7043 Test acceptation-rejet
juil.-2017

Aperçu

La présente section traite des questions suivantes :

  • objectif du test acceptation-rejet;
  • comment et quand utiliser le test acceptation-rejet;
  • différences entre le test acceptation-rejet et les tests des contrôles.
Objectif du test acceptation-rejet

Directives du BVG

L’objectif du test acceptation-rejet, aussi appelé test des attributs, est d’obtenir des éléments probants suffisants pour être en mesure d’accepter ou de rejeter une caractéristique pertinente. Il ne comporte pas d’extrapolation d’une anomalie monétaire à un compte ou à une population; par conséquent, il ne faut utiliser le test acceptation-rejet que si l’on est intéressé par un attribut ou une caractéristique en particulier, et non par un solde monétaire.

  • L’auditeur accepte l’affirmation que l’objectif du sondage a été atteint lorsque le test aboutit à un nombre d’écarts inférieur à celui qu’il a jugé acceptable au départ.

  • L’auditeur rejette l’affirmation que l’objectif du test a été atteint lorsque le nombre d’écarts détectés à la suite du test est supérieur à celui qu’il a jugé acceptable au départ. Si le test est rejeté, la source des écarts doit être identifiée, communiquée au client, et ensuite des travaux supplémentaires doivent être réalisés pour atteindre l’objectif de l’audit. Dans certains cas, cela peut se faire seulement après que la situation à l’origine des écarts a été corrigée.

Déterminer si le test acceptation-rejet est la méthode de sélection appropriée

Directives du BVG

Généralement, pour tester une valeur monétaire (seule ou conjointement avec d’autres assertions) le sondage en audit constitue la méthode de test appropriée, et non pas le test acceptation-rejet (en supposant que l’on ne peut pas obtenir d’éléments probants suffisants au moyen du test ciblé). En se concentrant sur les assertions auxquelles il s’intéresse, l’auditeur peut déterminer si l’objectif du test est d’obtenir des éléments probants directs concernant des valeurs monétaires ou des anomalies monétaires potentielles. Lorsque l’on utilise des tests de détail pour réunir des éléments probants concernant les assertions relatives à l’évaluation et l’imputation (soldes) et à l’exactitude (opérations), l’auditeur doit tenter généralement d’obtenir des éléments probants directs touchant des valeurs monétaires et des anomalies potentielles. Toutefois, il peut être approprié de tester l’exactitude de montants qui ne sont pas des soldes monétaires, mais qui sont plutôt utilisés comme attributs en utilisant le test acceptation-rejet.

Lorsque le sondage se concentre sur d’autres assertions, il faut généralement obtenir des éléments probants indirects concernant des valeurs monétaires ou des anomalies potentielles. Par exemple, lorsque l’auditeur teste si toutes les expéditions ont été comptabilisées (un attribut), il sait qu’il existe une anomalie potentielle quant aux articles expédiés non comptabilisés, mais il ne lui est pas toujours possible de quantifier ce montant et d’estimer l’anomalie monétaire. Dans de telles circonstances, le test acceptation-rejet peut être appliqué. Cependant, les procédures d’audit sont normalement conçues pour tester plusieurs assertions pertinentes, et si une valeur monétaire est également testée à l’aide de ce test, la méthode de test la plus efficiente et la plus efficace est probablement le sondage et non le test acceptation-rejet.

Le sondage en audit comporte certains avantages importants par rapport au test acceptation-rejet. Par exemple, le sondage en audit peut prendre en compte plusieurs erreurs, tant qu’elles n’atteignent pas une valeur monétaire élevée qui est inacceptable; à l’opposé, plusieurs écarts dans le cadre d’un test acceptation-rejet entraîneraient le rejet du test.

Avant d’effectuer un test acceptation-rejet, il faut déterminer s’il s’agit du test approprié compte tenu des circonstances. Les tests des contrôles, les procédures analytiques de corroboration et les tests ciblés devraient être envisagés avant d’avoir recours au test acceptation-rejet.

