5026 Compréhension des risques liés aux changements climatiques de l’entité
sept.-2022

Compréhension des risques liés aux changements climatiques de l’entité

Exigences des NCA

L’auditeur doit mettre en œuvre des procédures d’évaluation des risques afin d’acquérir une compréhension : (NCA 315.19)

  1. des aspects suivants de l’entité et de son environnement :

    1. la structure organisationnelle de l’entité, sa structure de propriété et sa structure de gouvernance ainsi que son modèle d’entreprise, dont la mesure dans laquelle le recours à l’informatique y est intégré,
    2. les facteurs sectoriels, les facteurs réglementaires et les autres facteurs externes pertinents,
    3. les mesures qui sont utilisées par l’entité ou par des parties externes aux fins de l’évaluation de la performance financière de l’entité;
  2. du référentiel d’information financière applicable, des méthodes comptables retenues par l’entité et, le cas échéant, des raisons des changements dans celles‑ci;

  3. de la façon dont les facteurs de risque inhérent influent sur la possibilité que les assertions comportent des anomalies et de la mesure dans laquelle ils influent sur cette possibilité, dans le cadre de la préparation des états financiers conformément au référentiel d’information financière applicable, d’après sa compréhension des éléments énoncés aux alinéas a) et b).

Exigence du BVG

Les changements climatiques sont susceptibles d’avoir une incidence directe ou indirecte sur un grand nombre d’entités. Les impacts des changements climatiques peuvent varier selon divers facteurs, il y a toutefois certains secteurs où les conséquences directes sont plus probables, par exemple les secteurs qui dépendent de l’exploitation minière, du raffinage ou de la combustion de combustibles fossiles; les secteurs dont la suffisance du rendement agricole repose sur les conditions climatiques; ou les secteurs offrant des services d’assurance, des services d’investissement ou des services financiers aux entités qui sont touchées par les changements climatiques. Même si l’entité n’est pas dans un secteur directement touché, il est possible que ses activités soient indirectement touchées, notamment si les changements climatiques ont une incidence sur les chaînes d’approvisionnement, les coûts des intrants, les clients, le financement, l’assurance ou les lois et règlements applicables.

Il incombe à la direction de préparer les états financiers de l’entité conformément au référentiel d’information financière applicable. Les référentiels d’information financière comportent des exigences relatives à la comptabilisation et à l’évaluation de différents éléments des financiers (p. ex. actifs, passifs, produits, charges et flux de trésorerie), ainsi que des obligations d’information. La direction doit veiller à ce que les états financiers, ainsi que les notes aux informations y afférentes, reflètent de manière appropriée l’incidence des changements climatiques.

L’objectif de l’auditeur est d’obtenir l’assurance raisonnable que les états financiers pris dans leur ensemble ne comportent pas d’anomalies significatives, que celles‑ci résultent de fraudes ou d’erreurs. L’auditeur doit comprendre la façon dont les changements climatiques peuvent avoir une incidence sur l’entité, déterminer si ces répercussions peuvent être significatives pour l’entité, évaluer si celles‑ci donnent lieu à des risques d’anomalies significatives contenues dans les états financiers et concevoir des réponses d’audit appropriées à l’évaluation des risques d’anomalies significatives. D’autres directives sur l’évaluation des risques se trouvent aux sections BVG Audit 5040 et BVG Audit 5500.

L’auditeur doit également déterminer si l’évaluation exigée de la direction à l’égard de la continuité de l’exploitation a pris en considération les répercussions matérielles des changements climatiques au moment de relever les événements ou les situations susceptibles de jeter un doute important sur la capacité de l’entité de poursuivre son exploitation et les incidences des hypothèses sous‑jacentes et des données utilisées dans l’évaluation de l’entité. Des directives sur les procédures relatives à la continuité de l’exploitation se trouvent à la section BVG Audit 7520.

La présente sous‑section fournit des directives pour aider les équipes de mission à comprendre les risques liés aux changements climatiques qui peuvent peser sur les entités et à évaluer de manière efficace la probabilité que ces incidences donnent lieu à des risques d’anomalies significatives contenues dans les états financiers, que celles‑ci résultent de fraudes ou d’erreurs.

