F.8 Directives sur le sondage en audit interne

  1. Des tests d’audit internes sont effectués dans le cadre des procédures d’audit prévues en vue d’obtenir des éléments probants pour étayer les conclusions à l’égard de l’efficience ou de l’efficacité d’un processus, d’une procédure ou d’un événement, ou de l’exactitude des données.

  2. Le directeur de l’audit interne doit consulter le spécialiste interne de la recherche et de l’analyse quantitative du Bureau lors de la planification des sondages ou des tests.

  3. S’il est déterminé initialement qu’un processus est mal conçu, il se peut qu’il ne soit pas nécessaire d’effectuer un test, car celui-ci ne fournira peut-être pas à la direction et à l’auditeur interne une assurance additionnelle à l’égard de la conception globale du contrôle ou des éléments probants supplémentaires. Par contre, dans les secteurs à risque élevé ou pour étayer certaines conclusions, l’auditeur interne peut décider de tester de manière approfondie ou d’élargir les procédures de test et les tailles d’échantillon pour appuyer une observation.

  4. Il y a deux types de sondages que l’auditeur interne peut utiliser lorsqu’il effectue des procédures de test :

    1. Les sondages statistiques reposent sur des mesures de probabilité pour sélectionner objectivement les éléments des échantillons et évaluer les résultats. Dans un échantillon statistique, chaque élément a statistiquement la même probabilité d’être sélectionné. Le sondage statistique permet d’obtenir un échantillon prélevé objectivement qui peut être utilisé pour tirer des déductions ou des conclusions à l’égard de l’ensemble de la population. Par exemple, si l’auditeur essaie de vérifier si une catégorie d’opérations en particulier est toujours effectuée dans le délai établi, et que 5 % des opérations de l’échantillon statistique testé n’ont pas respecté le délai, l’auditeur peut affirmer que 5 % de toutes les opérations de cette catégorie ne sont pas réalisées à temps.

    2. Le sondage non statistique est suffisamment précis pour permettre à l’auditeur de tirer des conclusions sur la population échantillonnée, mais il ne lui permet pas de faire une estimation mathématique du taux d’erreur au sein de la population. Dans l’exemple précédent, un sondage non statistique permettrait à l’auditeur de conclure que les opérations n’ont pas toujours été effectuées à temps, mais il ne pourra pas déterminer le pourcentage précis d’opérations pour lesquelles les délais ont été dépassés.

  5. Les tailles d’échantillon peuvent être déterminées selon les missions ou les procédures, en fonction de l’étendue et de l’objectif de l’audit. En général, l’auditeur interne adoptera la méthode de sondage non statistique afin d’atteindre les objectifs d’audit. Les méthodes de sondage seront consignées dans un modèle de test des contrôles.

  6. Dans les cas où une autre fonction d’assurance (p. ex. l’auditeur externe) s’appuiera directement sur les travaux d’audit interne, les critères utilisés par cette fonction pour établir l’exhaustivité de la population et la taille d’échantillon devraient être pris en considération.

  7. Le tableau ci-dessous peut servir de guide général pour déterminer les tailles d’échantillon pour un sondage non statistique. S’il est nécessaire ou approprié de modifier les tailles d’échantillon recommandées, l’auditeur doit documenter les considérations pertinentes et les méthodes utilisées pour déterminer les nouvelles tailles d’échantillon.

Fréquence de l’activité

Taille minimale de l’échantillon

Annuelle

1

Trimestrielle

1

Mensuelle

3

Hebdomadaire

10

Quotidienne

25

  1. Une fois la taille de l’échantillon déterminée, plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour prélever l’échantillon :

    1. L’échantillonnage aléatoire est une technique particulière qui exige l’utilisation d’un tableau d’échantillonnage aléatoire ou d’un générateur automatique d’échantillon aléatoire. Lorsqu’on effectue un échantillonnage aléatoire, tous les éléments ont statistiquement une chance égale d’être sélectionnés. Cette méthode convient aux audits d’états financiers.

    2. La sélection empirique est une méthode de sélection non aléatoire selon laquelle l’auditeur tente de se rapprocher de l’échantillonnage aléatoire en sélectionnant manuellement les éléments sans égard à la taille, à la nature ou à toute autre caractéristique des éléments visés. Pour ce faire, l’auditeur sélectionne habituellement le premier élément de l’échantillon, puis sélectionne les autres éléments à intervalle régulier à partir du premier élément. Par exemple, pour une taille d’échantillon de 10, l’auditeur peut sélectionner le cinquième élément d’une liste, puis chaque troisième élément par la suite (8, 11, 14, etc.) jusqu’à ce que l’échantillon soit complet. Cette méthode convient aux missions de certification.

    3. L’échantillonnage discrétionnaire consiste à sélectionner les éléments d’échantillon en privilégiant les opérations présentant un risque élevé ou des groupes d’opérations les plus susceptibles de comporter des erreurs. Par exemple, lorsque l’auditeur teste l’approbation des pièces justificatives de journal, il peut faire une sélection discrétionnaire en biaisant l’échantillon afin de choisir des éléments de grande taille ou inhabituels. Cette méthode convient aussi aux missions de certification.

    4. L’échantillonnage stratifié consiste d’abord à diviser les éléments de la population en petits groupes, ou strates, puis à sélectionner aléatoirement des éléments dans certaines strates pour prélever l’échantillon. Par exemple, lors du test des décaissements, l’auditeur peut diviser la population en fonction de certains types de dépenses, comme les fournitures de bureau, les salaires et le matériel de bureau. Après avoir regroupé les éléments par type de dépense, l’auditeur sélectionne aléatoirement des éléments de chaque type de dépense pertinent pour le test. Cette méthode convient aussi aux missions de certification.

    5. Lors d’un sondage d’attribut, l’auditeur sélectionne une petite quantité d’opérations et formule des hypothèses sur la représentativité des caractéristiques des éléments prélevés par rapport à l’ensemble de la population. Cette méthode est souvent utilisée pour vérifier si une population comporte certaines caractéristiques, comme l’existence d’une signature d’autorisation sur un document. Elle peut aussi être utilisée pour déterminer si divers contrôles comptables fonctionnent de manière fiable. Cette méthode convient aussi aux missions de certification.

    6. Le sondage de variable, habituellement utilisé lors de tests de corroboration, sert à déterminer l’incidence monétaire des caractéristiques d’une population. Ce type d’échantillonnage consiste à tester un petit nombre d’opérations pour en déterminer la valeur et comparer cette valeur à la valeur attendue. Tout écart de valeur est calculé en fonction des autres écarts de l’échantillon et extrapolé statistiquement à l’ensemble de la population. Ce type de sondage peut notamment servir à tester les créances afin de déterminer si le montant des créances a été présenté de façon juste.

Mise à jour :
2018-04-05