7533 Réponses à l’évaluation des risques d’anomalies significatives associés à des relations et opérations avec les parties liées
oct.-2012

Aperçu

La présente section traite des questions suivantes :

  • la façon dont l’auditeur répond à son évaluation des risques d’anomalies significatives associés à des relations et opérations avec les parties liées;

  • la façon dont l’auditeur répond à son évaluation des risques importants associés aux relations et opérations avec les parties liées;

  • les procédures requises lorsque l’auditeur identifie des parties liées ou des opérations importantes avec des parties liées qui n’ont pas été identifiées ou communiquées antérieurement;

  • les procédures requises lorsque l’auditeur identifie des opérations importantes avec des parties liées qui sortent du cadre normal des activités de l’entité;

  • les procédures requises dans le cas d’assertions de la part de la direction indiquant que les opérations avec les parties liées ont été conclues selon des termes et conditions équivalents à ceux d’opérations réalisées dans des conditions de concurrence normale.

Réponses à l’évaluation des risques d’anomalies significatives associés à des relations et opérations avec les parties liées

Exigences des NCA

Pour se conformer à l’exigence de la NCA 330 qui impose à l’auditeur de prendre des mesures en réponse à son évaluation des risques, celui-ci procède entre autres à la conception et à la mise en œuvre de procédures d’audit complémentaires pour obtenir des éléments probants suffisants et appropriés concernant les risques identifiés d’anomalies significatives associés à des relations et opérations avec les parties liées. Ces procédures d’audit doivent comprendre celles qu’exigent les paragraphes 21 à 24. (NCA 550.20)

Les exigences énoncées aux paragraphes 21 à 24 de la NCA 550, pour ce qui touche les réponses à l’évaluation des risques d’anomalies significatives associés à des relations et opérations avec les parties liées, sont exposées dans les rubriques ci-dessous :

  • Identification de parties liées ou d’opérations importantes avec des parties liées qui n’ont pas été identifiées ou communiquées antérieurement;

  • Opérations importantes avec des parties liées qui ont été identifiées et qui sortent du cadre normal des activités de l’entité;

  • Assertions indiquant que les opérations avec les parties liées ont été conclues selon des termes et conditions équivalents à ceux d’opérations réalisées dans des conditions de concurrence normale.

Directives des NCA

La nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit complémentaires que l’auditeur peut choisir pour répondre à son évaluation des risques d’anomalies significatives associés aux relations et opérations avec les parties liées dépend de la nature de ces risques et du contexte de l’entité. (NCA 550.A31)

Selon les résultats de ses procédures d’évaluation des risques, l’auditeur peut considérer comme approprié de recueillir des éléments probants sans tester les contrôles de l’entité à l’égard des relations et opérations avec les parties liées. Dans certaines circonstances, toutefois, il se peut que les procédures de corroboration ne permettent pas à elles seules d’obtenir des éléments probants suffisants et appropriés au sujet des risques d’anomalies significatives associés aux relations et opérations avec les parties liées. Par exemple, lorsque les opérations intragroupe entre l’entité et les autres composantes sont nombreuses et que des quantités importantes d’informations concernant ces opérations sont générées, enregistrées, traitées ou communiquées électroniquement dans un système intégré, il se peut que l’auditeur détermine qu’il n’est pas possible de concevoir des procédures de corroboration qui, en elles-mêmes, réduiraient les risques d’anomalies significatives associés à ces opérations à un niveau suffisamment faible. En pareil cas, pour satisfaire à l’exigence de la NCA 330 qui lui impose d’obtenir des éléments probants suffisants et appropriés sur l’efficacité du fonctionnement des contrôles, l’auditeur est tenu de tester les contrôles de l’entité visant à assurer l’exhaustivité et l’exactitude de l’enregistrement des relations et opérations avec les parties liées. (NCA 550.A34)

Directives du BVG

Réponses à l’évaluation des risques d’anomalies significatives

  • Si l’auditeur identifie des opérations importantes avec des parties liées, il doit mettre en œuvre des procédures en fonction de l’étendue des risques d’anomalies significatives, afin de déterminer si les opérations ont été correctement comptabilisées et communiquées. Prière de noter que l’auditeur doit prendre en compte les aspects qualitatifs du caractère significatif, y compris les circonstances ayant donné lieu à l’identification des opérations, lorsqu’il conçoit les procédures appropriées.

