Guide sur les instruments du Conseil du Trésor à l’intention des sociétés d’État

Remarque : Cette information a été rédigée par le Secrétariat du Conseil du Trésor.

Le 16 juillet 2015, le gouverneur en conseil a demandé aux sociétés d’État d'harmoniser leurs politiques, lignes directrices et pratiques avec les politiques, directives et instruments connexes du Conseil du Trésor portant sur les dépenses de voyage, d’accueil, de conférences et d’événements, tout en assumant leurs responsabilités légales.

Ces instruments du Conseil du Trésor comprennent :

  • la Directive sur les dépenses de voyages, d’accueil, de conférences et d’événements (DDVACE) et les lignes directrices connexes;
  • les Autorisations spéciales de voyager;
  • les règles sur la divulgation proactive des dépenses.

Remarques importantes

  • On ne s’attend pas à ce que les sociétés d’État harmonisent leurs politiques à la Directive sur les voyages du Conseil national mixte, mais celle­ci est utile à titre de document de référence sur les taux de remboursement. Les sociétés d’État doivent faire concorder leur taux maximal de remboursement des repas et des frais accessoires ainsi que les autres taux, sauf ceux visés par des modalités d’emploi ou des conventions collectives, avec les limites pertinentes établies dans la Directive sur les voyages du Conseil national mixte.
  • Les autres instruments du Conseil du Trésor mentionnés portent sur des processus qui ne s’appliquent pas aux sociétés d’État. Cela comprend notamment la Politique sur l’accueil officiel à l’étranger adoptée par Affaires étrangères et Commerce international Canada, qui s’applique uniquement aux fonctionnaires fédéraux en poste à l’étranger, et qui ne fait pas partie de la présente obligation d’harmonisation.

Dans le cadre de l’examen des politiques et des procédures des sociétés d’État qui doivent être harmonisées avec les exigences gouvernementales, les ministères de portefeuille et les sociétés d’État doivent tenir compte de l’interprétation suivante des politiques et des lignes directrices, afin d’assurer une mise en œuvre pertinente et opportune dans le contexte du fonctionnement des sociétés d’État.

Les sociétés d’État doivent mettre en œuvre toutes les sections et les exigences de ces instruments du Conseil du Trésor, dans la mesure où elles sont compatibles avec leurs responsabilités légales.

La « compatibilité avec les responsabilités légales » s’entend d’un ensemble très restreint de circonstances dans le cadre desquelles la conformité à une exigence oblige une société d’État à enfreindre une responsabilité existante (p. ex., des taux établis dans une convention collective qui ne respectent pas les taux fixés dans les instruments du Conseil du Trésor, ou une contrainte particulière de la société établie dans sa loi habilitante). Les modalités d’un contrat de travail en vigueur ou des nominations constituent une telle responsabilité juridique et elles l’emportent sur les dispositions incompatibles des instruments du Conseil du Trésor. À l’échéance du contrat, de nouvelles modalités conformes aux instruments du Conseil du Trésor devront toutefois être ajoutées.

L’indépendance des sociétés d’État est respectée, car les ministres responsables ne sont pas tenus d’approuver les dépenses. Les politiques, lignes directrices et pratiques révisées des sociétés d’État doivent toutefois adopter des niveaux d’approbation comparables à ceux établis dans les instruments du Conseil du Trésor. Les modifications devraient respecter les niveaux d’approbation suivants :

Approbation dans un instrument du Conseil du Trésor

Approbation par une société d’État

Ministre

Président du conseil d’administration*

Administrateur général

Président et chef de la direction**

Cadres supérieurs du ministère

Vice-présidents

Gestionnaires délégataires

Niveaux inférieurs aux vice-présidents

* Le président et chef de la direction ou le dirigeant principal des finances doit donner son approbation, si le président du conseil d’administration doit voyager ou participer à l’activité d’accueil.
**Le dirigeant principal des finances doit donner son approbation si le président et chef de la direction doit voyager ou participer à l’activité d’accueil.
Remarque : si le président du conseil d’administration, le président et chef de la direction et le dirigeant principal des finances doivent participer à l’activité d’accueil, l’approbation devra alors relever du niveau de responsabilité le plus élevé de l’organisation, c’est-à-dire le président du conseil d’administration.

