhension fournit à l’auditeur une base sur laquelle s’appuyer pour s’entretenir avec la direction de la manière dont celle‑ci établit les estimations comptables. (NCA 540.A27)

Directives du BVG

Déterminer de manière indépendante la nature des estimations comptables et des informations y afférentes que l’auditeur s’attend à trouver dans les états financiers d’une entité lui permet de déterminer la base d’évaluation que l’entité devrait utiliser, selon lui, et d’examiner les risques d’anomalies significatives qui sont inhérents à cette base d’évaluation. Cette détermination, faite en toute indépendance, permet aussi à l’auditeur de procéder à une évaluation de l’exhaustivité des secteurs pour lesquels la direction peut devoir établir des estimations comptables afin de se conformer au référentiel d’information financière applicable.

La partie intitulée « Exemples d’estimations comptables, de la section BVG Audit 7071, contient des exemples d’estimations comptables que l’auditeur peut s’attendre à trouver dans les états financiers d’une entité, selon les circonstances qui sont propres à celle‑ci. Toutefois, l’auditeur devra aussi acquérir une compréhension d’autres facteurs, notamment les activités menées par l’entité, son secteur d’activité et les exigences énoncées dans le référentiel d’information financière applicable, afin de pouvoir établir sa propre attente à l’égard des estimations et des informations y afférentes qui sont vraisemblablement nécessaires. Par exemple, l’auditeur détermine si, en fonction de la nature des activités de l’entité et de son secteur d’activité, des estimations liées à des traitements fiscaux incertains et des informations y afférentes devraient être incluses par la direction dans les états financiers.

La nature et l’étendue de la surveillance et de la gouvernance

Directives des NCA

La compréhension qu’acquiert l’auditeur de la nature et de l’étendue de la surveillance et de la gouvernance mises en place par l’entité à l’égard du processus d’information financière de la direction en ce qui a trait aux estimations comptables peut s’avérer importante aux fins de l’application de la NCA 315, qui exige de l’auditeur qu’il évalue : (NCA 540.A28)

  • si la direction, sous la surveillance des responsables de la gouvernance, a développé et entretient une culture d’honnêteté et de comportement éthique;

  • si l’environnement de contrôle fournit une base appropriée, compte tenu de la nature et de la taille de l’entité, sur laquelle peuvent s’appuyer les autres composantes du système de contrôle interne;

  • si les déficiences du contrôle relevées dans l’environnement de contrôle nuisent aux autres composantes du système de contrôle interne.

L’auditeur peut acquérir une compréhension lui permettant de déterminer si les responsables de la gouvernance : (NCA 540.A29)

  • possèdent les compétences ou les connaissances nécessaires pour comprendre les caractéristiques d’une méthode ou d’un modèle en particulier servant à l’établissement d’estimations comptables, ou les risques liés aux estimations comptables, par exemple ceux qui concernent la méthode ou les technologies de l’information utilisées aux fins de leur établissement;

  • possèdent les compétences ou les connaissances nécessaires pour déterminer si la direction a établi les estimations comptables conformément au référentiel d’information financière applicable;

  • sont indépendants de la direction, disposent des informations nécessaires pour évaluer en temps opportun la manière dont la direction a établi les estimations comptables, et ont l’autorité nécessaire pour remettre en cause les actions de la direction lorsque celles‑ci semblent inadéquates ou inappropriées;

  • supervisent le processus suivi par la direction aux fins de l’établissement des estimations comptables, et en particulier le recours à des modèles;

  • supervisent les activités de suivi menées par la direction, qui peuvent comprendre des procédures de supervision et de revue visant à détecter et à corriger toute déficience dans la conception ou l’efficacité du fonctionnement des contrôles à l’égard des estimations comptables.

La compréhension de la surveillance exercée par les responsables de la gouvernance peut être importante en présence d’estimations comptables : (NCA 540.A30)

  • qui font largement appel au jugement de la direction en raison de leur subjectivité;

  • qui comportent un degré élevé d’incertitude d’estimation;

  • dont l’établissement est complexe, par exemple parce qu’il repose largement sur le recours à l’informatique, qu’il nécessite un volume important de données, ou qu’il implique l’utilisation de plusieurs sources de données ou de plusieurs hypothèses ayant des interrelations complexes;

  • qui sont fondées sur une méthode, des hypothèses ou des données qui ont changé ou auraient dû changer par rapport aux périodes précédentes;

  • qui impliquent des hypothèses importantes.

Directives du BVG

Lorsqu’il acquiert une compréhension de la nature et de l’étendue de la surveillance et de la gouvernance que l’entité exerce sur le processus d’établissement d’estimations comptable de la direction, l’auditeur tient compte de la compréhension du système de contrôle interne qu’il a obtenue conformément à la section BVG Audit 5031. Plus particulièrement, l’auditeur détermine comment son évaluation des composantes « environnement de contrôle » et « processus de suivi du système de contrôle interne par l’entité » lui fournit une base pour identifier et évaluer le risque d’anomalies significatives lié aux estimations comptables.