Compréhension de l’entité et de son environnement

L’auditeur considère les incidences des changements climatiques dans le cadre des procédures mises en œuvre pour acquérir une compréhension de l’entité et la mettre à jour. Le tableau suivant présente certains domaines où l’acquisition d’une compréhension du cadre d’exploitation de l’entité peut comprendre des considérations propres aux changements climatiques.

Domaine Considérations pertinentes
Facteurs sectoriels

Les facteurs sectoriels comprennent les conditions du secteur, dont la concurrence, les relations avec les fournisseurs et les clients ainsi que l’évolution technologique. Il est possible que des entités dans certains secteurs ou lieux géographiques doivent apporter des changements pour assurer la continuité de l’exploitation dans le cas de phénomènes extrêmes, comme les feux incontrôlés ou les inondations. Ces mesures peuvent nécessiter des dépenses importantes et accroître les coûts d’exploitation. Par ailleurs, les entités dans ces secteurs qui ne prennent aucune mesure peuvent subir les conséquences d’interruptions des activités et de pertes matérielles.

Les progrès technologiques à long terme visant à appuyer la transition vers une économie écoénergétique à faibles émissions de carbone peuvent également avoir une incidence importante sur les entités. Par exemple, la conception et l’utilisation de technologies comme l’énergie renouvelable, le stockage dans des batteries ou la séquestration du carbone peuvent influer sur la compétitivité des entités qui utilisent une technologie moins récente, sur les coûts de production et de distribution et, au bout du compte, sur la demande des consommateurs à l’égard des produits et services.

Facteurs réglementaires

L’environnement réglementaire englobe entre autres l’environnement juridique et politique dans lequel l’entité évolue.

Les politiques et les règlements sur les changements climatiques à venir peuvent créer de l’incertitude pour certaines entités. En outre, certains règlements peuvent avoir un effet dissuasif sur les entités quant aux émissions de carbone en imposant des droits ou des taxes sur les sources d’émissions importantes, tandis que d’autres règlements pourraient inciter les entités à adopter des pratiques d’exploitation particulières, par exemple l’obligation ou la recommandation de passer à des sources d’intrants à faibles émissions ou à des méthodes d’utilisation des terres durables.

La modification des règlements ou des politiques sur les changements climatiques peut influer sur un grand éventail d’intrants et d’extrants d’entreprise comme le prix de l’énergie, les taxes sur le carbone, les normes obligatoires liées aux émissions et à l’énergie et/ou les cibles sectorielles.

L’adoption rapide de textes législatifs sur les changements climatiques dans différentes juridictions signifie que les entités doivent se renseigner sur les lois et règlements en vigueur ou les projets de loi ou de règlement liés aux changements climatiques et la mesure dans laquelle ces lois et règlements influent sur les activités de l’entité, ses passifs réels ou éventuels, les activités d’acquisition, de financement ou d’investissement prévues ou les nouveaux projets.

L’incidence financière de tels changements dépend de la nature et du calendrier du changement et elle doit être prise en compte au niveau de l’entité et de ses chaînes d’approvisionnement et de distribution.

Dans certains pays, les autorités de réglementation ont mis en œuvre des obligations liées à la présentation d’informations sur les changements climatiques, ou prévoient de le faire. En acquérant une compréhension de l’entité et de son environnement, l’auditeur doit considérer de telles obligations d’information afin qu’il puisse en tenir compte lors de son évaluation des risques d’anomalies significatives.

L’auditeur doit aussi savoir si l’entité a communiqué certaines informations ou des commentaires publiquement sur la mise en place de mesures spécifiques liées aux répercussions des changements climatiques (p. ex. un engagement envers la carboneutralité avant une date cible) et déterminer s’il est approprié (ou même nécessaire) que l’entité communique ces informations dans les états financiers ou les documents d’information en dehors des états financiers (p. ex. un rapport distinct sur la durabilité ou de la présentation d’information dans une autre partie du rapport annuel de l’entité).