  • Dans les cas où des opérations complexes et inhabituelles sont identifiées, l’auditeur doit déterminer si les conditions et la façon dont elles ont été comptabilisées correspondent à l’explication donnée par la direction quant à la justification économique. Il doit également obtenir des éléments probants montrant que ces opérations ont été dûment autorisées et approuvées.

  • Si ces opérations sont pertinentes, l’auditeur doit déterminer pourquoi la direction ne les a pas identifiées ou communiquées. Si cet état de fait semble intentionnel, l’auditeur doit i) communiquer cette information aux responsables de la gouvernance (à moins qu’ils fassent tous partie de la direction) et ii) en évaluer les conséquences sur l’audit.

  • Dans la mesure où des opérations importantes avec les parties liées ont été identifiées, que ce soit individuellement ou collectivement, l’auditeur doit déterminer si la communication de ces opérations dans les états financiers a été faite en conformité avec le référentiel d’information financière applicable.

L’auditeur doit exercer son jugement professionnel lorsqu’il doit déterminer si les opérations avec les parties liées sont significatives et qu’il faut fournir des informations à cet égard. Les seuils quantitatifs qui déterminent le caractère significatif des opérations sont généralement plus bas dans le cas des opérations avec des parties liées que dans les autres cas, surtout s’il s’agit d’opérations considérées comme inhabituelles ou qui ne s’inscrivent pas dans le cadre normal des activités de l’entreprise. Par exemple, bien qu’une opération entre le client et une entité appartenant à un actionnaire ou un dirigeant détenant le contrôle ait normalement peu d’importance aux yeux du client, en raison de sa valeur monétaire, il faut déterminer si la nature de l’opération est une information dont le lecteur a besoin pour bien comprendre les méthodes et les procédures opérationnelles de l’entreprise.

Réponse à l’évaluation des risques importants associés à des relations et opérations avec les parties liées

Directives des NCA

Les actions suivantes constituent des exemples de procédures de corroboration que l’auditeur peut mettre en œuvre lorsqu’il a évalué qu’il existait un risque important que la direction n’ait pas bien comptabilisé ou communiqué des opérations spécifiques avec des parties liées conformément au référentiel d’information financière applicable (que le risque résulte d’une fraude ou d’une erreur : (NCA 550.A32)

  • se faire confirmer par des intermédiaires tels que des banques, des cabinets d’avocats, des cautions ou des mandataires des aspects spécifiques des opérations ou s’entretenir avec eux de tels aspects spécifiques, lorsque cela est faisable en pratique et que ce n’est pas interdit par des textes légaux ou réglementaires ou par les règles de déontologie;

  • se faire confirmer l’objet, les termes et conditions spécifiques ou le montant des opérations par les parties liées (il se peut que cette procédure d’audit soit moins efficace lorsque l’auditeur juge probable que l’entité influencera les réponses que lui donneront les parties liées);

  • le cas échéant, lire les états financiers ou d’autres documents d’information financière pertinents des parties liées, s’ils sont disponibles, à la recherche d’éléments probants de la comptabilisation des opérations dans les documents comptables des parties liées.