Le tableau ci‑dessous présente les assertions pour lesquelles les sondages non statistiques et les tests acceptation‑rejet pourraient être appropriés selon les circonstances y compris si un solde monétaire ou un attribut est testé :

Solde (S) /
Opération (O)

Assertion

Sondages non statistiques

Tests acceptation-rejet

S/O

Exhaustivité

Exh.

√ *

O

Exactitude

Exa.

√ X**

O

Séparation des périodes

SP

√ ***

S/O

Existence/Réalité

Exi/Ré

S

Droits et obligations

DO

S

Évaluation/Imputation

É

X

S/O

Présentation et informations à fournir

PI

* Lorsque l’on utilise les sondages d’audit pour tester l’exhaustivité, le plan pour détecter ce type d’anomalie doit prévoir une sélection à partir d’une source qui fournira les éléments probants appropriés quant à savoir s’il y a ou non une sous-évaluation.

** Il peut être approprié de tester l’exactitude de montants qui ne sont pas des soldes monétaires, mais qui sont plutôt utilisés comme attributs en utilisant le test acceptation-rejet, par exemple, rapprocher le prix d’une facture au fichier des données permanentes de la liste de prix. De plus, retenons que nous pouvons utiliser le test acceptation-rejet pour obtenir des éléments probants au sujet de l’exactitude des revenus dans certaines circonstances. Voir les lignes directrices de la section BVG Audit 7011.1.

*** Il n’est généralement pas commun d’utiliser les sondages d’audit pour tester la séparation des périodes en raison des difficultés possibles d’extrapoler à la population les anomalies détectées.

Guides pratiques

Les schémas ci-dessous peuvent aider l’auditeur à déterminer quelle est la méthode de test (seule ou combinée à d’autres méthodes) à utiliser :

Exemples de circonstances où le test acceptation-rejet est approprié

Directives du BVG

Voici des exemples de situations où le test acceptation-rejet est approprié (c.-à-d. lorsque l’extrapolation de la valeur des anomalies est impossible ou inappropriée) :

  • Pour tester l’exactitude arithmétique du montant total figurant sur la liste des comptes clients en calculant uniquement le total de certaines pages ou de certains soldes de client. Si aucune anomalie n’est décelée, on peut accepter le test et conclure que le solde total de la liste des comptes clients est exact. Par ailleurs, si une erreur arithmétique est relevée, il faut habituellement rejeter l’exactitude de la liste, demander au client de corriger les causes de l’erreur, recalculer le total de la liste, puis effectuer le test à nouveau.

  • Pour accepter ou rejeter une population de rapprochements bancaires, en effectuant les tests uniquement sur un échantillon de rapprochements, lorsque les processus et procédures qui s’appliquent à l’ensemble des rapprochements sont les mêmes (cela s’applique généralement aux clients de services financiers).

  • Pour tester l’exactitude des données de recensement envoyées à un cabinet d’actuaires (p. ex. date de naissance, date d’embauche).

  • Pour tester l’exactitude du classement chronologique des factures et corroborer la politique de l’entité sur la radiation de factures après un certain temps.

  • Pour rapprocher les comptages de l’observation d’un inventaire physique, des étiquettes à la liste sommaire (exhaustivité et exactitude), puis de la liste sommaire aux étiquettes (existence ou inclusion erronée et exactitude).

  • Pour effectuer des tests de séparation des périodes portant sur les comptes clients ou les ventes pour les clients dont les contrôles séquentiels des factures et des expéditions sont inefficaces (p. ex. le sondage ciblé n’est pas approprié).

  • Pour effectuer des tests sur les rapprochements bancaires au moyen de la sélection des éléments de rapprochement à tester, lorsqu’il n’est pas pratique d’effectuer un test sur l’ensemble des éléments ni de cibler les éléments de rapprochement de grande valeur. Par exemple, sélectionner des chèques en circulation et vérifier si les chèques ont été compensés après la fin de l’exercice.