Autres facteurs externes Il peut notamment s’agir de l’incidence des changements climatiques sur la conjoncture économique dans son ensemble, l’évolution des préférences des consommateurs pour des produits écologiques, les taux d’intérêt et la disponibilité du financement. Par exemple, des investisseurs ou des banques peuvent être moins enclins à fournir des capitaux aux entités qui ne semblent pas assumer suffisamment leurs responsabilités en matière d’environnement ou qui sont exposées à de plus grands risques connus liés à l’interruption des activités lors de phénomènes météorologiques extrêmes.
Emplacements géographiques Certains emplacements géographiques sont plus susceptibles d’être directement touchés par les événements liés aux changements climatiques, comme des feux incontrôlés ou des inondations. Si une entité exerce des activités dans de tels emplacements, il peut s’agir d’un risque accru de subir des répercussions liées aux changements climatiques, ce qui peut donner lieu à un risque d’anomalies significatives. Lorsqu’il acquiert une compréhension de l’entité, l’auditeur doit considérer les emplacements géographiques des activités de l’entité, ainsi que ceux de ses fournisseurs et de ses clients (p. ex. les emplacements géographiques des clients assurés par une compagnie d’assurance des biens ou d’assurance dommages) et leur importance pour les activités de l’entité, de même que déterminer si des mesures d’atténuation, comme la délocalisation ou la diversification des fournisseurs ou des clients, sont plausibles, y compris la prise en compte des coûts connexes, des pertes de valeur ou des pertes de revenus.

Compréhension du processus d’évaluation des risques de l’entité

L’auditeur doit acquérir une compréhension des aspects du processus d’évaluation des risques par l’entité qui sont pertinents pour la préparation des états financiers. La compréhension acquise sur le processus d’évaluation des risques comprend un vaste éventail de considérations qui peuvent inclure les risques significatifs liés aux changements climatiques. Le tableau ci‑dessous illustre des exemples de questions que l’auditeur peut examiner lorsqu’il acquiert une compréhension de la façon dont la direction identifie les risques liés aux changements climatiques ayant une incidence sur l’entité. Ces considérations aident l’auditeur à formuler des questions appropriées aux circonstances de la mission afin de mieux comprendre la façon dont la direction et les responsables de la gouvernance ont intégré les considérations liées aux changements climatiques à leurs processus existants d’identification et d’évaluation des risques. Il ne s’agit pas d’une liste obligatoire ou exhaustive de considérations. L’auditeur peut examiner ces questions à la lumière des circonstances propres à la mission, notamment le secteur, les lieux géographiques, les économies et d’autres circonstances, comme les règlements dans les territoires où l’entité évolue.

Élément du processus d’évaluation du risque Questions types
Compréhension du contexte

Dans quelle mesure la direction s’informe‑t‑elle des répercussions prévues par la science des changements climatiques en ce qui concerne son secteur, ses emplacements géographiques et les changements apportés aux politiques et aux règlements?

Comment les équipes des finances de l’entité collaborent‑elles avec les responsables de l’évaluation des impacts climatiques afin d’utiliser les données scientifiques disponibles, y compris l’analyse de scénarios, pour éclairer les informations financières présentées?

Quels renseignements sur le contexte la direction a‑t‑elle recueillis pour se tenir à jour (p. ex. mise à jour de la réglementation, répercussions connues, la façon dont les pairs évaluent et conçoivent des processus d’évaluation des risques liés aux changements climatiques, progrès technologiques récents)?

Comment les considérations relatives aux changements climatiques sont‑elles intégrées à la gestion du risque d’entreprise et aux processus décisionnels connexes?

Qui au sein de l’entité est responsable du processus d’évaluation des risques et quelles sont les ressources à sa disposition?

Les responsables de la gouvernance assurent‑ils la surveillance des activités de gestion des risques et des plans d’atténuation des risques de la direction?

La direction a‑t‑elle eu recours à des experts du domaine pour l’aider à effectuer l’évaluation des risques et, le cas échéant, quelles sont leurs compétences et quel est leur niveau de compréhension des objectifs, de la stratégie et des activités de l’entité?

Objectifs et étendue des processus d’évaluation des risques de la direction

L’objectif et le résultat attendu du processus d’évaluation des risques ont‑ils été définis?

Les risques et les occasions liés aux changements climatiques (p. ex. transition énergétique vers une technologie renouvelable ou à faibles émissions de carbone) ont‑ils été pris en considération?

Quels types d’occasions ont été considérées? Sur quels critères la sélection a‑t‑elle été fondée?

Des facteurs propres au secteur et à la géographie ont‑ils été pris en compte?

La chaîne de valeur en entier a‑t‑elle été prise en considération, c’est‑à‑dire à la fois en amont et en aval?

