7033 Utilisation des procédures analytiques de corroboration
juil.-2017

Définition des procédures analytiques de corroboration et introduction au processus en quatre étapes

Directives des NCA

Les procédures de corroboration mises en œuvre par l’auditeur au niveau des assertions peuvent consister en des tests de détail, des procédures analytiques de corroboration ou une combinaison des deux. Le choix des procédures d’audit à mettre en œuvre, y compris la décision d’utiliser ou non des procédures analytiques de corroboration, repose sur le jugement de l’auditeur quant à l’efficacité et l’efficience attendues des procédures d’audit dont il dispose en vue de ramener le risque d’audit au niveau des assertions à un niveau suffisamment faible. (CAS 520.A4)

L’auditeur peut s’enquérir auprès de la direction de la disponibilité et de la fiabilité des informations nécessaires à la mise en œuvre de procédures analytiques de corroboration, ainsi que des résultats de telles procédures mises en œuvre par l’entité. Il peut être efficace pour l’auditeur d’utiliser des données analytiques préparées par la direction, à condition qu’il soit convaincu qu’elles ont été correctement préparées. (CAS 520.A5)

Directives du BVG

Les procédures analytiques de corroboration jouent un rôle important dans le cadre d’une stratégie d’audit axée sur le risque. Puisque les procédures analytiques de corroboration peuvent être plus efficaces ou efficientes que les tests de détail, pour des comptes ou des assertions pour lesquels il existe des corrélations plausibles, l’auditeur cherchera à obtenir les éléments probants nécessaires au moyen de procédures analytiques de corroboration avant d’effectuer des tests de détail, ou à la place de ces derniers, lorsqu’il est à la fois efficace et efficient de le faire.

En raison de leur nature, les procédures analytiques de corroboration permettent souvent de fournir des éléments probants sur plusieurs assertions, de mettre en évidence des problèmes d’audit qu’un examen détaillé ne ferait peut-être pas ressortir et d’attirer l’attention de l’auditeur sur les secteurs nécessitant des investigations complémentaires. De plus, la mise en œuvre des procédures analytiques de corroboration permet de repérer des risques ou des déficiences dans le contrôle interne qui, de prime abord, n’avaient pas été détectés. Cela pourrait amener l’auditeur à réévaluer sa stratégie d’audit et à rechercher un niveau d’assurance plus élevé que prévu au moyen des procédures de corroboration.

Les procédures analytiques de corroboration peuvent aussi attirer l’attention de l’auditeur sur les secteurs présentant un risque accru. L’assurance obtenue au moyen de procédures analytiques de corroboration efficaces réduira le niveau d’assurance à obtenir des autres tests.

Processus en quatre étapes

Lors de la mise en œuvre des procédures analytiques de corroboration, il faut tenir compte des quatre étapes ci-dessous et documenter les étapes dans les feuilles de travail :

ÉTAPE 1 : Élaboration d’une attente de manière indépendante
ÉTAPE 2 : Définition d’un écart ou d’un seuil important
ÉTAPE 3 : Calcul de l’écart
ÉTAPE 4 : Investigation des écarts importants et formulation de conclusions

Il faut noter que le processus en quatre étapes est un processus de réflexion conçu pour normaliser la mise en œuvre des procédures analytiques et en améliorer la qualité. La rigueur avec laquelle on l’applique influe sur le niveau d’assurance que l’on peut obtenir ou s’attendre à obtenir des procédures, et vice versa.

Bien que ce ne soit pas obligatoire, on peut également utiliser ce processus pour effectuer des procédures analytiques au moment de l’évaluation des risques et de la conclusion générale.

Niveau d’assurance

La nature et le niveau d’assurance qu’on souhaite obtenir au moyen des procédures analytiques de corroboration dépendent principalement du risque d’anomalies significatives, compte tenu des travaux sur les contrôles et des autres procédures de corroboration.

Le niveau d’assurance obtenu à partir des procédures analytiques de corroboration dépend de la précision de la valeur attendue et du seuil fixé. Plus le niveau d’assurance souhaité est élevé, plus la valeur attendue est précise et plus le seuil fixé est bas. Quatre facteurs affectent la précision de l’attente (valeur attendue) :

  • La fiabilité de la source des données utilisées (p. ex. interne vs externe). Plus les données utilisées pour définir les attentes sont fiables, plus le niveau d’assurance obtenu sera élevé.
  • La désagrégation des données (p. ex. données mensuelles vs données annuelles).
  • La prévisibilité des comptes (p. ex. les comptes de l’état des résultats tendent à être plus prévisibles que les comptes de bilan).
  • Le type de procédure analytique (p. ex. analyse des tendances vs contrôle de vraisemblance).

Plus le niveau d’assurance recherché des procédures analytiques est élevé; plus les corrélations doivent être prévisibles pour définir l’attente. Par conséquent, il arrive que les procédures analytiques de corroboration ne soient pas le test de corroboration le plus efficace ou le plus efficient pour certains comptes ou certaines assertions. Une simple analyse des tendances ou des « fluctuations » fournit habituellement des attentes moins précises. De façon générale, plus les données utilisées pour définir les valeurs attendues sont désagrégées, plus les valeurs attendues seront précises. Toutefois, il faut également tenir compte de la fiabilité des données désagrégées. Par exemple, certaines données trimestrielles peuvent être moins fiables que les données annuelles, car elles ne font pas l’objet d’un audit ou ne sont pas assujetties aux mêmes contrôles que les données annuelles. L’analyse comparative par rapport aux données du secteur, des concurrents et/ou des pairs permet aussi d’augmenter la précision des attentes. Afin de s’assurer que la documentation est adéquate, il faut utiliser les procédures analytiques de corroboration pour le poste des états financiers concerné du classeur pertinent : IFRS ou NCSP — Tests de corroboration.

La confiance que l’on accordera aux résultats obtenus des procédures analytiques de corroboration variera en fonction de l’évaluation du risque que ces procédures puissent identifier des corrélations attendues alors qu’en réalité, une anomalie significative existe. Pour cette raison, les procédures analytiques de corroboration peuvent ne pas être efficaces dans le cas de risque identifié de fraude.

Si le risque évalué au niveau des assertions est jugé important, l’auditeur mettra en œuvre des procédures de corroboration adaptées à ce risque. Si l’approche retenue se limite à des procédures de corroboration, elles doivent comprendre des tests de détail.