Lorsque l’auditeur a évalué qu’il existait un risque important d’anomalies significatives résultant de fraudes en raison de la présence d’une partie liée exerçant une influence dominante, il peut, en plus de se conformer aux exigences générales de la NCA 240, mettre en œuvre des procédures d’audit telles que les suivantes afin d’acquérir une compréhension des relations d’affaires qu’une telle partie liée peut avoir établies directement ou indirectement avec l’entité et de déterminer si des procédures de corroboration complémentaires appropriées s’imposent : (NCA 550.A33)

  • demandes d’informations et entretiens auprès de la direction et des responsables de la gouvernance;

  • demandes d’informations auprès de la partie liée;

  • inspection des contrats importants conclus avec la partie liée;

  • recherches d’informations générales appropriées, par exemple sur Internet ou dans des bases de données externes spécifiques sur les entreprises;

  • examen des rapports d’alerte éthique des employés, lorsque ces rapports sont conservés.

Directives du BVG

Voici des exemples de procédures complémentaires que l’auditeur peut mettre en œuvre une fois qu’il a identifié un risque important associé à des relations ou des opérations avec les parties liées, que la direction n’a pas identifiées, correctement comptabilisées ou communiquées :

  • Effectuer un examen détaillé des documents comptables en vue de déterminer si des opérations présentent a) des caractéristiques spécifiques, comme des termes et conditions qui s’écartent de façon importante des conditions de marché connues, ou b) des comportements ou des tendances inhabituels, comme des avances versées régulièrement à un tiers. Il faut porter une attention toute particulière aux opérations comptabilisées à la fin ou vers la fin de la période de présentation de l’information financière.

  • Procéder à des investigations sur les relations qu’entretient l’entité avec ses principaux fournisseurs et clients, par exemple demander si ces fournisseurs sont des parties liées, prendre connaissance de leurs états financiers ou s’informer quant à l’existence de sources d’information pertinentes sur leur propriété.

  • Examiner les confirmations des accords sur le solde compensateur pour y repérer des indications selon lesquelles le solde est ou a été maintenu pour les parties liées ou par elles.

  • Mettre en œuvre des procédures analytiques de corroboration concernant certaines catégories d’opérations telles que les loyers et charges locatives ou les ventes, afin d’identifier les relations inhabituelles.

  • Examiner les confirmations des prêts et des emprunts pour chercher des indices de l’existence de garanties. En présence de telles garanties, déterminer leur nature et les relations, le cas échéant, entre les cautions et l’entité présentant l’information financière.

  • Effectuer des recherches d’informations générales, par exemple, à l’aide de ressources sur Internet.

Identification de parties liées ou d’opérations importantes avec des parties liées qui n’ont pas été identifiées ou communiquées antérieurement

Exigences des NCA

Si l’auditeur identifie des accords ou des informations qui portent à croire qu’il existe des relations ou des opérations avec des parties liées que la direction n’a pas identifiées ou ne lui a pas communiquées antérieurement, il doit déterminer si les circonstances sous-jacentes confirment l’existence de ces relations ou opérations. (NCA 550.21)

Si l’auditeur identifie des parties liées ou des opérations importantes avec des parties liées que la direction n’a pas identifiées ou ne lui a pas communiquées antérieurement, il doit : (NCA 550.22)

a) communiquer rapidement les informations pertinentes aux autres membres de l’équipe de mission;

b) lorsque le référentiel d’information financière applicable contient des exigences concernant les parties liées :

i) demander à la direction d’identifier toutes les opérations avec les parties liées nouvellement identifiées afin qu’il puisse les évaluer de manière plus approfondie,

ii) demander pourquoi les contrôles mis en place par l’entité à l’égard des relations et opérations avec les parties liées n’ont pas permis de les identifier ou de les communiquer;

c) mettre en œuvre des procédures de corroboration appropriées portant sur ces parties liées nouvellement identifiées ou opérations importantes nouvellement identifiées avec des parties liées;

d) réévaluer le risque qu’il puisse exister d’autres parties liées ou opérations importantes avec des parties liées qui n’aient pas été identifiées ou ne lui aient pas été communiquées antérieurement par la direction et mettre en œuvre les procédures d’audit supplémentaires considérées comme nécessaires;

e) lorsque le défaut de communication de la part de la direction semble volontaire (indiquant par là un risque d’anomalies significatives résultant de fraudes), en évaluer les incidences sur l’audit.