À quel niveau l’évaluation des risques a‑t‑elle été menée (au niveau de l’entité, du secteur d’exploitation, des produits et/ou services, de la catégorie d’actifs ou de passifs, ou des actifs, des passifs ou des opérations)?

Quel horizon temporel a été retenu pour l’évaluation des incidences futures?

Les répercussions des changements climatiques sur les conditions et tendances macroéconomiques ont‑elles été prises en considération?

Comment l’évaluation des risques a‑t‑elle été menée (par qui, quand, comment et au moyen de quels outils, sources d’information ou modèles)?

Évaluation du risque lié aux changements climatiques

Quels sont les impacts sévères et/ou chroniques qui ont été étudiés?

Quels scénarios climatiques ont été utilisés et quelle est la source des hypothèses?

Comment a‑t‑on intégré les données sur le climat et les données socioéconomiques dans les scénarios climatiques?

Comment la direction détermine‑t‑elle que les risques identifiés concordent avec les scénarios utilisés?

Comment la direction a‑t‑elle recensé les nouvelles ou possibles modifications de la réglementation ou des politiques, dans toutes les juridictions, pouvant avoir une incidence sur l’entité?

Comment la direction a‑t‑elle recensé les opérations, les fournisseurs ou les marchés qui peuvent être touchés par l’évolution des préférences des consommateurs pour des produits écologiques, la transition vers des économies à faibles émissions de carbone, la transition de l’entité vers des produits à faibles émissions de carbone?

Quel horizon temporel la direction a‑t‑elle utilisé pour étudier les risques liés aux changements climatiques, notamment la variabilité du calendrier de transition des différents éléments des activités de l’entité ou de la chaîne de valeur?

La direction a‑t‑elle examiné toute mesure antérieure prise par l’entité pouvant présenter un risque lié aux changements climatiques, notamment les coûts de dépollution environnementale ou les litiges et les revendications possibles découlant de mesures antérieures?

Surveillance et gestion des risques liés aux changements climatiques et information y afférente

A-t‑on pris en considération un éventail de mesures de gestion du risque? Par qui? Sur quelles informations s’est‑on fondées?

Comment a‑t‑on établi la priorité des mesures de gestion du risque et comment ont‑elles été choisies à partir d’une gamme de mesures possibles? Comment les risques liés aux changements climatiques seront‑ils intégrés au processus de surveillance? Qu’est‑ce qui sera suivi? Par qui? À quelle fréquence?

Comment les incidences financières des risques identifiés ont‑elles été évaluées et incorporées aux processus de budgétisation et d’information financière existants?

Quel est le rôle joué par les responsables de la gouvernance dans la surveillance des processus d’évaluation des risques de l’entité, y compris les risques liés aux changements climatiques?

Quelles mesures la direction a‑t‑elle prises pour s’assurer que la nouvelle réglementation ou les nouvelles attentes à l’égard des informations à fournir ont été respectées, et qu’il y a une base raisonnable pour les informations présentées dans le rapport annuel ou communiquées par voie de notes?

Identification des risques d’anomalies significatives

Les répercussions des changements climatiques sont prises en compte dans le cadre des procédures d’audit mises en œuvre pour identifier et évaluer les risques d’anomalies significatives, que celles‑ci résultent de fraudes ou d’erreurs. D’après sa compréhension de l’entité, ce qui comprend son secteur, ses activités et des considérations réglementaires, ainsi que l’évaluation par la direction des risques liés aux changements climatiques, l’auditeur considère la façon dont les risques liés aux changements climatiques peuvent avoir une incidence significative sur les états financiers de l’entité. S’il s’attend à ce que ces risques aient une incidence significative sur l’entité, il se fonde sur cette compréhension pour déterminer si les répercussions des changements climatiques peuvent donner lieu à des risques d’anomalies significatives, qu’elles résultent de fraudes ou d’erreurs, au niveau des états financiers ou au niveau des assertions contenues dans les postes des états financiers.