Environnement de contrôle

Les éléments de l’environnement de contrôle pouvant avoir une incidence particulière sur les contrôles relatifs aux estimations comptables sont les suivants :

  • Le niveau de connaissance et d’expérience de la direction et des responsables de la gouvernance — Vu le degré de complexité de certaines activités, seules quelques personnes au sein de l’entité pourraient comprendre parfaitement ces activités. Cela peut amener l’auditeur à se demander si le contrôle exercé par la direction et la surveillance des responsables de la gouvernance sont adéquats. Cela peut avoir une incidence sur l’évaluation des risques faite par l’auditeur et sur la nature, l’étendue et le calendrier des procédures d’audit jugées nécessaires.

  • Lorsque des estimations reposent sur des jugements importants de la direction, l’existence de politiques qui ne contiennent pas d’indications claires ou qui ne sont pas approuvées par les responsables de la gouvernance (s’il y a lieu) ou l’absence de politiques influeront négativement sur l’évaluation faite par l’auditeur des directives données par la direction et les responsables de la gouvernance.

  • La séparation des tâches et l’affectation du personnel — Les activités liées aux estimations peuvent avoir été réparties entre différentes fonctions. L’auditeur examine alors la séparation des tâches au sein de ces fonctions. Ainsi, si la méthode ou le modèle qui sous‑tend une estimation est complexe, une séparation des tâches appropriée entre le préparateur et le responsable de la revue influera probablement sur l’évaluation de l’environnement de contrôle de l’auditeur.

Le processus de suivi du système de contrôle interne de l’entité

Les activités de suivi en continu d’une entité peuvent détecter et corriger des déficiences dans l’efficacité des contrôles internes à l’égard des estimations comptables. L’auditeur vérifie s’il y a des activités particulières dans la composante de suivi des contrôles, notamment toute activité menée par la fonction d’audit interne ou son équivalent, qui peuvent être pertinentes pour les processus d’établissement des estimations de l’entité et pourraient constituer une source d’éléments probants si elles sont conçues et mises en œuvre avec efficacité.

Voici des exemples de telles activités de suivi :

  • un suivi permanent des contrôles liés au calcul des estimations (p. ex. la revue des contrôles exercés sur les calculs des chiffriers);

  • des revues périodiques de la tendance des estimations au fil du temps, par rapport aux objectifs de la direction;

  • une évaluation des contrôles visant les données utilisées pour les calculs connexes ou les validations indépendantes des modèles utilisés.

  • Voir la section BVG Audit 5031 pour obtenir des directives complémentaires sur la pertinence du système de contrôle interne de l’entité dans le cadre d’un audit.

L’application de compétences ou de connaissances spécialisées par la direction, y compris le recours à des experts de son choix

Directives des NCA

L’auditeur peut se demander si les circonstances suivantes font augmenter la probabilité que la direction doive retenir les services d’un expert : (NCA 540.A31)

  • le caractère spécialisé de l’élément devant faire l’objet d’une estimation, comme ce peut être le cas lorsque l’estimation comptable nécessite l’évaluation de réserves de minerais ou d’hydrocarbures, dans l’industrie extractive, ou la détermination du résultat probable de l’application de modalités contractuelles complexes;

  • le caractère complexe des modèles nécessaires à l’application des exigences pertinentes du référentiel d’information financière applicable, comme dans le cas de certains types d’évaluation, notamment les justes valeurs classées au niveau 3;

  • le caractère inhabituel ou peu fréquent de la situation, de l’opération ou de l’événement nécessitant une estimation comptable.

Directives du BVG

Recours à des experts choisis par la direction

L’auditeur doit acquérir une compréhension du processus mis en œuvre par l’entité pour déterminer les compétences et les connaissances qui sont nécessaires en vue d’établir une estimation. Il est primordial de déterminer si une entité dispose d’une expertise suffisante pour établir une estimation appropriée. Cela pourrait comprendre le recours à un expert choisi par la direction. Le paragraphe A31 de la NCA 540 donne des exemples de facteurs pertinents qui peuvent indiquer la nécessité pour une entité de recourir aux services d’un expert pour établir une estimation. Lorsqu’une entité n’a pas eu recours à un expert choisi par la direction alors que l’auditeur juge qu’elle aurait dû le faire, l’auditeur doit en informer la direction ou les responsables de la gouvernance, selon le cas.

Dans les cas où la direction a recours à un expert de son choix ou utilise les travaux de ce dernier (expert choisi par la direction), il faut se conformer aux directives de la section BVG Audit 3110. Généralement, la direction d’une entité fera appel à un expert pour établir une estimation dans les cas suivants :

  • estimer le passif au titre des prestations de retraite, des avantages postérieurs au départ à la retraite et des autres passifs au titre des avantages de retraite du personnel;

  • déterminer la juste valeur de divers instruments financiers;

  • déterminer la valeur de biens immobiliers;

  • évaluer l’issue probable d’un procès ou d’autres litiges.