Directives des NCA

La communication rapide d’informations concernant toute partie liée nouvellement identifiée aux autres membres de l’équipe de mission les aide à déterminer si ces informations ont une incidence sur le résultat des procédures d’évaluation des risques déjà mises en œuvre et sur les conclusions qui en ont été tirées, et notamment s’il faut réévaluer les risques d’anomalies significatives. (NCA 550.A35)

Les procédures suivantes constituent des exemples de procédures de corroboration que l’auditeur peut mettre en œuvre en ce qui concerne des parties liées nouvellement identifiées ou des opérations importantes nouvellement identifiées avec des parties liées : (NCA 550.A36)

  • demandes d’informations concernant la nature des relations de l’entité avec les parties liées nouvellement identifiées, y compris (lorsque c’est approprié et que ce n’est pas interdit par des textes légaux ou réglementaires ou par les règles de déontologie) des demandes auprès de tiers à l’entité qui sont présumés avoir une connaissance importante de l’entité et de ses activités, tels qu’un conseiller juridique, des mandataires principaux, des représentants importants, des consultants, des cautions ou d’autres proches partenaires en relation d’affaires avec l’entité;

  • analyse des documents comptables à la recherche d’opérations avec les parties liées nouvellement identifiées. Le recours aux techniques d’audit assistées par ordinateur peut faciliter une telle analyse;

  • vérification des termes et conditions des opérations avec des parties liées nouvellement identifiées et évaluation du caractère approprié de la comptabilisation et de la communication des opérations au regard du référentiel d’information financière applicable.

Les exigences et les indications de la NCA 240 concernant les responsabilités de l’auditeur à l’égard des fraudes dans un audit d’états financiers sont pertinents lorsque la direction semble avoir volontairement omis de communiquer à l’auditeur l’existence de parties liées ou d’opérations importantes avec des parties liées. L’auditeur peut également se demander s’il lui faut réévaluer la fiabilité des réponses de la direction à ses demandes d’informations ainsi que des déclarations qu’elle lui a faites. (NCA 550.A37)

Directives du BVG

Voici des exemples d’opérations pouvant indiquer l’existence de parties liées qui n’ont pas été identifiées antérieurement :

  • opérations n’ayant pas de raison d’être économique évidente;

  • opérations ayant été conclues à des conditions inhabituelles d’un point de vue commercial, par exemple à des prix, à des taux d’intérêt, avec des garanties ou avec des modalités de remboursement qui ne sont pas conformes à ceux du marché;

  • opérations dont la substance diffère de la forme;

  • opérations qui sont traitées d’une manière inhabituelle;

  • volume ou nature des opérations plus important avec certains clients ou fournisseurs qu’avec d’autres;

  • opérations non comptabilisées, telles que l’obtention ou la prestation de services de gestion, ou de tout autre type de service, sans frais;

  • opérations portant sur les capitaux propres, telles que des restructurations ou des acquisitions d’entreprises.

Si les procédures mises en œuvre par la direction pour identifier les opérations avec les parties liées, en faire le suivi et les communiquer ne sont pas dûment documentées, l’auditeur doit recommander que l’entreprise énonce clairement ses directives dans son code de conduite ou ses politiques et procédures. Les parties liées comprennent les administrateurs, les dirigeants ou les membres de la direction de l’entité, ou quiconque touche une rémunération élevée au sein de l’entité.

L’auditeur doit analyser les opérations avec les parties liées qu’il a relevées au cours de l’audit, et tout particulièrement en ce qui concerne les aspects suivants : a) les éléments significatifs dont font état les états financiers; b) les opérations (autres que celles touchant la rémunération et les avantages sociaux habituels) avec les dirigeants et les administrateurs, qu’elles soient significatives ou aient été communiquées dans les états financiers ou non. Dans les cas où ces opérations avec des parties liées n’ont pas été communiquées dans les états financiers, l’auditeur doit expliquer ce qu’il comprend des raisons données par la direction pour leur exclusion.