La DDVACE est destinée à s’appliquer à tous les « membres » des sociétés d’État, c’est­à­dire les employés et les personnes nommées par le gouverneur en conseil, y compris le chef de la direction et les membres du conseil d’administration, qu’ils soient à temps plein ou à temps partiel, à l’instar de la politique actuelle sur les voyages de chaque société d’État.

Les politiques révisées des sociétés d’État doivent inclure une section de définitions, afin de préciser les personnes visées et dans quelles circonstances; les instruments du Conseil du Trésor font quelques distinctions à ce sujet en fonction de la situation d’emploi. Les mentions dans les instruments doivent être interprétées comme suit dans le contexte du fonctionnement des sociétés d’État :

Définitions dans la Directive

Équivalent dans la polituque d’une société d’État

Fonctionnaire/Employé fédéral

Le terme « employé ou titulaire de charge » s’entend d’une personne employée ou rémunérée par une société d’État fédérale, y compris les employées, dirigeants, administrateurs-dirigeants, administrateurs et personnes nommées par le gouverneur en conseil, à temps plein ou à temps partiel.

Non-fonctionnaire

Le terme « personne non employée d’une société d’État » désigne une personne qui n’est pas à l’emploi de la fonction publique ou d’une société d’État fédérale.

Harmonisation avec des instruments de politique particuliers du Conseil du Trésor

Voici des points importants à considérer par les sociétés d’État pour l’harmonisation avec chacun des instruments pertinents du Conseil du Trésor.

1.  Directive sur les dépenses de voyages, d’accueil, de conférences et d’événements

La DDVACE (http ://www.tbs-sct.gc.ca/pol/doc-fra.aspx?id=27228) et la Ligne directrice connexe (hhttp ://www.tbs-sct.gc.ca/pol/doc-fra.aspx?id=27518) représentent les principaux instruments qui décrivent les principes et les règles régissant les dépenses de voyages, d’accueil, de conférences et d’événements au gouvernement du Canada.

Les politiques des sociétés d’État doivent s’harmoniser avec ces documents en ce qui concerne toutes les activités mentionnées dans les définitions de chaque type de dépense.

Dans leurs révisions, les sociétés d’État doivent ignorer les éléments qui exigent la conformité à d’autres processus gouvernementaux non pertinents pour elles, c.­à­d. le recours obligatoire aux services de Services partagés Canada ou aux services de voyage du gouvernement, la surveillance de la conformité par le contrôleur général, le codage des éléments pour le receveur général, la Semaine nationale de la fonction publique et les exemptions connexes pour les récompenses.

On trouvera dans les instruments publiés toutes les exigences de la DDVACE et de la Ligne directrice. La section suivante présente les faits saillants de ces instruments, et l’annexe A fournit un tableau de concordance pour l’interprétation de la Directive dans le contexte du fonctionnement des sociétés d’État.

Section 5 : il s’agit essentiellement des dépenses engagées pour la réalisation du mandat de base de la société d’État, réduites au minimum, et d’une justification en ce qui concerne la raison pour laquelle l’on n’a pas retenu la solution de la présence virtuelle ou autre solution de réunion à distance afin de satisfaire aux exigences opérationnelles.

Section 6 : les mentions au Rapport sur le rendement ministériel doivent être remplacées par des mentions au rapport annuel de la société d’État.

Section 7 : le Cadre de gestion de la conformité ne s’applique pas. Les conséquences du manque de conformité et les questions connexes seront traitées dans le cadre du processus d’approbation du plan d’entreprise.