Comme les changements climatiques peuvent avoir une grande diversité de répercussions sur les activités futures de l’entité, et que l’estimation de ces impacts comporte de façon inhérente un degré de complexité et d’incertitude, il est très important que l’auditeur considère la manière dont l’incidence des changements climatiques a été prise en compte par l’entité au moment de préparer les estimations comptables lors de l’évaluation des risques d’anomalies significatives. L’auditeur doit déterminer si les changements climatiques peuvent influer sur les hypothèses importantes de l’entité à l’égard des activités et des flux de trésorerie futurs, qui faisaient partie des hypothèses et des données utilisées par la direction pour préparer les estimations comptables. Par exemple, si les changements climatiques ont une incidence importante sur l’entité, la direction peut devoir réévaluer ses analyses de dépréciation d’actifs et l’auditeur peut devoir réviser ses procédures d’audit pour tenir compte d’un degré plus élevé d’incertitude d’estimation sous‑tendant la projection des flux de trésorerie dans l’évaluation de la direction.

De même, l’auditeur doit déterminer si l’évaluation requise par la direction de la capacité de l’entité de poursuivre son exploitation a pris en compte les répercussions significatives des changements climatiques sur les hypothèses sous‑jacentes et les données utilisées dans l’évaluation de la continuité de l’exploitation de l’entité.

Le tableau ci‑dessous donne des exemples de considérations liées aux changements climatiques qui peuvent être pertinentes pour l’auditeur dans sa mise en place des procédures d’évaluation des risques pour certaines catégories d’opérations et certains soldes de comptes. Ces considérations relatives au risque lié aux changements climatiques peuvent influer sur la comptabilité et la présentation de l’information financière de l’entité et sont donc pertinentes pour l’évaluation par l’auditeur des risques d’anomalies significatives. Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive des considérations relatives au risque ou des incidences sur les états financiers.

Secteur d’information financière Exemples de considérations relatives au risque
Produits
  • Baisse de la demande de produits et de services, entraînant une diminution des produits. Par exemple, la demande peut diminuer si une entité doit augmenter les prix de vente pour compenser la hausse des coûts des intrants causée par des mécanismes de tarification du carbone mis en œuvre pour réguler les émissions. En outre, la demande peut diminuer en raison de l’opinion des consommateurs et la préférence de ces derniers pour d’autres produits ou services ayant une faible empreinte écologique.

  • Les produits diminuent en raison d’événements extrêmes, p. ex. la perte d’installations de production causée par des feux incontrôlés ou des inondations.

Actifs et passifs
  • La radiation ou le raccourcissement de la durée économique d’actifs existants, par exemple comme conséquence de changements dans les politiques exigeant de nouvelles technologies de production ou comme résultat de cessions ou d’abandons de biens et/ou d’immobilisations corporelles situés dans des emplacements comportant un risque élevé.

  • Dépréciations d’actifs financiers et non financiers. Les questions liées aux changements climatiques peuvent donner des indications qu’un actif (ou un groupe d’actifs) est déprécié.

  • Baisse des justes valeurs d’actifs comme les réserves de combustibles fossiles, les évaluations de terres, les évaluations des valeurs mobilières.

  • De nouveaux ajustements ou provisions, ou une hausse de ceux‑ci, notamment pour comptabiliser des obligations liées aux changements apportés aux exigences réglementaires pour atténuer les perturbations environnementales ou comptabiliser des provisions pour contrats déficitaires découlant de contrats d’approvisionnement non rentables ou de la résiliation de contrats de location. De même, les informations à fournir concernant l’augmentation de la probabilité ou l’ampleur des passifs éventuels qui résultent d’amendes ou de pénalités imposées en cas de non‑conformité aux normes ou aux règlements en matière de changements climatiques.

Coûts et dépenses

Les répercussions des changements climatiques peuvent causer une hausse des coûts d’exploitation de l’entité et des dépenses en immobilisations qui peuvent avoir de vastes conséquences sur l’information financière et la conformité. Par exemple, la baisse de la rentabilité et des flux de trésorerie actuels et futurs peut entraîner la diminution de la valeur des actifs et des dépréciations, le non‑respect des clauses restrictives de prêts et même jeter des doutes sur la continuité de l’exploitation de l’entité.

Voici des exemples, non exhaustifs, de la façon dont les changements climatiques peuvent accroître les coûts et les dépenses de l’entité :

  • Augmentation des dépenses en immobilisations nécessaires pour acquérir et mettre en œuvre des technologies nouvelles ou de substitution, ce qui accroît les coûts d’exploitation.

  • Hausse des coûts de réparation ou de la mise en place de mesures de sécurité physique pour gérer la probabilité accrue d’événements climatiques sévères.

  • Augmentation des coûts de production et de distribution en raison d’une hausse des coûts des intrants (p. ex. eau, énergie, intrants en amont de la chaîne d’approvisionnement, transport).