Opérations importantes avec des parties liées qui ont été identifiées et qui sortent du cadre normal des activités de l’entité

Exigences des NCA

Dans le cas des opérations importantes avec des parties liées qui ont été identifiées et qui sortent du cadre normal des activités de l’entité, l’auditeur doit : (NCA 550.23)

a) inspecter les contrats ou accords sous-jacents, s’il en existe, et évaluer si :

i) la justification économique (ou l’absence de justification économique) des opérations donne à croire qu’elles ont peut-être été conclues dans le but de présenter des informations financières mensongères ou de dissimuler un détournement d’actifs,

ii) les termes et conditions des opérations concordent avec les explications de la direction,

iii) les opérations ont été correctement comptabilisées et communiquées, conformément au référentiel d’information financière applicable;

b) obtenir des éléments probants qui confirment que les opérations ont été correctement autorisées et approuvées.

Directives des NCA

Pour évaluer la justification économique d’une opération importante avec une partie liée qui sort du cadre normal des activités de l’entité, l’auditeur peut déterminer : (NCA 550.A38)

  • si l’opération :

    • est excessivement complexe (par exemple, elle peut impliquer de multiples parties liées au sein d’un groupe consolidé),

    • a été conclue à des conditions inhabituelles d’un point de vue commercial, par exemple à des prix, à des taux d’intérêt, avec des garanties ou avec des modalités de remboursement inhabituels,

    • manque de raison d’être économique évidente,

    • implique des parties liées non identifiées antérieurement,

    • est traitée d’une manière inhabituelle;

  • si la direction s’est entretenue de la nature et du traitement comptable d’une telle opération avec les responsables de la gouvernance;

  • si la direction insiste pour un traitement comptable particulier plutôt que de tenir compte comme il se doit de la substance économique sous-jacente à l’opération.

Si les explications de la direction sont significativement incohérentes par rapport aux termes et conditions de l’opération avec la partie liée, l’auditeur est tenu, conformément à la NCA 500, de s’interroger sur la fiabilité des explications et des déclarations de la direction concernant d’autres sujets importants.

L’auditeur peut également chercher à comprendre la justification économique d’une telle opération du point de vue de la partie liée, puisque cela peut l’aider à mieux comprendre la réalité économique de l’opération et sa raison d’être. Lorsque la justification économique du point de vue de la partie liée semble incohérente avec la nature des activités de celle-ci, cela peut constituer un facteur de risque de fraude. (NCA 550.A39)

L’autorisation et l’approbation par la direction, par les responsables de la gouvernance ou, le cas échéant, par les actionnaires, des opérations importantes avec des parties liées qui sortent du cadre normal des activités de l’entité peuvent fournir des éléments probants indiquant que celles-ci ont été dûment examinées aux niveaux hiérarchiques appropriés au sein de l’entité et que leurs termes et conditions sont correctement reflétés dans les états financiers. L’existence d’opérations de cette nature qui n’ont pas été soumises à une telle autorisation ou approbation, en l’absence d’explications rationnelles ressortant d’entretiens avec la direction ou les responsables de la gouvernance, peut être l’indice de risques d’anomalies significatives résultant de fraudes ou d’erreurs. En de telles circonstances, il peut être nécessaire que l’auditeur reste attentif à l’existence d’autres opérations d’une nature similaire. L’autorisation et l’approbation ne sont toutefois pas nécessairement suffisantes, à elles seules, pour permettre de conclure à l’absence de risques d’anomalies significatives résultant de fraudes parce qu’il se peut qu’elles soient inefficaces en cas de collusion entre les parties liées ou si l’entité est soumise à l’influence dominante d’une partie liée. (NCA 550.A40)

Directives du BVG

Le plan servant à tester les opérations et les soldes intragroupe qui ne sont pas courants ou récurrents prévoit habituellement les activités suivantes :

  • un examen des procédures mises en œuvre par l’entité pour autoriser et contrôler les opérations intragroupe;

  • un examen de la base et des conditions d’établissement des prix de cession intragroupe, qui tient compte des éléments sensibles et des répercussions fiscales.