Section 8 : les rôles et responsabilités des organisations gouvernementales sont envisagés différemment pour les sociétés d’État. Dès que les sociétés d’État mettront en œuvre leurs politiques révisées, les problèmes seront réglés comme suit :

  • L’autorité de gestion financière de la société d’État répondra aux questions liées à l’application et à l’interprétation des politiques de l’organisation.
  • L’autorité de gestion financière du ministère de portefeuille (groupe des politiques financières) répondra aux questions liées à la DDVACE et à la Ligne directrice provenant de toutes les sociétés d’État du portefeuille et concernant l’interprétation des politiques dans le contexte général du portefeuille ou du gouvernement.
  • Les coordonnateurs ministériels désignés de voyage des ministères de portefeuille répondront aux questions liées aux Autorisations spéciales de voyager et aux taux établis dans la Directive sur les voyages du Conseil national mixte provenant de toutes les sociétés d’État du portefeuille et concernant l’interprétation des politiques dans le contexte général du portefeuille ou du gouvernement.
  • À noter que dans le cadre de leurs surveillance et recommandation du plan d’entreprise annuel d’une société d’État, les ministères de portefeuille doivent également déterminer si les politiques, lignes directrices et pratiques révisées des sociétés d’État sur les dépenses de voyages, d’accueil, de conférences et d’activités sont harmonisées avec les instruments du Conseil du Trésor. Les centres de politiques du Secrétariat du Conseil du Trésor répondront aux questions des ministères de portefeuille concernant l’interprétation de la DDVACE et des Autorisations spéciales de voyager, afin d’aider les conseils d’administration à déterminer l’application appropriée dans le contexte du fonctionnement des sociétés d’État.
  • Le centre d’expertise du Secrétariat du Conseil du Trésor sur la gouvernance des sociétés d’État continuera de participer à la réalisation de l’harmonisation avec les instruments de politique du Conseil du Trésor, notamment cerner les enjeux communs et assurer la coordination avec le centre de décisions, les organisations de portefeuille, les organismes centraux et les sociétés d’État.

Section 9 : des mentions « d’autres documents pertinents » concernent des processus qui ne visent pas les sociétés d’État. Seuls les trois instruments du CT mentionnés à la page 1 concernent l’harmonisation.

Annexe 1 (Exigences particulières concernant les voyages) ‑ Section 1.2 : Une autorisation générale de voyager (AGV) peut être accordée pour un voyage qui satisfait à ce critère, y compris des réunions régulières (p. ex. réunions du conseil d’administration), en donnant à l’autorité pertinente le pouvoir d’autoriser à l’avance plusieurs éléments visant les mêmes fins dans un plan de voyage. Dans le cas d’une société d’État, une AGV pour un voyage ayant les mêmes fins (p. ex. une réunion du conseil d’administration) peut être accordée pour un groupe de personnes. Il est également possible d’accorder à une personne plusieurs AGV à des fins distinctes. La Liste de vérification des éléments des autorisations de voyager (1.2.6; tableau 1) doit être remplie.

La DDVACE comprend une disposition visant les voyages urgents ou imprévus (section 1.2.4 b).

Veuillez noter que le tableau 1 : Liste de vérification des éléments des autorisations de voyager indique les indemnités de repas et des autres frais à utiliser pour calculer le coût estimatif du voyage aux fins de l’approbation préalable des dépenses de voyages. Le tableau indique les taux maximums et les indemnités établis dans la Directive sur les voyages du Conseil national mixte. Un voyageur ne peut demander le remboursement de repas qui sont payés dans le cadre de l’activité ou du transport.

Annexe 2 (Exigences particulières pour les frais d’accueil) ‑ Les exigences en matière d’accueil établissent des distinctions en fonction du statut des participants (employés de la société d’État ou personnes autres que des employés). L’offre de boissons alcoolisées n’est permise que dans des circonstances spéciales, pour des raisons de courtoisie, de diplomatie ou de protocole dans le cadre d’événements gouvernementaux auxquels sont invitées des personnes autres que des employés.