Lorsque la direction a recours à un expert de son choix pour établir une estimation, l’auditeur détermine si l’équipe de certification centrale possède l’expertise nécessaire ou s’il faut faire appel à un spécialiste interne du BVG ou à un expert interne. Il pourrait être nécessaire d’avoir recours aux spécialistes du BVG ou à des experts pour aider l’équipe de certification centrale à évaluer les travaux de l’expert choisi par la direction.

Le processus d’évaluation des risques de l’entité

Directives des NCA

La compréhension de la manière dont le processus d’évaluation des risques par l’entité permet d’identifier les risques liés aux estimations comptables et d’y répondre peut aider l’auditeur à prendre en considération les changements liés : (NCA 540.A32)

  • aux exigences du référentiel d’information financière applicable qui concernent les estimations comptables;

  • à la disponibilité ou à la nature des sources de données qui sont pertinentes aux fins de l’établissement des estimations comptables ou qui peuvent influer sur la fiabilité des données utilisées;

  • au système d’information ou à l’environnement informatique de l’entité;

  • au personnel clé.

Pour acquérir une compréhension de la manière dont la direction a identifié et répond à la vulnérabilité aux anomalies résultant de ses propres partis pris ou de fraudes dans le cadre de l’établissement des estimations comptables, l’auditeur peut, par exemple, se demander si et, le cas échéant, comment la direction : (NCA 540.A33)

  • accorde une attention particulière au choix et à l’application des méthodes, des hypothèses et des données qu’elle utilise pour établir les estimations comptables;

  • fait un suivi des indicateurs clés de performance qui peuvent indiquer une performance inattendue ou incohérente par rapport à la performance historique ou prévue ou à d’autres facteurs connus;

  • identifie les motifs financiers ou autres qui pourraient entraîner des partis pris;

  • fait un suivi pour déterminer s’il est nécessaire d’apporter des changements aux méthodes, aux hypothèses importantes ou aux données utilisées aux fins de l’établissement des estimations comptables;

  • met en place des processus appropriés de surveillance et d’examen des modèles utilisés aux fins de l’établissement des estimations comptables;

  • exige que soit consigné le raisonnement qui sous‑tend les jugements importants portés aux fins de l’établissement des estimations comptables, ou que ces jugements fassent l’objet d’un examen indépendant.

Directives du BVG

Le processus d’évaluation des risques de l’entité

L’auditeur doit déterminer de quelle manière la direction identifie les risques d’entreprise qui sont pertinents pour les estimations, y compris comment elle apprécie l’importance d’un risque, comme elle évalue la probabilité d’occurrence de ce risque et décide des mesures à prendre pour en assurer la gestion. Voici des exemples de risques qui se rapportent expressément aux estimations :

  • le risque opérationnel, qui se rapporte au processus établi expressément pour les estimations, par exemple le traitement et la saisie appropriés des problèmes de qualité pour les clients qui influent sur l’exactitude de l’évaluation de la provision pour garanties;

  • le risque d’évaluation, qui est le risque selon lequel la valeur de l’estimation et la sensibilité des hypothèses s’y rattachant ne sont pas déterminées correctement;

  • le risque de crédit, qui se rapporte au risque qu’une entité, son client ou une contrepartie ne règle pas une obligation à sa pleine valeur, lorsqu’elle est exigible ou ultérieurement (le cas échéant);

  • le risque de modèle, qui est le risque que des erreurs, que le caractère subjectif des modèles d’évaluation ou que d’autres modèles utilisés pour déterminer la valeur de certains types d’estimations (y compris en juste valeur) ne soient pas bien compris et pris en compte;

  • le risque juridique, qui se rapporte aux pertes découlant de poursuites ou de procédures réglementaires.

Les activités relatives à la gestion de ces types de risques comprennent les mesures suivantes, notamment :

  • analyser toutes les estimations en fonction de chaque type de risque, notamment les types décrits précédemment;

  • évaluer ces risques à intervalles suffisamment fréquents pour être en mesure de contrôler l’exposition à ceux‑ci;

  • analyser la nature de l’exposition au risque en détail, afin de procéder à une opération de couverture au besoin;

  • établir des limites quant au degré d’exposition accepté, en fonction de la stratégie de gestion des risques de l’entité;

  • mettre en œuvre des procédures de validation périodique des modèles;

  • vérifier si la séparation des tâches est adéquate entre la fonction de risque et le personnel affecté à la comptabilité;

  • avoir recours à des personnes qui ont des compétences spécialisées (p. ex. des experts choisis par la direction) pour les estimations qui sont complexes.