Il peut être difficile d’obtenir suffisamment d’éléments probants appropriés au sujet de la substance des opérations en examinant les pièces justificatives provenant seulement de l’entité faisant l’objet de l’audit. Il peut donc être avantageux de demander à l’autre partie de confirmer que ce qu’elle comprend de la nature de l’opération correspond à ce que l’auditeur en comprend. En recevant de l’autre partie la confirmation que l’opération est bel et bien telle que l’auditeur l’a comprise et qu’il n’y a pas d’accords parallèles ou d’autres aspects importants que l’autre partie ne connaît pas, l’auditeur obtient ainsi l’assurance supplémentaire qu’il a bien compris la situation aux fins de l’audit.

Si l’autre partie ne répond pas adéquatement à la demande de l’auditeur, celui-ci doit poursuivre ses investigations puisque les éléments probants déjà en main risquent de ne pas suffire pour étayer les conclusions du rapport d’audit.

Si l’auditeur a une connaissance limitée de l’autre partie, il doit envisager le recours à d’autres sources d’information, notamment en faisant des recherches dans des bases de données externes et sur Internet.

Les opérations avec des parties liées peuvent découler d’actes illégaux. Par exemple, il peut être interdit par les lois et règlements concernant les valeurs mobilières de consentir des prêts aux administrateurs ou cadres dirigeants d’une société ouverte.

Se reporter à la section BVG Audit 7513 pour obtenir des directives au sujet des réponses requises lorsque l’auditeur prend connaissance d’information relativement à un acte pouvant être illégal.

Assertions indiquant que les opérations avec des parties liées ont été conclues selon des termes et conditions équivalents à ceux d’opérations réalisées dans des conditions de concurrence normale

Exigences des NCA

Si les états financiers contiennent une assertion de la direction indiquant qu’une opération avec une partie liée a été conclue selon des termes et conditions équivalents à des conditions de concurrence normale, l’auditeur doit obtenir des éléments probants suffisants et appropriés sur cette assertion. (NCA 550.24)

Directives des NCA

Bien que des éléments probants permettant de comparer le prix d’une opération avec une partie liée et celui d’une opération similaire conclue dans des conditions de concurrence normale puissent être facilement disponibles, il y a ordinairement des difficultés pratiques qui limitent la capacité de l’auditeur à obtenir des éléments probants indiquant que tous les autres aspects de l’opération sont équivalents à ceux d’une opération conclue dans des conditions de concurrence normale. Par exemple, même s’il se peut que l’auditeur soit en mesure d’obtenir confirmation qu’une opération avec une partie liée a été conclue au prix du marché, il peut être impossible en pratique d’obtenir confirmation que les autres termes et conditions de l’opération (comme les conditions de crédit, les clauses conditionnelles ou les frais spécifiques) sont équivalentes à celles dont conviendraient d’ordinaire des parties indépendantes. En conséquence, il peut exister un risque que l’assertion de la direction indiquant qu’une opération avec une partie liée a été conclue selon des termes et conditions équivalents à ceux d’opérations réalisées dans des conditions de concurrence normale comporte une anomalie significative. (NCA 550.A42)

La préparation des états financiers nécessite que la direction justifie l’assertion indiquant qu’une opération avec une partie liée a été conclue selon des termes et conditions équivalents à ceux d’opérations réalisées dans des conditions de concurrence normale. À l’appui de son assertion, la direction peut : (NCA 550.A43)

  • comparer les termes et conditions de l’opération avec la partie liée avec ceux d’une opération identique ou similaire conclue avec une ou plusieurs parties non liées;

  • recourir à un expert externe chargé de déterminer une valeur de marché et de confirmer que l’opération a été conclue selon des termes et conditions conformes au marché;

  • comparer les termes et conditions de l’opération avec les termes et conditions connus d’opérations largement similaires conclues sur un marché libre.