Veuillez noter qu’un montant maximal par personne est fixé pour l’offre d’aliments et de boissons dans le cadre d’une activité d’accueil. Ces limites sont basées sur les indemnités décrites dans la Directive sur les voyages du Conseil national mixte, qui constitue la référence en matière d’établissement des taux d’indemnité de repas. Le tableau 2 : Aliments et boissons : Coût par personne maximum à la section 2.1 indique la formule à utiliser pour calculer les indemnités selon le type de repas offert. Le président du conseil d’administration devra approuver le coût des aliments et boissons qui dépasse le coût maximum par personne autorisé en vertu du tableau 2.

Annexe 3 (Exigences particulières pour les frais de conférence) ‑ Les objectifs de la conférence appuient l’exécution du mandat de base de l’organisation et tiennent compte des exigences liées aux autorisations de voyage énoncées dans la DDVACE.

Annexe 4 (Exigences particulières pour les frais d’événements) ‑ La section 4.1.3 précise que les « activités de formation » sont considérées comme des événements et doivent être approuvées à ce titre et elle définit les activités de formation qui ne requièrent pas d’approbation à titre d’événement.

Section 4.1.4 : Les sociétés d’État sont responsables de la planification de leurs coûts et contributions.

2.  Autorisations spéciales de voyager

Les politiques, lignes directrices et pratiques révisées des sociétés d’État doivent tenir compte des sections suivantes des Autorisations spéciales de voyager (http ://www.tbs-sct.gc.ca/psm-fpfm/pay-remuneration/travel-deplacements/menu-travel-voyage-fra.asp) :

Section 1.b : les employés des sociétés d’État doivent voyager en avion en première classe que dans les cas exceptionnels.Note de bas de page 1

Section 4 : la mention « président et chef de la direction » de la société d’État remplace celle « d’administrateur général » des ministères et organismes.

Section 5 : les personnes nommées par le Gouverneur général à des sociétés d’État peuvent, à leur discrétion, voyager en classe « affaires ». Comme mentionné précédemment, les sociétés d’État ne sont pas tenues d’effectuer leurs réservations par le service des voyages du gouvernement.

Section 6 : la mention « membres du groupe EX » est remplacée par celle de « cadres supérieurs de sociétés d’État »; et « administrateurs généraux » par « président et chef de la direction ». On entend par cadres supérieurs les titulaires de poste qui ne sont pas plus de trois niveaux en deçà de celui du président et chef de la direction ou de vice-président, et qui ont un rôle et des responsabilités majeurs dans la direction ou la gestion de la société d’État, ou qui exercent une influence majeure sur l’orientation de celle­ci. Les cadres supérieurs doivent rendre compte de l’exercice des pouvoirs de gestion exécutive ou de la formulation de recommandations.

3.  Lignes directrices sur la divulgation proactive des dépenses

La section 9.2 de la Ligne directrice sur les dépenses de voyages, d’accueil, de conférences et d’événements (http ://www.tbs-sct.gc.ca/pol/doc-fra.aspx?id=27518) précise qu’à chaque trimestre, les organisations sont tenues de divulguer de manière proactive, sur leur site Web, des renseignements sur les dépenses de voyages et d’accueil de certains fonctionnaires.

Il incombe à chaque institution de déterminer les fonctionnaires visés par l’obligation de divulgation proactive. Cela dit, la Ligne directrice suggère que l’obligation s’applique aux titulaires de poste de sous-ministre adjoint ou équivalent et des niveaux supérieurs. Les politiques révisées des sociétés d’État devraient donc prévoir la divulgation de manière proactive des renseignements sur les dépenses de voyages et d’accueil du président et chef de la direction, des vice-présidents, ainsi que du président et des membres du conseil d’administration.

Note de bas de page :

1

Pour les destinations outre­mer, on peut retenir des places en première classe dans certaines circonstances, par exemple lorsque les voyageurs doivent mener des affaires peu après leur arrivée à destination, lorsqu’il n’y a pas de classe affaires sur un vol en particulier, lorsque le vol dure plus de neuf heures ou lorsque des raisons de santé le justifient.

Retour à la référence de la note de bas de page 1