10010 Missions d’assurance limitée
juil.-2020

Aperçu

Exceptionnellement, le BVG réalise des missions d’assurance limitée (examen). Lors d’une mission d’assurance limitée, le professionnel en exercice met en œuvre des procédures qui sont significatives, mais limitées par rapport à celles devant être mises en œuvre dans le cadre d’une mission d’assurance raisonnable.

Une mission d’assurance limitée est une mission d’assurance dans laquelle le professionnel en exercice ramène le risque de mission à un niveau acceptable compte tenu des circonstances de la mission, mais où ce risque est plus élevé que dans le cadre d’une mission d’assurance raisonnable.

Le Bureau du vérificateur général du Canada (BVG) réalise constamment des missions d’assurance raisonnable (audits). Le professionnel en exercice fournit une assurance raisonnable en prenant en considération les composantes du risque de mission (risque inhérent, risque lié au contrôle et risque de non‑détection) au cours de l’étape de la planification de l’audit et en veillant à ce que les objectifs de l’audit, les critères, les procédures et les tests prévus soient suffisants pour ramener le risque à un niveau faible. À ce niveau d’assurance, le professionnel en exercice ramène le risque de mission à un niveau suffisamment faible comme fondement à l’expression de sa conclusion.

Cette section porte sur les exigences relatives à la réalisation d’une mission d’assurance limitée. Elle décrit les différences entre une mission d’assurance limitée et une mission d’assurance raisonnable. Toutes les autres sections du Manuel pour les missions d’appréciation directe s’appliquent aussi aux missions d’assurance limitée, sauf indication contraire.

Politiques du BVG

Un rapport d’assurance limitée doit porter un titre qui communique le niveau d’assurance fourni. [nov.-2016]

L’équipe d’audit doit réaliser la mission d’assurance limitée en se conformant à toutes les politiques du Bureau, qui sont énoncées dans le Manuel pour les missions d’appréciation directe du BVG, notamment au Système de gestion de la qualité, sauf pour ce qui suit :

  • la nécessité d’acquérir une compréhension des contrôles internes pertinents pour l’audit dans le cadre de l’acquisition d’une compréhension de l’objet considéré (Manuel pour les missions d’appréciation directe, section 4010);

  • la nécessité de procéder à une planification de l’audit fondée sur les risques pour définir l’étendue et l’approche de l’audit (Manuel pour les missions d’appréciation directe, section 4020);

  • la nécessité de consulter un expert interne (ou spécialiste interne) si cela est nécessaire à la lumière de l’évaluation des risques réalisée à l’étape de la planification de l’audit (Manuel pour les missions d’appréciation directe, section 4020);

  • la nécessité de réévaluer les risques tout au long de la planification et de la réalisation de l’audit en fonction des changements de circonstances (Manuel pour les missions d’appréciation directe, section 4020);

  • la nécessité pour le responsable de la mission de s’assurer que l’évaluation des risques est toujours valable avant de conclure l’audit (Manuel pour les missions d’appréciation directe, section 7021). [nov.-2016]

Directives du BVG

Le Bureau effectue très rarement des missions d’assurance limitée. Les utilisateurs de nos rapports peuvent ne pas comprendre la différence entre une mission d’assurance raisonnable (audit) et une mission d’assurance limitée (examen). Ils pourraient par conséquent accorder par inadvertance une trop grande confiance à une ou à des conclusions exprimées dans un rapport d’assurance limitée, ce qui pourrait faire peser un risque à la fois sur les utilisateurs et sur le Bureau.

Toutes les autres sections du Manuel pour les missions d’appréciation directe s’appliquent aussi aux missions d’assurance limitée, sauf indication contraire ci‑après.

Le système de gestion de la qualité, notamment les consultations auprès des Services juridiques du Bureau et des Communications, s’applique aux missions d’assurance limitée.

Tous les modèles et outils visant les missions d’assurance raisonnable doivent être utilisés aussi pour les missions d’assurance limitée, sauf qu’il n’est pas nécessaire de remplir les modèles sur les risques suivants : Identification des risques fonctionnels (MIRF), et Évaluation des risques et des contrôles (MERC), ni les étapes correspondantes dans le dossier d’audit.

Il y a trois grandes différences entre une mission d’assurance raisonnable et une mission d’assurance limitée :

  1. Compréhension de l’objet considéré : Comme l’indique le paragraphe A103, le professionnel en exercice possède une compréhension moins approfondie de l'objet considéré et des autres circonstances de la mission lorsqu'il procède à une mission d'assurance limitée que lorsqu'il procède à une mission d'assurance raisonnable. Cela a deux conséquences :

    1. Dans le cadre d’une mission d’assurance limitée, l’équipe doit acquérir une compréhension de l’objet considéré suffisante pour pouvoir identifier les secteurs susceptibles de compter des écarts importants. Alors que dans le cadre d’une mission d’assurance raisonnable, l’équipe doit acquérir une compréhension plus approfondie pour pouvoir à la fois identifier et évaluer les risques d’écarts importants. L’équipe d’audit doit exercer son jugement professionnel pour déterminer le moment où elle a acquis et documenté la compréhension nécessaire compte tenu du niveau d’assurance à fournir.

    2. Il n’est pas nécessaire dans le cadre d’une mission d’assurance limitée d’obtenir une compréhension du contrôle interne pertinent eu égard à la mission. Bien que l’auditeur puisse identifier ou acquérir une compréhension du contrôle interne pertinent par rapport à l'objet considéré dans le cadre de certaines missions d'assurance limitée, c'est rarement le cas.

  2. Nature, calendrier et étendue des procédures : Comme l’explique le paragraphe A5, les éléments probants à obtenir dans le cadre d’une mission d’assurance limitée se limitent normalement à ceux qui peuvent être obtenus grâce à des demandes d’informations, à des procédures analytiques et à des entretiens, pour permettre au professionnel en exercice de conclure que l’objet considéré est plausible dans les circonstances. Contrairement à une mission d’assurance raisonnable, lors d’une mission d’assurance limitée, le professionnel en exercice ne recherche pas normalement une corroboration des éléments probants obtenus dans la mesure où les informations obtenues au moyen de la mise en œuvre des procédures d’audit lui semblent plausibles dans les circonstances.
     

  3. Rapport : La conclusion est exprimée sous forme négative dans le cas d’une mission d’assurance limitée, comme suit : « que sur la base des procédures mises en œuvre et des éléments probants obtenus, le professionnel en exercice n’a rien relevé […] ». Il est possible aux termes de la norme qu’une mission ait plusieurs objectifs, avec conclusion pour chacun des objectifs, selon des niveaux différents d’assurance. Chaque conclusion est alors exprimée sous la forme qui convient selon qu’il s’agit d’une mission d’assurance raisonnable ou d’une mission d’assurance limitée. Il n’est cependant pas recommandé de concevoir une mission en utilisant deux niveaux d’assurance, car les conclusions pourraient être très confuses et difficiles à interpréter pour les utilisateurs du rapport.

    Pour aider les utilisateurs à reconnaître et à comprendre un rapport d’assurance limitée, il y a certaines informations particulières qui doivent être fournies pour résumer les travaux réalisés et présenter la conclusion, comme l’indiquent les paragraphes A172 à A176 et A179, respectivement. Ces exigences sont intégrées au modèle de rapport du BVG qui doit être utilisé pour les missions d’assurance limitée.