  • Hausse du coût de la main‑d’œuvre, par exemple, qui découle de l’augmentation du nombre d’employés et des mesures de santé et de sécurité mises en œuvre par l’entité pour protéger le personnel des événements météorologiques extrêmes.

  • Augmentation des primes d’assurance ou réduction possible de la disponibilité d’assurances dans des secteurs ou des emplacements comportant des risques élevés.

  • Hausse des coûts découlant de nouvelles exigences réglementaires en matière de conformité.

Capital et financement

Les répercussions des changements climatiques peuvent entraver l’accès des entités aux capitaux et peuvent aussi rendre plus difficile la conformité aux clauses des contrats. Si la rentabilité et les flux de trésorerie d’une entité diminuent, il est généralement plus difficile ou coûteux d’attirer du financement par emprunt ou par capitaux propres et il peut devenir plus difficile de respecter les clauses restrictives des contrats existants. Certains investisseurs et prêteurs ont aussi commencé à considérer les incidences liées aux changements climatiques des activités d’une entité et/ou les engagements de l’entité visant à réduire son impact sur le climat dans la prise de décisions et l’établissement des conditions. L’incapacité d’obtenir des capitaux suffisants ou la non‑conformité aux clauses restrictives de prêts peuvent, entre autres, jeter des doutes sur la continuité de l’exploitation de l’entité. Voici des exemples, non exhaustifs, de manières dont les répercussions des changements climatiques peuvent nuire à la capacité de l’entité d’obtenir des capitaux et du financement ou de respecter les clauses restrictives :

  • Incapacité d’attirer suffisamment de capitaux pour assurer le maintien ou la croissance des activités parce que le secteur de l’entité est reconnu pour ses niveaux élevés de gaz à effet de serre.

  • Non-conformité aux clauses restrictives de prêts liées à l’atteinte des cibles climatiques de l’entité.

  • Diminution de la capacité d’emprunt en raison d’une baisse de la valeur des biens affectés en garantie, découlant par exemple de la dépréciation d’actifs ou de l’impossibilité d’être assuré.

Information à fournir dans les états financiers et autres informations

La direction de l’entité est responsable de la préparation des états financiers, y compris les informations liées aux changements climatiques, conformément au référentiel d’information financière et des exigences réglementaires applicables. L’auditeur doit prendre en considération ces informations dans son évaluation des risques d’anomalies significatives contenues dans les états financiers de l’entité. Il doit également déterminer si des informations à fournir dans les états financiers ont été omises, car l’omission d’informations nécessaires pour aider les utilisateurs visés à comprendre les risques significatifs liés aux changements climatiques peut aussi donner lieu à des anomalies significatives. Par exemple, si l’entité a rendu publics les changements significatifs qu’il devra apporter à son modèle d’exploitation si un nouveau projet de règlement sur les émissions de carbone est adopté, il est probable que l’entité devra fournir des informations sur cette incertitude possiblement significative dans ses états financiers.

Certaines entités produisent un « rapport sur la durabilité » distinct ou encore fournissent des informations sur leurs engagements et/ou mesures climatiques dans le rapport annuel présenté aux parties prenantes. Dans de nombreux cas, le référentiel d’information financière applicable ou d’autres règlements n’exigent pas la présentation de ces informations. Ces dernières ne sont donc pas fournies dans les états financiers de l’entité. La NCA 720, Responsabilités de l’auditeur concernant les autres informations, précise que la responsabilité de l’auditeur se limite à apprécier s’il existe une incohérence significative entre les autres informations et les états financiers, ainsi qu’entre les autres informations et la connaissance qu’il a acquise au cours de l’audit. L’auditeur lit et apprécie les autres informations sur les répercussions des changements climatiques qui peuvent avoir été fournies dans le rapport annuel de l’entité et détermine s’il existe de telles incohérences significatives. Par exemple, une déclaration dans le rapport annuel selon lequel l’entité ne s’attend pas à ce que les changements climatiques aient une incidence significative sur les activités peut être incohérente avec l’information fournie dans les états financiers si l’entité a fait des dépenses en immobilisations significatives à l’une de ses installations de fabrication afin de mettre en œuvre une nouvelle technologie nécessaire pour se conformer à de nouveaux règlements sur les émissions de carbone.