Pour évaluer les éléments apportés par la direction à l’appui de son assertion, l’auditeur peut envisager une ou plusieurs des démarches suivantes : (NCA 550.A44)

  • examiner le caractère approprié du processus suivi par la direction pour étayer son assertion;

  • vérifier la source des données internes ou externes étayant l’assertion et tester ces données pour en déterminer l’exactitude, l’exhaustivité et la pertinence;

  • évaluer le caractère raisonnable de toutes les hypothèses importantes sur lesquelles repose l’assertion.

Certains référentiels d’information financière imposent la communication d’informations sur les opérations avec des parties liées qui n’ont pas été conclues selon des termes et conditions équivalents à ceux d’opérations réalisées dans des conditions de concurrence normale. Dans un tel contexte, l’absence d’informations sur une opération donnée avec une partie liée dans les états financiers peut équivaloir à une assertion implicite que l’opération a été conclue selon des termes et conditions équivalents à ceux d’opérations réalisées dans des conditions de concurrence normale. (NCA 550.A45)

Directives du BVG

Si la direction de l’entité propose d’inclure dans les états financiers une déclaration selon laquelle les opérations avec les parties liées ont été conclues selon des termes et conditions équivalents à des conditions de concurrence normale, l’auditeur doit s’entretenir avec la direction au cours de la phase initiale de l’audit pour lui expliquer ce qu’elle peut ou ne peut dire et le type d’éléments probants qu’elle doit fournir pour étayer cette déclaration.

Procédures pour déterminer si les opérations ont été conclues dans des conditions de concurrence normale

Dans le cas des opérations courantes, il peut être possible de les comparer à des opérations similaires conclues avec d’autres parties qui ne sont pas des parties liées (par exemple, dans une société pétrolière et gazière, il faut déterminer si le prix du pétrole que l’on vend à une filiale est le même que celui que l’on demande à des clients externes). Mais si, par exemple, le volume des opérations avec les parties liées est beaucoup plus important que celui des opérations avec d’autres parties qui ne sont pas liées, les conditions convenues avec ces dernières peuvent ne pas refléter ce qu’elles seraient si le volume d’opérations était semblable et si les opérations étaient négociées dans des conditions de concurrence normale. Ainsi, les termes et conditions ne touchent pas seulement le prix, mais bien d’autres aspects de l’opération, comme les conditions de crédit, les frais spécifiques et les clauses conditionnelles. En outre, s’il s’agit d’une seule opération, il est difficile de déterminer les conditions du marché. L’auditeur doit alors se demander s’il n’y a pas lieu de faire appel à un expert externe pour déterminer la valeur de marché et confirmer que l’opération a été conclue selon des termes et conditions conformes au marché.

Si, au cours de l’audit, l’auditeur relève des opérations qui, à son avis, n’ont pas été conclues dans des conditions de concurrence normale, il doit déterminer si des parties liées sont impliquées et évaluer les conséquences de ces opérations sur l’audit.

Il ne suffit pas que la direction ajoute une préface à l’information qu’elle fournit, du genre « la direction estime que... » ou « l’entreprise est d’avis que... », pour qu’elle soit dispensée de son obligation d’étayer ses déclarations.

Si l’auditeur est dans l’impossibilité de corroborer les déclarations, il doit mentionner la limite de l’étendue de ses travaux dans le rapport d’audit et exprimer une opinion avec réserve ou formuler une impossibilité d’exprimer une opinion. S’il conclut que les déclarations sont trompeuses ou inexactes, il doit insister pour qu’elles soient corrigées, à défaut de quoi il devra (en raison d’une dérogation au référentiel d’information financière pertinent) exprimer une opinion avec réserve ou une opinion défavorable, selon le caractère significatif de l’élément en cause.

Directives connexes

Se reporter à la section BVG Audit 3090 pour obtenir des directives sur le recours à des experts.