Exemples de circonstances où le test acceptation-rejet n’est pas approprié

Directives du BVG

Voici des exemples de situations où le test acceptation-rejet n’est pas approprié :

  • Pour tester les assertions relatives à l’existence, à l’évaluation et à l’exactitude concernant des comptes clients, lorsqu’un échantillon d’éléments à tester est tiré du solde de compte en fin d’exercice ou à une date intermédiaire et que le test exige la confirmation d’une tierce partie ou la mise en œuvre d’autres procédures comme la vérification par rapprochement des comptes clients comptabilisés et des encaissements subséquents ou des documents-sources (p. ex. bon de commande ou documents d’expédition).

  • Pour tester la valeur des stocks (si l’on teste le sommaire définitif des stocks et les feuilles de comptage, le test acceptation-rejet est approprié, mais si l’on teste la valeur, le sondage en audit est approprié).

  • Pour tester les ajouts d’immobilisations par rapport aux factures pertinentes.

  • Pour tester les passifs non comptabilisés lorsque les sondages ciblés, en termes de valeurs monétaires ou de risques (p. ex. près de la fin de l’exercice), ne peuvent pas fournir d’éléments probants suffisants. Si d’autres éléments probants doivent être obtenus au moyen de tests de détail, il faut effectuer un sondage non statistique sur la population restante n’ayant pas encore fait l’objet de tests (c.-à-d. en deçà de la portée du test ciblé). Il faudra envisager de tester plusieurs périodes séparément (p. ex. tous les 15 jours) pour vérifier si les passifs non comptabilisés extrapolés sont ramenés à des montants peu élevés, à mesure que l’on s’éloigne de la fin de la période.

  • Pour tester les dépenses au titre des réparations et de l’entretien.

  • Pour recalculer la charge d’amortissement au moyen de la sélection d’éléments individuels aux fins du recalcul. Il faut noter que, dans bien des cas, les tests touchant le caractère raisonnable qui sont effectués dans le cadre de la mise en œuvre de procédures analytiques à un niveau désagrégé peuvent fournir des éléments probants suffisants ou réduire le niveau d’éléments probants à obtenir au moyen de tests portant sur des éléments individuels.

  • Pour tester la valeur nette de réalisation (VNR) des stocks à l’aide de rapports sur la marge brute par produit.

Pour chacun des exemples ci-dessus, il faut utiliser le test ciblé ou le sondage en audit.

Guide pratique

Le texte portant sur les tests de détail, à la section BVG Audit 7041, fournit des directives supplémentaires sur le type de tests de détail à utiliser.

Différences entre tester des attributs à l’aide du test acceptation-rejet et les tests des contrôles

Directives du BVG

Les tests acceptation-rejet, qui sont des tests de détail, peuvent parfois ressembler aux tests des contrôles, car dans les deux cas, on teste un attribut ou une caractéristique. Ils ont toutefois des objectifs différents. Les tests des contrôles visent à déterminer si un contrôle fonctionne efficacement. Les tests de détail, quant à eux, visent à détecter les anomalies significatives au niveau des assertions. Bien que les erreurs ne fassent pas l’objet d’une extrapolation, le test acceptation-rejet sert tout de même à déterminer si la population comporte des anomalies significatives. Si le nombre d’écarts repérés est supérieur à celui qui est acceptable, le test est rejeté, car il ne fournit pas les éléments probants souhaités.

La taille requise des échantillons pour les tests des contrôles n’est pas nécessairement la même que celle requise pour les tests acceptation-rejet, même si ces deux types de tests peuvent paraître semblables. Les tests de détail et les tests des contrôles sont deux types de tests différents qui ne fonctionnent pas nécessairement aux mêmes niveaux de confiance et aux mêmes taux d’écarts.

Si l’attribut qui nous intéresse est un contrôle, il faut se reporter aux directives sur les tests des contrôles, à la section BVG Audit 6053.